ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Affaire criminelles : de faux billets de 20 francs sur les foires de Corrèze 09.12.13 9:36 | |
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- Affaire criminelles : de faux billets de 20 francs sur les foires de Corrèze
L’imprimerie utilisée par les faussaires était plus sommaire que celle-ci, et les billets de 20 francs produits par leurs soins étaient loin d’afficher la qualité de ceux issus de la succursale de la Banque de France, à Clermont-Ferrand.
Les foires de haute Corrèze, leurs limousines lustrées, leurs maquignons aux poches rebondies et… leurs faussaires. En 1874, un trio profite de l’analphabétisme ambiant pour inonder le pays de biftons contrefaits. Le faux-monnayeur est à la Banque de France ce que le ténia est à l’intestin : un parasite de la pire espèce. A l’instar du ver solitaire, le faussaire se nourrit sur la bête. A la différence notable qu’il peine à évoluer en autonomie complète. Il lui faut des petites mains pour récupérer du matériel. Des complices pour écouler la marchandise. Des comparses pour diluer les responsabilités et détourner les soupçons.
Fin 1874, un homme pénètre dans la boutique d’un lithographe de Clermont-Ferrand en taisant sa véritable identité.
Encres violette, noire et bleue« Il me faudrait une pierre lithographique et deux poinçons à graver. Mettez-moi aussi des pots d’encres violette, noire et bleue. » Le commerçant s’exécute et observe son visiteur s’éloigner avec circonspection.
Le lendemain, l’acheteur revient à la charge et tente de se justifier. « Mon maître est un riche propriétaire d’Ussel, en Corrèze, qui s’essaie à la lithographie. Je voudrais 10.000 feuilles de ce papier-là », indique-t-il en pointant un stock relégué derrière le comptoir. Un papier semblable à celui utilisé par la Banque de France, dans la capitale auvergnate, pour imprimer les billets de 20 francs. « 10.000 feuilles?? », tique le commerçant tout en se frottant les mains. Il ne souffle mot, s’exécute et… s’empresse de faire part de ses soupçons à la police qui ne tarde pas à identifier le faux domestique. Il s’agit d’un horloger de La Tour d’Auvergne, originaire d’Aix (Corrèze). Mais nul ne peut rien lui reprocher, sinon son goût aussi subit qu’immodéré pour la lithographie. Durant deux mois, il fait l’objet d’une surveillance discrète. Rien ne bouge. Jusqu’à la mi-janvier, date de la foire de Saint-Dézery. Ce jour-là, deux individus profitent de l’illettrisme des paysans du cru pour écouler de faux billets de 20 francs. Les gendarmes leur tombent sur le râble « en dépit d’une résistance énergique ».
Quinze ans de travaux forcésL’un des hommes n’est autre que l’horloger-lithographe. De ses poches, on extrait 144 faux billets et… un vrai. « Mon modèle », se vante-t-il. Un troisième larron est placé en garde à vue après avoir fourgué des biftons du même acabit à Savennes, Aix et Monestier-Merlines. En quelques jours, les environs regorgent de fausse monnaie.
Devant la cour d’assises, la presse artisanale fait forte impression. Fabriquée par les accusés, elle est exhibée comme pièce à conviction. Témoins et victimes appelés à la barre ne peuvent s’empêcher d’y jeter un œil.
« On voulait créer le mouvement perpétuel », confesse naïvement le cerveau de l’opération. La première plainte déposée par une victime a provoqué des remous en cascade, la population nourrissant dès lors « une suspicion absolue à l’endroit des petits papiers de la Banque de France », révèle un chroniqueur. « La succursale de Clermont-Ferrand s’est vivement ressentie de cette affaire ».
Le travail n’avait pourtant rien de professionnel. « Les couleurs sont crues, les caractères manquent de fermeté, tranche un plumitif. La bande procédait auprès de gens ignorants, incapables de faire la distinction la plus élémentaire entre deux billets, dans ces cantons teintés de noir foncé sur la carte de l’instruction publique. » Le noir foncé, couleur de l’analphabétisme.
Le jury tranche à la hauteur de la faute. Quinze ans de travaux forcés pour l’horloger-lithographe. Cinq et dix ans de réclusion pour ses complices. Un arrêt contre lequel aucun avocat ne s’est inscrit en faux.
Laurent Derne http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/departement/correze/2013/12/08/affaire-criminelles-de-faux-billets-de-20-francs-sur-les-foires-de-correze_1793299.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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voxduc25 Membre référent
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| Sujet: Re: Affaire criminelles : de faux billets de 20 francs sur les foires de Corrèze 09.12.13 16:57 | |
| Si j'ai bien compris l'horlogerie mène a tout a condition d'en sortir |
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