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| Sujet: Actu: Frederique Constant inaugure le segment des smartwatch horlogères Ven 27 Fév - 22:05 | |
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- Frederique Constant inaugure le segment des smartwatch horlogères
PAR SERVAN PECA
La marque genevoise présentera cinq modèles à Baselworld. L’un d’entre eux sera vendu moins de 1000 francs. La technologie brevetée est vouée à être transmise à d’autres horlogers
En se lançant dans l’aventure de la montre connectée, les Stas ont fait trois choix. Pour les expliquer et les justifier, Aletta et Peter, le couple fondateur et dirigeant de Frederique Constant, ont invité la presse européenne, mardi à La Maison de La Paix, à Genève.
Le premier, c’est de s’orienter vers une montre connectée horlogère. Contrairement à la plupart des produits déjà sur le marché, les modèles de la marque indépendante genevoise n’ont pas d’écran. «C’est une belle montre suisse, mais avec des fonction de connectivité, résume Aletta Stas. Nous créons une nouvelle catégorie».
A priori, et c’est le pari de Frederique Constant, la montre est classique et n’a rien d’un objet connecté. Mais tout se joue à 6 heures, sur un second cadran orné de deux aiguilles. L’une réagit au poussoir et chronomètre la durée du sommeil. L’autre, qui court de 0 à 100, calcule à quel pourcentage les objectifs quotidiens d’activité physique ont été atteints. Les informations plus précises, elles, sont à consulter sur une application installée sur un smartphone. Mais «jusqu’à 30 jours de données peuvent être stockés sur la montre, sans qu’elles ne soient transmises au téléphone», promet Peter Stas.
Si certains considèreront qu’avec un traceur d’activité, la marque ne fait que suivre la tendance, cette dernière assume. C’est le choix de la sécurité, justifie le patron néerlandais. Car «cette technologie a fait ses preuves, son succès aussi, notamment aux Etats-Unis». En un an, près de 3,3 millions de traceurs et de bracelets fitness ont été vendus dans le pays, selon le cabinet de recherche NPD Group.
Mais Frederique Constant a intégré d’autres fonctions, plus originales. Comme l’adaptation automatique aux changements d’heures ou aux décalages horaires. Ou encore, la possibilité de régler la sonnerie de son réveil pendant un cycle de sommeil léger, qui sera identifié par la montre au poignet.
Le fournisseur de Apple
La commercialisation débutera début juin. Cinq modèles seront présentés à Baselworld. «Nous sommes en phase de production, il ne s’agira pas de prototypes», insiste Peter Stas. Il aura fallu trois ans pour donner naissance à cette smartwatch, détaille son épouse et associée. Pour les questions de connectivité (schématique des circuits, application, cloud….), la marque s’est tournée vers la Sillicon Valley, où elle s’est alliée avec Fullpower, une entreprise spécialisée dans les technologies embarquées sur l’homme et qui fournit déjà Apple, Nike, Pioneer ou encore Jawbone.
Le deuxième choix de Frederique Constant, ce sont des considérations financières qui l’imposent. Si la marque et son partenaire californien ont fondé une coentreprise à Genève, Manufacture Modules Technologies Sàrl, c’est dans l’idée de céder de distribuer le système sous licence à d’autres marques horlogères ¬ 50 brevets ont été déposés et 75 sont entrain de l’être. «Pour financer cette plateforme, l’entretenir, la développer, il faut des volumes des ventes que nous n’avons pas à nous seuls», concède Peter Stas.
Une marque a déjà fait part de son intérêt. Mais d’autres suivront, se convainquent les instigateurs du projet. Outre Frederique Constant, la première à en bénéficier, c’est Alpina, également en mains du couple Stas. La marque, elle aussi basée à Plan-les-Ouates, proposera des montres connectées féminines. «70% des utilisateurs de traceurs d’activité sont des femmes», argumente son directeur, Guido Benedini, en se basant sur un sondage du PEW Research center.
Aucun objectif de vente n’a été articulé. Mais Frederique Constant croit en une hypothèse : dans cinq ans, 30 à 50% des montres à quartz suisses seront connectées. Soit un potentiel situé entre 6,5 et 10 millions d’unités. Une transformation éclair inéluctable, selon Peter Stas, sachant que «nous sommes capables de commercialiser des montres connectées à des prix similaires que celles qui ne le sont pas». «Ce changement de paradigme, nous voulons y participer, en être les meneurs», assène-t-il encore. En précisant aussi que ses produits répondent déjà aux critères du futur «swiss made», qui exigent que 60% de la valeur d’une montre soit réalisés en Suisse.
Un exercice pédagogique
Enfin, troisième choix stratégique: communiquer en profondeur, expliquer le système et en détailler les caractéristique techniques. Bref, faire comprendre à un auditoire qui n’est pas (encore) initiés à cet univers situé à mi-chemin entre le luxe et le multimédia. Alors que Nick Hayek entretient une part de mystère sur les fonctionnalités qu’offrira la Swatch connectée, que de sérieux doutes planent sur la réelle autonomie de l’Apple Watch, l’on sait déjà presque tout sur les capacités des «smartwatch horlogères» de Frederique Constant.
Mardi à Genève, le couple Stas a consacré 1 heure et 45 minutes à les détailler à la petite centaine de personnes invitées. L’un et l’autre se sont ensuite envolés pour l’Asie et les Etats-Unis, afin de répéter l’exercice pédagogique avant le lancement officiel, ce vendredi.
Pêle-mêle, l’on retiendra aussi que ces montres n’auront pas besoin d’être rechargées. La batterie garantit une autonomie de plus de deux ans. L’application qui y est liée sera disponible sur iPhone et Android et plusieurs montres pourront être connectées au même compte. Enfin, le prix: «Nous sommes encore en train d’y réfléchir, confie Peter Stas, mais l’un des modèles sera vendu à moins de 1000 francs». Le Temps _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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