ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Les deux vies de l’horloger François-Paul Journe Lun 26 Fév - 9:35 | |
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- Les deux vies de l’horloger François-Paul Journe
Success Story - Qualifié par ses pairs de génie, le fabricant genevois se révèle également un stratège averti.
florence noël Publié le 26 février 2007
S'il y a bien une certitude chez François-Paul Journe, c'est qu'il aime son métier. A tel point que de passion, l'horlogerie est aujourd'hui devenue sa vie. Une seule rencontre suffit à s'en convaincre: attablé dans une salle de réunion de sa manufacture genevoise, l'homme a beau se prêter docilement au jeu des questions, son esprit est ailleurs, au cœur des tourbillons et autres complications horlogères.
François-Paul Journe © Olivier Vogelsang
Une mystérieuse personnalité qui fascine l'ensemble de la branche horlogère. Qualifié par ses pairs de «génie», François-Paul Journe est l'un des rares professionnels de l'industrie suisse à concevoir seul des montres d'une complexité extrême tout en gérant leur distribution et leur promotion à travers le monde.
Une situation qui donne à son entreprise des allures de start-up vigoureuse et lui permet de rafler toutes les récompenses depuis son arrivée sur le marché il y a dix ans: grand prix de l'horlogerie 2004, prix de la montre au Japon, l'horloger s'est à nouveau vu décerner à Genève l'aiguille d'or au dernier grand prix de l'horlogerie. Cette distinction prestigieuse lui a été remise pour une pièce à grande sonnerie avec répétition minute, objet de 6 années de recherche et de développement aboutissant à 10 brevets. Une montre unique que seuls François-Paul Journe ainsi qu'un horloger spécialement formé sont aujourd'hui capables de produire. Entretien.
Vos confrères vous surnomment «le génie de l'horlogerie». Cela vous gêne? Non, mais je préférais tout de même que l'on s'intéresse plus aux montres qu'à moi. En réalité, peu de gens comprennent ce qu'est véritablement un mouvement. Dans ma manufacture, je suis l'horloger, cela me donne une certaine légitimité. C'est ce qui me différencie des autres.
Est-ce pour cette raison que votre marque, pourtant très récente, atteint aujourd'hui une telle cote sur le marché? Certainement. Je fais des montres exclusives munies de mouvements exclusifs. Le fait d'être inconnu est une chance, car cela m'a donné une grande liberté de création. Je passe mon temps à réinventer la montre et axe mon originalité dans la technique. Cette spécificité a tout de suite intrigué les collectionneurs. La demande s'est ensuite développée très rapidement. En dix ans, ma société est passée d'un employé à plus de 80 pour une production de 800 pièces par an.
Vous êtes désormais un véritable chef d'entreprise. Comment parvenez-vous à concilier vos devoirs de manager avec votre créativité horlogère? Il suffit de bien s'entourer. Je délègue beaucoup à mon équipe qui a toute ma confiance. Les projets restent en revanche de mon ressort. Je les initie et les définis à 80%. Cette créativité, je la trouve le soir ou pendant mes voyages. Je réalise souvent mes croquis dans le train, où je me concentre plus facilement.
Combien coûte une montre Journe? A partir de 23 000 francs. Certaines pièces uniques très complexes peuvent atteindre plusieurs millions. La Grande sonnerie, qui a gagné l'aiguille d'or, vaut quant à elle 700 000 francs.
Ces prix ne sont-ils pas un peu surfaits? Le public peut avoir cette impression, mais il oublie souvent les frais importants qu'engendrent la recherche et le développement. Une montre contient 450 pièces que l'on crée en réalisant plus de 1000 plans. Cela représente des milliers d'heures de travail. Il faut ensuite investir dans les machines et remodeler la montre en fonction des résultats. Tout cela prend au minimum une année…
Incluez-vous dans ces frais la formation des horlogers? Bien sûr, ainsi que la marge du revendeur. La Grande sonnerie, par exemple, est une montre très difficile à réaliser. Actuellement, nous ne sommes que deux à pouvoir le faire, à hauteur de 3 pièces par an. Or, pour que cette montre soit rentable, il faut que j'en vende au minimum 12 exemplaires. C'est seulement à partir de ce nombre que j'aurais amorti la recherche et le développement.
Quels sont vos marchés? J'essaie de distribuer mes montres un peu partout dans le monde afin de diminuer mes risques financiers. L'Asie représente bien sûr une grande part, mais il y a également la Russie et l'Ukraine. Mais je freine volontairement la demande, car ma production peinerait à suivre. Je préfère ne pas m'éparpiller.
La croissance de vos affaires a certainement déjà dû attirer des grands groupes. Seriez-vous tenté par un rachat de votre entreprise? Jamais. C'est une entrave à ma liberté de création. Je ne veux pas passer plus de temps à faire des bilans prévisionnels qu'à créer des montres. Je préfère travailler pour mes clients que pour des actionnaires. Si j'accepte un jour d'être racheté, cela signifiera que j'aurais fait faillite ou que l'horlogerie ne m'intéressera plus.
-------------------------------------------------------------------------------- Une montre à 20 ans D'origine marseillaise, François-Paul Journe a 14 ans lorsqu'il découvre le domaine de l'horlogerie. «Je n'étais pas à ma place à l'école. J'ai toujours aimé démonter les objets. On m'a alors inscrit dans un collège technique qui délivrait un enseignement horloger. Par la suite, j'ai rejoint mon oncle dans son atelier d'horlogerie ancienne», raconte le chef d'entreprise.
La passion était née. A 20 ans, le jeune homme décide de créer sa propre montre en fabriquant lui-même l'ensemble des pièces la composant. Un travail de fourmi qui lui prendra cinq ans. «En 1982, un collectionneur a remarqué cette montre et m'a demandé d'en fabriquer une pour lui. J'ai commencé de cette façon», poursuit l'horloger.
Progressivement, François-Paul Journe décide de mettre en place son propre atelier de création et de restauration à Paris. Un projet qu'il mènera pendant cinq ans avant de déménager à Sainte-Croix où il fonde avec quelques associés une entreprise de développement de produits spécifiques destinés aux différentes marques horlogères.
Quatre-vingts employés
En 1994, l'horloger décide de se lancer dans l'aventure de sa propre marque. Il choisit Genève et fonde en 1995 FP Journe – Invenit & Fecit – (ndlr. inventé et fait), deux termes imageant sa philosophie. «Cela signifie que je garantis une horlogerie authentique et novatrice dans l'intégralité de sa conception», explique-t-il. Un défi relevé. Aujourd'hui, forte de 80 employés, l'entreprise Journe jouit d'une réputation internationale basée sur son savoir-faire. Après avoir ouvert deux boutiques à Hong Kong et Tokyo, l'horloger installera également son propre point de vente à Genève le 13 avril prochain près de la rue du Rhône, à la place Longemalle. La Tribune de Genèvehttp://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_test/economie/journe__26_02_.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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bmihnea Membre très actif
Nombre de messages : 285 Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Re: Les deux vies de l’horloger François-Paul Journe Lun 26 Fév - 11:29 | |
| Un personnage interessant a la tete d'une marque que je trouve franchement extraordinaire! |
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cisco Puits de connaissances
Nombre de messages : 4378 Localisation : Bayerrrrnnn ! Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Les deux vies de l’horloger François-Paul Journe Lun 26 Fév - 15:35 | |
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Time to Time Membre très actif
Nombre de messages : 183 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: La révolution chronographique de François-Paul Journe Lun 26 Fév - 15:59 | |
| Des détails sur le nouveau chronographe au centième de seconde de FPJ
:http://www.businessmontres.com/breve_140.htm |
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