Du 15 avril au 12 novembre 1900, se tient à Paris l'exposition universelle.
Les manufactures horlogères firent de cette exposition un évènement important de leur histoire. A l'époque, les prix de chronomètrie des observatoires et d'une manière plus générale, ceux des expositions internationales servent de support de communication aux marques qui affichent autant que faire se peut leurs résultats positifs dans les journaux et sur la cuvette de leurs montres de poche.
Le marché de l'horlogerie a mal vécu les dernières années du 19ème siècle. Les échanges internationaux sont tendus et le commerce est particulièrement fluctuant. Les firmes horlogères savent que cette grande exposition universelle installée sur 50 hectares qui marque le tournant du siècle va attirer énormément de monde et donc sera un vecteur excellent pour la notoriété des marques.
Zenith a l'époque dispose d'un stock important composé de calibres qui ont précédé le mouvement Zenith que la manufacture perfectionne depuis 1897.Au total, ce sont plus de 51 millions de visiteurs qui vont pendant 7 mois s'éparpiller sur l'exposition dont le point d'orgue est la Tour Eiffel accueillie de manière partagée en raison de son esthétique contestée. Mais soit, l'édifice est provisoire et devrait disparaître après l'exposition.
Au sein de l'exposition le palais Suisse présente des montres en quantité impressionnante sous des vitrines qui tiennent lieu de comptoirs. ZENITH, OMEGA, ULYSSE NARDIN, LONGINES sont à l'apogée de leur succès. L'exposition est une bataille pour conquérir toujours un peu plus de notoriété. Les mouvements Omega et ZENITH n'ont pas encore conduit les firmes qui les fabriquent à changer les noms des manufactures et Louis Brandt comme Georges Favre Jacot misent énormément sur ces montres qui se déclinent par niveaux de qualité, de finition et d'empierrement dans des boites plus ou moins précieuses, plus ou moins travaillées et plus ou moins rares.
L'exposition Universelle fut évidemment très anticipée par les marques. On y distribue des prix, voire des grands prix davantage commerciaux que scientifiques mais que les marques mentionneront plus d'un demi siècle durant. Cette exposition marqua les esprit et la mémoire collective au point de devenir une référence, celle du siècle changeant...
Dans les allées de l'exposition on se perd, mais un peu partout la réclame rappelle la présence des industries naissantes ou déjà confirmées qui se sont installées en plein cœur de Paris.
ZENITH en 1900 diffuse le calibre ZENITH qui a déjà 2 ans d'exploitation commerciale et écoule d'impressionnantes quantités de montres dotées de mouvements plus anciens quant à leur conception... Georges Favre Jacot, président de la manufacture qui prendra le nom de ZENITH en 1911, est un grand amateur d'art et d'art nouveau en particulier.
Alfons Mucha est sans nul doute l'artiste le plus à la mode en ce début de siècle. Implanté en Champagne où il produit notamment de la publicité pour les marques de Champagne, il est aussi l'auteur de nombreux dessins dont les 4 saisons illustrées de manière romantique.
Georges Favre Jacot, sensible à ces dessins, décide d'en faire des décoration de boitiers de montres en toute petite série... Il part donc à la rencontre de l'artiste et passe un contrat ponctuel avec Mucha. Les montres sont vendues en quelques jours à des amateurs qui achètent les 4 versions... C'est la firme Huguenin qui se charge de la réalisation des boite Niellée en taille douce.
La boite est réalisée en argent puis dans une version métal de type maillechort. Les boites sont niellées en taille douce et certaines sont proposées en émaux.
Un siècle plus tard on trouve plus facilement l'automne et le printemps que l'été et l'hiver.