Le partenariat de Zenith avec Jean-Louis Etienne a permis à la manufacture du Locle de révéler qu'elle avait équipé Roald Amundsen, explorateur norvégien, né en 1872 et découvreur du pôle sud en 1911, d'une montre produite par Zenith.
L'explorateur disparut en 1928 héroiquement en portant secours à l'italien Nobile, pilote du dirigeable avec qui, il avait atteint le pôle nord, quelque part dans l'océan Arctique, sans laisser aucune trace...
Bien évidemment, la question se pose de savoir quelle montre a bien pu équiper l'un des plus grands explorateurs du 20e siècle. L'époque écarte d'emblée un modèle de type bracelet et la tenue d'Amundsen, qui s'était fait photographier lors de cette expédition, conforte l'idée, qu'il n'était pas possible qu'il disposât d'une autre montre qu'une montre de poche. La tenue, composée de fourrures naturelles, exclut l'accès à une montre, notamment parce que le port de gants remontant sur une partie du poignet, rendait sa mise en place impossible.
Amundsen en 1911 lors de son expédition au pôle Sud. Compte tenu de ces paramètres, on peut déduire que la montre livrée par Zenith par l'intermédiaire de son distributeur autrichien était un modèle qui devait réunir les qualités suivantes:
- étanchéité
- lisibilité
- fiabilité
Zenith, à cette époque, distribuait un modèle monobloc, dit "d'artilleur", qu'utilisaient d'une part les armées, mais aussi d'autre part les sociétés de chemin de fer. La boîte, en acier nickelé, disposait d'une étanchéité par sa conception monobloc qui ne permettait d'accéder au mouvement qu'après avoir dévissé la lunette et soulevé la couronne. Le calibre, de 20 lignes et demie, était encerclé par une bague en laiton montée sur charnière. Le cadran de cette montre, en émail, comportait une indication des secondes et la lecture de l'heure était assurée par deux fortes aiguilles. Il y eut plusieurs versions de cadrans, avec les secondens en chemin de fers, avec ou sans marquage des 24 heures et en chiffres arabes ou romains. Certaines versions disposent même d'une mise à l'heure par tirette accessible lors du démontage de la lunette. La certitude qu'Amundsen disposait de ce modèle est de l'ordre de 99%, puisque d'une manière générale, les explorateurs de l'époque préféraient ce type de montre, également utilisé dans certains milieux professionnels hostiles dont les environnements étaient poussiéreux ou salés (mines de charbon, zones ensablées, mer). La taille de la couronne permettait en outre un remontage avec des gants, impossible avec des montres de plus petite taille ou simplement des couronnes classiques.
La chaleur du corps assurait à la montre un fonctionnement optimal en lui offrant une tempêrature suffisante pour ne pas figer les huiles, principal ennemi de la micromécanique horlogère. Ce modèle eut un immense succés pendant plus de deux décennies, c'est à dire jusqu'à la présentation d'autres modèles étanches batis sur le même principe.
Nous reviendrons ultérieurement sur la montre probablement portée en 1926, dans un environnement très différent, puisque c'est par les airs et non sur les glaces, que l'exploration du pôle nord fut réalisée.