ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu: L'horloger genevois Constant investit dans la smartwatch Jeu 17 Mar 2016, 13:53 | |
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- Sous le sceau du secret jusqu’au dernier moment, de nouvelles montres connectées seront dévoilées aujourd’hui à l’occasion du plus grand salon de l’horlogerie du monde, Baselworld. Selon la rumeur, quinze à vingt marques pourraient annoncer leur lancement dans ce nouveau marché.
Alors que, l’an dernier, tout le monde s’agitait fébrilement autour des stands au sujet des smartwatches – bien que pratiquement aucune ne fonctionnât –, vont-elles cette année faire à nouveau le buzz? Il est vrai qu’une majorité des horlogers suisses traditionnels paraissent plus soucieux en ce moment des soubresauts du franc et du moral des consommateurs asiatiques, puisque ceux-ci représentent la moitié des exportations horlogères suisses en valeur. Il est impossible encore de mesurer l’impact sur les entreprises horlogères suisses du phénomène smartwatch tant les marchés et les canaux de distribution sont différents, même si, comme les montres-bijoux, elles se portent au poignet. Certains observateurs avancent des chiffres de vente effrayants, mais les principaux acteurs – à commencer par Apple Watch, qui se taille la part du lion – restent muets sur ces affaires. Un institut d’étude affirmait récemment qu’il s’était vendu, au dernier trimestre de 2015 déjà, plus de montres connectées, soit 8,1 millions, que de montres suisses. L’esquive de Nick Hayek Nick Hayek, patron de Swatch, ne s’en émeut guère. Jeudi dernier à Bienne, lors de la présentation des résultats 2015 du groupe, il a répondu par une esquive: «Nous ne nous mesurons pas à Apple. Ils font de l’électronique grand public. Nous ne sommes pas dans ce domaine.» Il considère en effet la smartwatch comme une télécommande du smartphone portée au bras. Selon lui, c’est donc un autre marché, d’une tout autre dimension, de par l’étendue du réseau de distribution des appareils électroniques, que celui des montres et bijoux, «objets de beauté et d’émotion». Une entreprise horlogère est particulièrement bien placée pour en juger, puisqu’elle est l’une des premières manufactures suisses traditionnelles à se lancer dans la production de montres connectées: Frédérique Constant. Voilà une année, elle présentait son Horological Smartwatch, une montre Swiss made luxueuse, de facture classique, sans écran tactile, mais offrant d’autres fonctions que l’heure, comme la mesure de l’activité physique et de la qualité du sommeil de son porteur. Les données sont affichées par les aiguilles sur le cadran et sont récoltées grâce à un moteur multicapteurs. Celles-ci sont synchronisées au smartphone pour permettre de les analyser et, grâce à des alertes, d’adapter son mode de vie à ses besoins de mouvement et de sommeil. Avec cette «montre intelligente», qui vaut entre 995 et 1295 francs, l’utilisateur bénéficie en quelque sorte d’un coaching, comme un sportif! Ce n’est pas un hasard si l’entreprise genevoise, qui a grandi vite en misant sur «la montre de luxe accessible» et qui est encore jeune – elle est née en 1988 –, est l’une des pionnières en Suisse dans ce domaine. Elle a été fondée et est dirigée par Peter Stas – avec son épouse, Aletta –, un horloger d’origine néerlandaise qui a fait carrière huit ans chez Philips Electronics avant de s’installer à Genève. La manufacture, qui produit 145?000?montres (en 2015) dans son bâtiment neuf de Plan-les-Ouates, dont 30% avec ses propres mouvements, a créé un atelier dédié exclusivement au montage des montres connectées qu’elle fabrique aussi sous sa seconde marque, sportive, Alpina. Quatre à six horlogers peuvent assembler jusqu’à 500 pièces par jour. Frédérique Constant utilise des mouvements quartz développés avec l’entreprise spécialisée Soprod, à Sion. La connectivité et les applications ont été conçues avec une start-up californienne et sont proposées sur la plate-forme commune MotionX, ouverte à d’autres fabricants de smartwatches. Mondaine et Movado y sont déjà associés. Chinois peu intéressés Peter Stas qualifie de «très bon» le résultat des livraisons de smartwatches, qui ont démarré à la fin de juin dernier: 16?000 pièces livrées en 2015, soit 11% du total, dont la moitié est actuellement en fonction. «Nous avons vu qu’il y avait beaucoup d’enthousiasme pour ce produit, dit-il. La plus vendue est la plus classique, qui allie tradition horlogère et high-tech.» Le directeur note que c’est aux Etats-Unis, en Europe et au Japon qu’elle est la mieux accueillie, moins ailleurs en Asie. «Beaucoup de clients chinois sont plus intéressés par les pièces mécaniques. Pour eux, la smartwatch est plutôt un produit bas de gamme.» Bien que ne représentant que 6% du chiffre d’affaires, la smartwatch est un succès pour sa maison, selon Peter Stas. Elle lui a permis au moins de compenser les effets de la conjoncture en 2015 avec une augmentation de la production de 3%. C’est certes loin de la croissance habituelle à deux chiffres. Le fabricant à l’avant-garde relativise toutefois l’importance de la montre connectée pour l’horlogerie suisse. «Ce n’est pas la smartwatch qui affecte la branche en ce moment. Mais les deux grandes économies que sont la Chine et la Russie.» A l’avenir, il prévoit que les smartwatches prendront une place plus importante pour ses marques, mais pas beaucoup plus qu’actuellement. Cela reste une niche. «Nous voulons rester avec des produits prestigieux haut de gamme. Nous n’avons pas besoin de faire la compétition contre le bas de gamme, tel que l’Apple Watch!» Nouvelle manufacture Ce qui n’empêche pas Frédérique Constant, à son échelle, de voir grand. Un nouveau bâtiment sera construit à Plan-les-Ouates, inauguré en 2017 ou 2018. Il doit permettre d’augmenter la production à 250'000 pièces dans les cinq ans. Quelque 10% pourraient être des montres connectées. D’ici à la fin de l’année, un nouveau module électronique, plus petit, permettra déjà de lancer un modèle de taille plus féminine. http://www.tdg.ch/economie/L-horloger-genevois-Constant-investit-dans-la-smartwatch/story/16004120 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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