Histoire à dormir debout ...

Cette nuit, j’ai fait un drôle de rêve, un de ces rêves qui vous interpellent et vous laissent un goût d’inachevé au réveil …
Mon rêve m’emmenait dans un voyage transsibérien dans un train empreint du 19ième siècle fait de velours parme et de boiseries fines. Mon train était fait pour ne jamais s’arrêter. Roulant à la vitesse d’un cheval au galop, il trainait, laissant le temps de découvrir les paysages qui défilaient … Tout d’un coup, il s’arrêta dans une gare au nom magique des villes russes imprononçables … Ma montre de poche, une américaine m’indiquait 10 heures.
Le chef de gare sur le quai sortit son sifflet et hurla dans plusieurs langues qu’il ne fallait pas descendre. L’insoumis que je suis ne résista pas au plaisir de tenter de désobéir. On ne pourrait pas me mettre en prison d’avoir respiré l’air glacial du quai…
Le chef de gare se précipitait vers moi et dans un anglais que je comprenais facilement me conjura de ne pas poser le pied sur le quai. Tandis que je lui demandais des explications, un vieil homme s’approcha et me fit signe de ne pas descendre. Il tenta de monter dans le train ce que lui interdit le chef de gare aidé en renfort par un agent du train.
Il parlait un peu anglais avec un fort accent russe mais je réussis à lui demander pourquoi … Ce n’est pas lui qui me répondit mais le chef de gare. « Ceux qui descendent ne remontent jamais et disparaissent, on ne sait comment… » Etonné, je complétais mes questions incrédules et mon interlocuteur m’expliqua que les gens disparaissaient immédiatement corps et bien … Il ajouta que pour des raisons inexpliquées de nombreuses personnes âgées tentaient régulièrement de monter dans ce train qui ne prenait jamais de voyageurs.
Le vieil homme éconduit, revint vers moi, plus calme sans doute pour ne pas être expulsé à nouveau. Il expliqua qu’il était descendu du train la semaine passée et s’était retrouvé aux alentours du 20 janvier 1925 au milieu d’une foule qui attendait sur le quai de la gare un train qui n’arriva jamais. Il tenta mille fois de repartir mais ne put jamais monter à bord à l’exception d’une fois où il fit un kilomètre avant que le train ne s’arrête. Il était alors totalement vide. Il en descendit et revint à son point de départ en 1925, le même jour.
La locomotive de mon train se mit à siffler, signal d’un départ imminent. Le train se mit à rouler d’abord très lentement. Au loin, derrière la gare il y avait une foule de vieillards contenue par des policiers munis de matraques. Ils faisaient de grands signes en direction du train. L’un d’eux portait une pancarte qu’il levait le plus haut possible « Tous ceux qui sont descendus ont changé d’époque – Venez nous chercher ! »
Ainsi deux espaces temps se télescopaient dans cette gare du bout du monde ne laissant à ceux qui restaient dans le train que le souvenir de celui qui en était descendu et à ce dernier, le souvenir de ceux qui y étaient restés. Des deux cotés, il était impossible de se retrouver et seul le sacrifice de l’un pour descendre et changer d’époque ou de l’autre pour remonter avec le poids du temps pouvait favoriser les retrouvailles.
Que valait-il mieux ? Sans doute, en aucun cas ne remonter dans le train mais au contraire, en descendre pour repartir en 1925… Cela voulait dire subir la crise de 1929, la guerre sans rien pouvoir faire pour les éviter alors qu’on en connaitrait le devenir…
Plonger ou rester au sec, partir ou revenir, y aller ou s’enfermer dans une autre voie toute tracée. Je regrettais de ne pas être descendu car ce qui n’est pas déjà écrit se vit davantage que le probable. J’ai relevé le nom de la gare, je savais où prendre ce train et son heure de départ et puis … il y a eu cet oiseau qui s’est mis à piailler sur le bord de ma fenêtre, le chat qui s’est levé d’un bon pour marquer son territoire, ma moitié qui m’a reproché de m’agiter et mon Blackberry qui a vibré du message de mon patron qui m’emmerde le dimanche matin.
J’étais réveillé … Je n’avais pas repris le train. Tout aurait pu s’arrêter là sauf que je suis allé à la boulangerie pour chercher des croissants. Je suis entré dans la boutique et j’étais le troisième client… Lorsque je suis ressorti, il y avait une vingtaine d’hommes âgés dehors … L’un d’eux tenait une pancarte à bouts de bras pour réclamer une pièce ou un croissant pour « partir » disait-il. Il avait la tête du vieillard de mon rêve. En passant à coté de lui, il m’a regardé comme si on s’était vu récemment … On ne s’est rien dit. Je lui ai donné une pièce pour le service qu’il m’a rendu cette nuit. « Bonne journée et à bientôt » a-t-il répondu comme si on allait se revoir. Je vais me coucher tôt ce soir …

SNCF, c'est possible...

Tu devrais soumettre ce rêve à James Cameron, il en fera un sûrement un super scénario et un super film

On oublie de prendre sa tisane le soir et voilà, c'est le drame...

Apia33 a écrit:

Tu devrais soumettre ce rêve à James Cameron, il en fera un sûrement un super scénario et un super film

T'es ouf !
Un coup à se retrouver tout mouillé au fond de Marianne...

C'est un truc de dingue ... J'ai revé de trains cette nuit aussi

J'etais dans un Transilien ( les nouveaux bombardier) et j'ai assister au deraillement du train ... Un truc de ouf

Je me suis reveillé avec une idée en tête ... Pourquoi ne mettent ils pas des airbags et des ceintures ?

Veridique

Plus fort que l'histoire du lit vertical!

Apia33 a écrit:

Tu devrais soumettre ce rêve à James Cameron, il en fera un sûrement un super scénario et un super film

J'aurais plutôt dit Stephen King...

Quand on voit le nombre de personnes qui meurent dans leur lit..

Mieux vaut dormir par terre

Hum....intéressant..... quelques regrets sur la façon dont tu as conduit ta vie professionnelle mon cher ZEN ???

Je te reçois 5/5...personnellement mon rêve le plus récurrent porte principalement sur les arrière-train......un bisou peut-être

Ce que tu fume ça doit être de la bonne !

Fokker III a écrit:

Apia33 a écrit:

Tu devrais soumettre ce rêve à James Cameron, il en fera un sûrement un super scénario et un super film

T'es ouf !
Un coup à se retrouver tout mouillé au fond de Marianne...

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il n'y a pas un oubli, là, ou c'est volontaire ???