De l'horlogerie haut de gamme au château de Saignelégier

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De l'horlogerie haut de gamme au château de Saignelégier


le 14 Mars 2007

Ce sont des montres bien particulières qu'une nouvelle société franc-montagnarde, baptisée Rudissylva SA, s'apprête à produire. Le créneau est la mise en valeur du savoir-faire régional dans les diverses professions de l'horlogerie. Rudissylva SA centralisera l'opération, mais la grande partie du travail sera réalisée en sous-traitance. Le résultat obtenu s'inscrira dans le haut de gamme. «Le prix de chaque montre se situera aux alentours de 400 000 francs», annonce Jacky Epitaux, des Bois, à la base du projet.

Laurent Frésard et Fabrice Thueler, les deux autres actionnaires également originaires de la région, se trouvent à ses côtés dans cette grande aventure. Il ne faut donc pas avoir froid aux yeux pour se lancer dans ce créneau. Jacky Epitaux assure qu'il y a une demande et il est certain que la qualité comblera les clients. «Nous montrerons le meilleur, mais aussi le plus difficile de ce que nous savons faire dans le Jura. Nous nous spécialisons dans les mouvements très compliqués», ajoute-t-il.

Il sait bien que très peu de montres trouveront preneur dans la région à un tel prix. Mais son but est ailleurs. La marque sera avant tout un outil pour promouvoir les compétences régionales à l'étranger. «Le canton du Jura ne s'y est pas trompé, puisque le Bureau du développement économique nous soutient.

La majorité de nos clients se trouvent en Asie et aux Etats-Unis. Il y a environ cinquante points de vente dans le monde pour ce genre de produit. Nous y serons bien positionnés», explique l'intéressé.

Chaque collection portera le nom de son créateur, un dessinateur de la région. La première Rudissylva sera ainsi baptisée du nom de Romain Gillet, établi aux Bois. «Il construit le mouvement et les complications. L'usinage se fera ensuite entièrement entre Porrentruy et Le Locle», annonce Jacky Epitaux.

Au total, les pièces de la montre seront produites dans plus d'une vingtaine d'ateliers de tailles extrêmement variables. Elles seront ensuite assemblées aux Bois en attendant que la rénovation du château de Saignelégier soit achevée. «Les seuls critères pour nos fournisseurs sont la qualité de leur savoir-faire et leur présence dans la région», précise Jacky Epitaux.

Lancée en janvier, la société a rapidement commencé ses activités. La production a d'ores et déjà débuté. Les responsables estiment à une année le temps de travail nécessaire. Ils tablent ainsi sur la fin de 2007 pour la livraison des premiers modèles. Une fois la société rodée, Jacky Epitaux espère produire entre soixante et cent montres de ce premier modèle par année, tout en développant la gamme suivante.

Une première montre, une grande complication avec un double régulateur à résonance, sera prête tout prochainement. L'objectif étant de la présenter en marge du Salon de la haute horlogerie à Genève entre le 16 et le 21 avril. Cette première pièce comportera aussi une sonnerie jouant... La Rauracienne.





Une villa abandonnée qui fera office de lieu de réception pour clients fortunés
Nouvelle affectation pour un lieu célèbre

Si Rudissylva sous-traitera la fabrication, la société a néanmoins besoin de locaux pour assembler les pièces et pour recevoir ses clients. Un des trois actionnaires, Fabrice Thueler, a acquis la villa Jolimont, communément appelée château de Saignelégier, au nord du village. Abandonné depuis des années, ce bâtiment hors du commun sera mis à la disposition de Rudissylva SA. «Il y a cependant de conséquents travaux à entreprendre. Ils dureront une année», explique le nouveau propriétaire. Cinq horlogers de pointe seront engagés dans un premier temps pour travailler dans ce lieu chargé d'histoire. «Cinq autres suivront dans les trois ans à venir», annonce Jacky Epitaux. Un concept touristique également en vue

Jacky Epitaux a une autre idée derrière la tête. Pour vanter tous les mérites des acteurs de ce vaste projet, il prévoit de mettre sur pied, deux fois par année, une visite du patrimoine horloger de la région. La visite, qui durera trois jours, emmènera dix personnes intéressées du monde entier dans un circuit passant par divers ateliers de productions et se terminant au château de Saignelégier. «Les gens prêts à débourser près d'un demi-million de francs pour une montre sont en général passionnés par l'horlogerie. Mais ils n'ont pas souvent l'occasion d'avoir accès au savoir-faire. Coupler cela avec une visite de la région, notamment de nos plus belles fermes, sera un atout pour le Jura», prévoit Jacky Epitaux. La première de ces visites est prévue en juin 2008.

Le Quotidien jurassien (ah)

www.lqj.ch

Il y avait quelques détails horlogers supplémentaires il y a quelques semaines sur

http://www.businessmontres.com/breve_108.htm