Bonjour à tous !
Histoire de fêter dignement mon 1000ième post, je vous propose cette petite revue de l’Omega Seamaster « Aqua Terra ».
C’est une montre que j’ai acquis il y a déjà un an et demi. Je pense donc avoir assez de recul pour juger en connaissance de cause de ses qualités et défauts.
A l’origine, ce modèle m’avait tapé dans l’œil en feuilletant « L’Annuel des Montres 2003 », au début de ma contamination horlogère. Il faut donc croire qu’elle est restée bien gravée dans mon p’tit crâne, car j’ai mis deux ans et trois montres avant de céder au chant de cette sirène.
En fait, c’est sans la chercher précisément que je suis retomber dessus, en consultant un site de vente web. Une version 38 mm, bracelet alligator et cadran noir : juste ce qu’il me fallait. Le prix intéressant a finis de convaincre mon neurone baveux et mes doigts fébriles de cliquer sur « command »…
Quelques jours plus tard, elle arrive chez moi, dans un paquet soigneusement rembourré et cacheté à la cire (la classe !).
La surboite est en carton fort d’un blanc immaculé et glacé. Sur le couvercle, seul un petit logo Omega est imprimé en lettres d’argent. L’ensemble est très sobre. A l’intérieur, outre la boite, on trouve une pochette blanche en simili regroupant les cartes de garantie internationale et de certification COSC, ainsi qu’une autre explicitant les caractéristiques du modèle par pictogrammes (a mon avis, franchement superflue). Un petit manuel multilingue « operating instructions » et une pastille Valda achèvent l’inventaire.
La boite est le modèle habituel de la marque, revêtu d’un simili cuir rouge de bel facture. Les flans sont moussés et le fond et le couvercle sont cousus. Sur ce dernier est appliqué le traditionnel logo Omega argenté, en forme de globe. L’intérieur est tapissé d’un velours blanc crème. L’ensemble est d’une très bonne qualité, sans pour autant verser dans le franchement luxueux (et ce n’est pas plus mal).
Ah oui, j’oubliais… Il y a aussi une montre fournie avec tout cela (suivre la flèche). Dingue, non ?
Aller hop ! Parlons en donc de cette petite :
Le boîtier en acier, rond et dépourvu d’épaulements de couronne, est agrémenté des fameuses cornes « lyres », inspirées de celles des Speedmaster. Elles lui confèrent un aspect à la fois élégant et sportif, particulièrement réussi.
Concernant la finition : la carrure et le dessus des cornes sont délicatement brossés, tandis que les biseaux et dessous sont polis, de même que les entrecornes. Le tout formant un jeu d’alternance de surfaces du plus bel effet.
Assez fine, la lunette est biseautée et polie. C’est joli, mais ça la rend fatalement sensible au micro-rayures, qui n’ont pas manquées d’apparaître au fil du temps (bien que je sois loin d’être un bourrin). De toutes manière, c’est certainement un problème propre à toutes les lunettes polies, et c’est finalement presque imperceptible au quotidien. On s’y fait aisément.
La couronne est classiquement striée et frappée du logo de la marque sur sa face, légèrement bombée. Son diamètre est de 6 mm, pour une hauteur d’environ 3,5 mm. Comme sur toutes bonnes Seamaster qui se respectent, elle est bien évidemment vissée. Tant en verrouillage qu’en réglage, sa manipulation est agréable, franche et procure une nette impression de solidité, très rassurante.
Poli lui aussi, le fond vissé est légèrement arrondi et laisse admirer le mouvement par une glace saphir. La littérature est disposée de façon régulière sur le tour, entre les trous de vissage. La qualité des marquages est excellente.
Comme de coutume chez Omega, le numéro de série est gravé sous l’une des cornes.
L’ensemble est d’une grande réussite esthétique et constitue même à mes yeux un des plus beaux boîtiers de montres de la production actuelle (que ceux qui ne sont pas d’accord me présentent leurs champions !
).
Voici ses caractéristiques en chiffre :
Diamètre (mesuré entre 8 h et 2 h) : 38/39 mm
Diamètre d’ouverture du cadran : 34 mm
Epaisseur (glace comprise) : 11,6 mm
Entrecorne : 20 mm
Et une étanchéité de 150 mètres, ce qui est rarissime pour une montre de ville. La filiation avec la famille Seamaster n’est pas seulement visuelle.
A cette chouette carrosserie est arrimé un bracelet en alligator. Marron sombre et bordé de coutures blanches, il est vraiment de belle facture et colle idéalement à l’esprit de la montre.
Bien sûr, il existe une variante montée sur acier (plutôt réussie, d’ailleurs), mais les maillons ce n’est pas mon truc. Je trouve que le contraste de matière procuré par un cuir (ou un caoutchouc pour les sportives) met toujours mieux en valeur la montre que ce prolongement un peu fade qu’est un bracelet métallique… Qui a dit « pas d’accord » ?!
La fermeture est assurée par une élégante boucle déployante, sûr, facile à manipuler et plutôt confortable (malgré mon poignet de gallinacé).
Passons au cadran.
Le fond est intégralement recouvert d’un noir brillant d’une grande profondeur. Il me fait penser à une nappe d’hydrocarbure ! C’est très beau, mais revers de la médaille, c’est généreux en reflets (très visibles sur mes clichés d’amateur
).
Vers midi se trouvent le logo et le nom de la marque, en appliques polis rigoureusement réalisée. Juste en dessous est imprimé, en lettres argentées et légèrement bombées, le nom de famille : « Seamaster ».
A six heures, et sur trois lignes, se situe l’inscription « Co-axial Chronometer 150m/500ft ». Loin d’être du simple bavardage, elle constitue un écho aux marquages du dessus, équilibrant la composition. En bordure du cadran, la mention « swiss made » complète la littérature.
L’ensemble des textes imprimés bénéficie d’une remarquable finesse d’exécution.
Le guichet de date est placé classiquement à trois heures. Contrairement aux autres variantes de cadrans proposés dans la gamme, ses bordures ne sont pas chanfreinées mais doucement arrondies, ce qui accentue le coté « liquide » du fond noir. Les chiffres sont imprimés en blanc sur fond noir mat, ce qui rend plutôt discrète cette fonction bien utile.
Les heures sont marquées par de longs et fins index appliqués, trapézoïdaux et finement biseautés de chaque coté ; combinant dynamisme et élégance. Sauf sous certains angles et éclairages, ils constituent avec le fond sombre un duo extrêmement contrasté. Bref, ça flash !
A leurs bases se situent les repères photo luminescents. Petits rectangles discrets, ils ne font logiquement pas preuve d’une grande puissance lumineuse. La lecture de l’heure au beau milieu de la nuit nécessitera probablement un peu d’effort, surtout que l’éclairage des aiguilles est du même niveau (je dit ça pour les insomniaques et les incontinents, vue que moi je fais des nuits complètes !
).
Les minutes sont indiquées par de fins marquages, imprimés avec la même encre argentée que les textes.
L’aiguille des heures est en forme de lame de dague (dauphine ?) et comporte deux faces biseautées et polies (diamantées ?) qui facilité la lecture et permettent de sympathiques jeux de lumières. Une fine bande de Superluminova court sur une partie de sa longueur.
Globalement du même type, celle des minutes est en plus chapeautée par une pointe de flèche, sur laquelle est disposé un mini triangle de matière luminescente. La trotteuse possède un contrepoids, ainsi qu’un losange de Luminova au trois quart de sa longueur. Toutes les deux arrivent largement jusqu’aux index et permettent donc une lecture précise de l’heure, mais également un alignement rigoureux des aiguilles lors du réglage. Les maniaques (dont je suis) seront comblés !
De même que pour les index appliqués, ce trio élégant est généralement efficace, mais perd de sa lisibilité sous certains angles et conditions de lumière. Rien de dramatique, toutefois !
Tout ce beau monde est protégé par une glace en saphir, légèrement bombée. Bon, vue qu’elle n’est pas traitée antireflets, il faut avouer qu’elle ne se gène pas pour balancer une tonne de reflet dès qu’un angle de vue le lui permet, bien aidée en cela par tous les jolies trucs brillants qui lui répondent gaiement en dessous. Certes, ça gène parfois un peu la lecture, mais au moins ce saphir peut faire valoir sa qualité première : l’inrayabilité. Pas de micro rayures bien visibles sur le fragile antireflet…
Passons au moteur. Dévoilant ses muscles métalliques derrière son hublot, nous avons là un beau spécimen de calibre Omega 2500, frère de l’Omega 1120 et cousin du bien connu ETA 2892-A2. Néanmoins, Omega a poussé les modifications suffisamment loin pour qu’il mérite sa désignation personnelle : échappement co-axial, spiral libre, balancier à vis régulatrices, modification du système de remontage, rotor spécifique, augmentation de la réserve de marche, etc… Les autres fabricants se contentent souvent de beaucoup moins pour débaptiser mister 2892…
Coté cosmétique, le 2500 n’est pas mal loti. Déjà plus beau que l’ETA au départ, il est généreusement agrémenté de côtes de Genève sur le rotor et les ponts, et de perlage sur la platine, le tout rhodié. Ce n’est pas de la finition Patek ou Lange, mais c’est déjà très agréable à regarder.
Le rotor est très discret, on ne le sent pas tourner et on ne l’entend un peu que si l’on secoue franchement le poignet. Le tic-tac est également imperceptible si on ne rapproche pas la montre tout près d’une oreille.
Quelques données techniques :
Diamètre : 25,6 mm
Epaisseur : 3,9 mm
Rubis : 27
Réserve de marche de 44 heures.
Echappement co-axial.
Balancier Glucydur à 4 bras, avec vis régulatrices en or.
Fréquence de 28800 a/h (à noter que les versions les plus récentes on dorénavant une fréquence de 25200a/h, destinée à optimiser le fonctionnement de l’échappement co-axial).
Comme tous les mouvements équipés du « co-axial », il est certifié chronomètre.
Depuis que j’ai cette montre, elle a d’ailleurs toujours respectée les normes du COSC, même si sa marche n’est pas franchement régulière. Parfois je suis a moins 2 ou 3 sec/jour, mais il m’est arrivé plusieurs fois de constater une précision hallucinante, de l’ordre de deux secondes de retard après un mois d’utilisation ! En tout cas, elle ne m’a jamais posée le moindre problème de fiabilité.
D’autre part, la forme bien étudiée de son boîtier fait qu’elle est très agréable à porter. Et parce que l’humanité est faite de diversité, les cerveaux de Bienne ont même eu la bonne idée de proposer le modèle en deux autres diamètres : 35 mm et 41 mm. Monsieur Rolex devrait en prendre de la graine s’il veut qu’un jour je lui achète une Date-Just…
Quelques vues au poignet :
Bon, je commence à en avoir marre, pas vous ?
Alors pour conclure, l’Aqua Terra concentre en elle un ensemble de choses sympathiques qui, savamment associés, apporte beaucoup de satisfactions et bien peu de désagréments. Cétipacool ça ?
Cordialement
Spock