Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès
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ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mar 10 Avr - 23:41
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Du carbone au titane, l’horlogerie dévore le fruit du progrès
11 Avril 2007
L’or ou le platine n’ont plus l’exclusivité du prestige. En horlogerie, le titane, l’alacrite ou encore le carbone ont rejoint le panthéon du luxe. De l’aérospatiale au nucléaire, les montres concentrent le nec plus ultra de la technologie actuelle.
Audemars Piguet maîtrise désormais le carbone forgé, Richard Mille l’alusic. Les montres de prestige en matières dites «non nobles» pullulent. Il a d’abord fallu oser le sacrilège: remettre en question le monopole des métaux précieux sur les montres de luxe. Audemars Piguet s’y attelle en 1972 avec son premier modèle Royal Oak. Montre-bracelet en acier inoxydable, elle est vendue au prix d’une montre de luxe: 3650 francs. «On nous a pris pour des fous, de grands rêveurs», raconte Nathalie Crausaz, attachée de presse chez Audemars Piguet. Mais le scandale s’estompe rapidement au vu du succès phénoménal que remporte le modèle. «Nous avions transposé les valeurs du luxe dans la finesse de l’exécution, la qualité du mouvement», poursuit Nathalie Crausaz. Le second coup de boutoir dans les dogmes vient de Hublot en 1980. Des bracelets en caoutchouc sont montés sur des boîtiers en or, du jamais-vu. Encore une fois les puristes brandissent le spectre de l’hérésie. Rien n’y fait, et Hublotconnaît aujourd’hui le succès que l’on sait. La marque s’apprête à franchir une nouvelle étape en présentant le Hublonium, son propre alliage.
De plus en plus de laboratoires techniques travaillent à la découverte et à l’utilisation de nouvelles matières applicables, soit à l’habillage de la montre, soit au mouvement. Approche esthétique ou technique, dans les deux cas un ardent besoin de nouveauté traverse le milieu horloger. Les fabricants du temps ont effet compris qu’ils tenaient à portée de main un nouveau, et très prometteur, champ de marketing; donc une façon inédite de se distinguer et de s’affirmer. Aux formes et à la mécanique s’ajoute ainsi l’univers de ce qui constitue la montre. D’ailleurs, la famille des matières novatrices s’est agrandie. Elle inclut désormais le tantale – totalement inoxydable –, le titane et le carbone – légers et extrêmement résistants –, la céramique – inrayable et éternelle – ou encore l’alusic – ultraléger – pour n’en citer que quelques-uns.
Dernière exclusivité: le carbone forgé
Audemars Piguet est le dernier en date à avoir innové dans ce domaine. Plutôt que de créer un matériau, l’entreprise a adapté une méthode de forge du carbone employée dans l’aéronautique. Premier modèle à bénéficier de ce nouveau savoir-faire: la Royal Oak Offshore Alinghi Team. Encore inexploité en horlogerie, le carbone forgé se distingue par sa résistance et sa légèreté. S’appuyant sur son savoir-faire dans l’usinage, la manufacture a réussi à fabriquer des boîtes répondant aux standards du haut de gamme – aspect satiné, touché doux. Pour forger ces carrures, un amas de fil de carbone est disposé dans une matrice qui subit ensuite une pression de 300 kg/cm2, et ce à haute température. «Nous voulions inventer une nouvelle façon d’alléger une montre, raconte Georges-Henri Meylan, CEO d’Audemars Piguet. Le carbone forgé répondait à cette attente, restait à maîtriser les contraintes techniques. »
Fortius Zenithium
En même temps qu’elle présentait ses deux nouvelles collections Defy en 2006, la manufacture Zenith dévoilait son propre alliage, le Zenithium. La tendance est encore discrète, mais de plus en plus de marques planchent sur une matière qui leur soit propre. Zenith fait donc office de pionnier avec ce mélange composé de titane, de nobium et d’aluminium conçu spécialement pour les mouvements des Defy. «Le nobium augmente la résistance aux chocs, explique Raphaël Bertschy, directeur du développement des produits à la manufacture. Nous avons développé cet alliage pour être novateurs et ne pas travailler uniquement sur l’habillage. Sa résistance et sa légèreté pourraient à terme servir à construire des mouvements pratiquement incassables. »
Invincible céramique
IWC a adopté la céramique pour sa dureté extrême et parce qu’elle offrait une garantie: une masse qui n’a pas besoin d’être peinte ou plaquée et d’une couleur uniforme. En 1986, la marque crée son premier modèle – le calendrier perpétuel Da Vinci – équipé d’une carrure en oxyde de zircodium, le nom technique de cette céramique fabriquée sous haute pression. «Chaque pièce est taillée dans la masse, commente Kilian Eisenegger, responsable technique chez IWC. Le procédé, très coûteux, dure plusieurs heures. La technologie employée ainsi que le temps investi rendent ces boîtes aussi onéreuses que leurs homologues en métal précieux. » Cette matière évite également qu’en cas de polissage la couleur de la boîte ne varie.
Apesanteur terrestre
La montre la plus légère du monde pèse moins de 30 grammes, boîtier et mouvement compris. L’exploit a été réalisé par Richard Mille, qui a fait appel pour la première fois de l’histoire horlogère à de l’alusic, un matériau composite à base d’aluminium et de molécules de carbure de silicium. Vingt-cinq pièces du modèle RM 09 doté d’une carrure en alusic sont sorties des ateliers et il n’y en aura pas d’autres, édition limitée oblige. Richard Mille a voulu sciemment casser l’alliance tacite qui joint le poids d’une montre à sa valeur. «Cette pièce est un fruit de la passion, raconte l’horloger. Je me suis fixé l’objectif de réaliser une montre en alusic, je l’ai atteint. De plus j’ai prouvé que le poids peut être inversement proportionnel à la valeur. J’en suis fier, car j’ai créé un modèle unique qui ne jouit d’aucun artifice inutile. Le succès rencontré par la RM 09 démontre que j’ai fait le bon choix. » D’ailleurs, Richard Mille comprend mal les horlogers qui ne profitent pas des qualités des nouveaux matériaux: «Le titane, par exemple, est très résistant et léger. Malgré tout, certaines marques qui l’utilisent compensent la perte de poids pour maintenir une certaine masse. Quelque part, on trahit la matière. »
Daniel Roth et Gerald Genta– propriétés du groupe Bulgari– vont entamer une démarche dans le même sens en renonçant dès l’an prochain à l’utilisation de l’acier pour les bracelets et les boîtiers. Elles le remplaceront par un alliage – encore tenu secret – propre à chacune des sociétés, qui, avec le temps, fera partie intégrante de l’ADN de ces marques.
Le silicium, serviteur de la précision
Parfois, les nouvelles matières se confinent aux tréfonds du mouvement, pour y faire des miracles. L’emploi de silicium dans la fabrication des spiraux permet de réduire au maximum la lubrification mouvement. Présentés pour la première fois en 2006, les spiraux au silicium ont été développés conjointement par plusieurs marques. Patek Philippe s’est joint à Swatch Group, à Rolex et au CSEM de Neuchâtel pour développer un alliage de silicium oxydé, le silinvar. La manufacture a ensuite travaillé avec l’Institut de microtechnique de l’Université de Neuchâtel (IMT) pour mettre au point son Spiromax. Parallèlement, l’horloger indépendant De Bethune a présenté un ensemble balancier spiral thermocompensé entièrement en silicium.
Bilan
Louis Nardin BIPH
www.bilan.ch
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alemmar Passionné de référence
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Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mar 10 Avr - 23:58
que de nouveautés! C'est un bel effort technologique que de chercher et de développer ces nouveaux alliages ou matières. En ce qui concerne l'allègement, why not, pour ma part j'aime bien sentir le poids de la montre.
DomMars Modérateur
Nombre de messages : 2220 Age : 54 Localisation : Marseille Date d'inscription : 19/02/2007
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 0:46
Citation :
Parfois, les nouvelles matières se confinent aux tréfonds du mouvement, pour y faire des miracles. L’emploi de silicium dans la fabrication des spiraux permet de réduire au maximum la lubrification mouvement.
Les journalistes qui répétent les dossiers de presse sans les comprendre me tuent. Un spiral en silicium qui permet de reduire la lubrification me laisse perplexe. C'est comme si mon garagiste me disait avec le nouveau vilbrequin en peugeoïdium il ne faudra plus de carburant.
Pour les nouveaux alliages c'est la course à l'arme nucléaire ... Pourquoi pas si il y a des clients. Je n'ai jamais aimé les montres en titane car elles font trop cheap, dans la main elle n'ont pas ce poid signe de pièce massives, de robustesse etc. evidement c'est totalement subjectif, mais enc...r les mouches avec tel ou tel alliage qui multiplie par quatre ou six le prix de la montre, moi je préfère que l'argent à ajouter soit mit dans le mouvement.
Je vous renvoi à un post excellent de l'ami Mosbillo.
Dom
Invité Invité
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 0:47
Dernière édition par le Mer 11 Avr - 10:26, édité 1 fois
alemmar Passionné de référence
Nombre de messages : 3128 Localisation : marseille Date d'inscription : 24/12/2006
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 1:06
le MoSbilium, nuance importante! Le Mobilium n'en est qu'une pâle et chinoise copie.
ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 10:17
Je crois me souvenir que Mosbilo parlait de Mosbilonium . Encore un journaliste qui n'aura pas fait son travail alors que la technologie était à portée de main. J'espère que Mosbilo n'en prendra pas ombrage.
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time2tic Animateur
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Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 18:44
(Je cite) le carbone forgé Audemars Piguet est le dernier en date à avoir innové dans ce domaine. Plutôt que de créer un matériau, l’entreprise a adapté une méthode de forge du carbone employée dans l’aéronautique. Premier modèle à bénéficier de ce nouveau savoir-faire: (...)S’appuyant sur son savoir-faire dans l’usinage, la manufacture a réussi à fabriquer des boîtes répondant aux standards du haut de gamme – aspect satiné, touché doux. Pour forger ces carrures, un amas de fil de carbone est disposé dans une matrice qui subit ensuite une pression de 300 kg/cm2, et ce à haute température. (Je cite plus)
pour celui qui lit entre les lignes, ya quand pas que du carbone dans "le carbone". ya surement aussi un polymere aussi commun (de nos jours) que les colles epoxy a 2 composants pour faire tenir le tout. La resistance a l'abrasion et donc aux rayures dudit materiau est donc directement lie a la resistance a l'abrasion de ... la colle.
(je suppose qu'un expert technique pourra trop facilment me contredire mais surtout eclairer notre lanterne: merci d'avance).
je trouve ca superbe l'engouement pour les materiaux differents. Attention a ne pas nous coller du Marketium a tout bout de champ, quand meme...
Invité Invité
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Mer 11 Avr - 19:58
Je note aussi que le journaliste ne s'est pas véritablement intéressé à la tenue dans le temps des dits matériaux. Qu'en sera-t-il de la ROO Alinghi dans 10ans? et dans 50? et au delà? J'ai les mêmes réserves avec Hublot bien sûr, mais je pense que JC Biver nous apportera des éclaircissements le 23.
Tic&Tac22 Animateur
Nombre de messages : 900 Date d'inscription : 05/04/2006
Sujet: Re: Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès Lun 16 Avr - 2:36
time2tic a écrit:
pour celui qui lit entre les lignes, ya quand meme pas que du carbone dans "le carbone". ya surement aussi un polymere aussi commun (de nos jours) que les colles epoxy a 2 composants pour faire tenir le tout. La resistance a l'abrasion et donc aux rayures dudit materiau est donc directement lie a la resistance a l'abrasion de ... la colle.
(je suppose qu'un expert technique pourra trop facilment me contredire mais surtout eclairer notre lanterne: merci d'avance).
Tout à fait d'accord, et que dire du contact avec la peau d'un tel materiau quand on sait que les systèmes époxy sont durci avec des amines connues pour etre cancérigène ?... Bon je dis pas que cette AP est cancérigène, je me pose juste des questions... Il existe bien sur d'autres type de liant pour ce genre de produit, mais étant de nature organique, aucun ne peut répondre aux memes cahier des charges qu'un métal en termes de neutralité chimique, de tenu dans le temps et de résistance à l'abrasion. Quand à la technique de forgeage "mise au point" par AP, elle s'apparente en fait à un process bien connu des plasturgistes, le BMC (bulk molding compound) autrement dit du moulage en vrac , on met de la choucroute dans un moule et on presse fort.
Du carbone au titane l’horlogerie dévore le fruit du progrès