2 montres de poche Omega pour l'armée Anglaise
Omega livra notamment lors de la seconde guerre mondiale de nombreuses montres pour les armées et en particulier pour l’armée anglaise. Il y eu bien sur des montres bracelet (en plein essors dès les années 30) mais Il y eut aussi des montres de poche encore regardées dans les années 40 comme des instruments plus fiables pour certaines utilisations, que les versions bracelets pour afficher l’heure.
Dès 1942, la manufacture de Bienne proposa et livra plusieurs versions de montres de poche à l’armée Britannique certaines dans des emboitages à l’anglaise avec une grosse couronne et une bélière ronde et d’autres dans des boites à la française avec des couronne plates et des bélières allongées. Les boites étaient dans leur très grande majorité composées de laiton nickelé ou de laiton plaqué or à partir de 1943. Les livraisons s’échelonneront jusqu’en 1944.
Le modèle spécialement fait pour l’armée anglaise était de type Lépine et désigné par « UK » 1942. Il fut livré en masse pendant toute la seconde guerre mondiale. Omega en a mentionné plusieurs dizaines de milliers dans ses registres. Les aiguilles de type Mercédès ou ailes de mouche traduisent la présence de radium par leur couleur jaune passée et les cadrans eux aussi peints aux quarts avec cette matière radioactive luminescente rappellent le vécu militaire des pièces.
Ces montres au fond clipsé marqué de la célèbre Broad Arrow et immatriculé « GSTP » pour General Service Trade Pattern sont loin d’être des montres ordinaires. Les mouvements étaient de véritables perles de précision.
Le calibre 38,5 L T1 bénéficiait d’un réglage spécial dans quatre positions et d’une optimisation à moins de 10 secondes de variation par jour, ce qui l’apparentait à un chronomètre de haute qualité.
Les exigences de l’armée Britanniques étaient sévères et la lisibilité du cadran faisait partie du cahier des charges. Le marquage des minutes en « chemin de fer » répond à la norme anglaise. Le cadran en émail avec les petites seconde légèrement creusées, les heures avec chiffres arabes modernes, la glace en plexi pour mieux résister aux chocs faisaient de cette montre un instrument facile d’utilisation en toutes circonstances y compris en lecture nocturne.
Les versions civiles du modèle avec des cadrans différents et un calibre réglé simplement en 2 positions sont d’une qualité un peu inférieure et ce qui est remarquable sur les versions militaires est l’absence d’indications particulières sur le mouvement quant à ses performances spéciales. Pas de mention chronomètre, d’empierrement supplémentaire ou de raquetterie différente pour marquer un niveau supérieur de finition. L’armée anglaise s’est servie de ces montres quelques années durant après la fin de la guerre et si les modèles que l’on trouve chez les collectionneurs et amateurs sont souvent un peu usés au point que le laiton réapparait, il faut considérer que cela est du à une utilisation intensive.
On conseillera en cas d’acquisition d’une de ces montres de la faire régler dans les quatre positions pour qu’elle retrouve à plat comme au pendu toutes ses qualités chronométriques initiales. On s’assurera par ailleurs, de l’état du cadran et de l’absence de cheveux sur l’émail. La quantité résiduelle de ces montres encore en circulation sur le marché de l’occasion permet d’avoir une certaine exigence…
Droits réservés - Joël Jidet - Forumamontres
_________________
Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).