Alfons Mucha Inspirateur Horloger ...
Vers 1890 naît un nouveau concept, une tendance, un mouvement artistique qui va faire fureur pendant un quart de siècle jusqu’à ce que la guerre occupe les esprits à d’autres sujets et que la période qui suivra oriente les esprits sur l’Art Déco. A cette époque, tous les secteurs industriels préparent la grande exposition universelle de Paris et la recherche de modèles phares est plus qu’une préoccupation, une nécessité pour se faire remarquer dans un monde dont l’industrie commence à banaliser les objets manufacturés.
L’Art Nouveau est partout de la peinture à l’architecture, de la sculpture à la gravure et il envahit même la publicité tant la passion positive ou négative qu’il déchaîne attire les regards. Georges Favre Jacot comme nombre d’industriels se passionne pour la mode de l’Art Nouveau et ira même jusqu’à faire réaliser en 1911, une superbe villa par un jeune architecte, Charles-Edouard Jeanneret, qui deviendra célèbre dans les années 20 sous le pseudonyme de Le Corbusier.
En cette fin de siècle, les regards des publicitaires, des journaux et des affichistes se tournent vers un jeune talent qui fait une belle unanimité. Alphonse
Mucha porté au pinacle par les affiches faites en 1894 pour «Gismonda», une pièce de théâtre jouée par Sarah Bernhardt, illustre les affiches de nombres de marques de produits de toutes natures. Nombreuses sont les marques et les industriels qui font appel à Alphonse
Mucha pour dessiner ici leurs affiches, leurs publicités, ou bien encore leurs étiquettes. On demande même à l’artiste des pièces de joaillerie, des couverts, des meubles et bien entendu des prestations de décoration et d’architecture. Le biscuitier Lefèvre Utile, Job, Perfecta, font notamment partie des entreprises que
Mucha séduira par son talent. Les états vont jusqu’à lui demander de dessiner des timbres et des billets de banque.
Alfons Mucha vers 1897 A la veille de l’exposition universelle de 1900, Georges Favre Jacot rêve de faire dessiner les boîtiers de ses montres de poche par
Mucha. La participation de l’artiste n’est pas acquise et le créateur de la manufacture doit négocier lui-même le droit d’utiliser les oeuvres. Georges Favre Jacot aurait certainement voulu pour ses montres des dessins originaux mais quand en 1896, Alphonse
Mucha a signé une série de 4 lithographies en couleurs intitulées "Les Saisons" et comprenant : Printemps, Eté, Automne et Hiver, c’est pratiquement un concept de collection qu’a mis au point l’artiste, concept que l’horloger va décliner pour ses montres.
Mucha vient d'ariver à Paris depuis une dizaine d'année afin de ses études à l'Académie Julian et à l'Académie Colarossi. Parallélement, il réalise des revues et des affiches souvent à vocation publicitaire. La "Réclame" est en pleine expansion.
Mucha impose son style et devient ainsi célébre . Il se met en place une boulimie de ses oeuvres pour faire vendre. Plus qu'un style,
Mucha apporte un concept et après plusieurs oeuvres très parisiennes, il participe à l'Exposition du Cirque de Reims et réalise l'affiche du Salon des Cent à Paris. Il produit en série des peintures, aquarelles, posters et des affiches publicitaires de style Art nouveau. Reims adopte
Mucha pour son champagne et
Mucha devient l'illustrateur des affiches de Ruinart et Moët et Chandon mais aussi Heidsieck et Mercier. Dans ses dessins devient récurrente, une jeune femme en robes néoclassiques dotées de drapés flottants, couronnée de fleurs .
Mucha devient un symbole du bon goût et de la mode...Il se rendra ensuite aux États-Unis de 1906 à 1910.
Georges Favre Jacot est très sensible à l'art nouveau et il passe contrat avec
Mucha au terme duquel Georges Favre Jacot peut en 1900, présenter à Paris lors de l’exposition universelle, une collection précieuse et originale à la hauteur de ses ambitions. Les modèles de la collection admirée à l’exposition de 1900 seront proposés en argent en trois versions avec une gravure en taille douce oxydée, niellés mats ou lisses et en émaux demi-tons. La publicité de 1900 insiste sur le caractère unique de l'autorisation.
Les exemplaires de ces montres dont les cadrans sont signés ZENITH sont rares et la série complète est inespérée des collectionneurs. Il ne furent jamais réédités et pour cause, le contrat passé avec
Mucha semble avoir été d’une portée limitée dans le temps. C'est Huguenin, médailler et fabricant de boites qui réalisa les 4 boites des saisons...
Droits réservés - Texte déposé- Joël Jidet - Forumamontres Octobre 2011