Lire l'heure demain, entre science et fiction

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Lire l'heure demain, entre science et fiction


AVENIR. Des étudiants suisses présentent dix projets originaux qui imaginent la mesure du temps en 2047. De quoi ravir les adeptes du progrès et effrayer les garants de la tradition horlogère.


Pierre-Emmanuel Buss

Vendredi 8 juin 2007

Après les cadrans solaires, clepsydres, sabliers et autres horloges mécaniques, la montre-bracelet est-elle condamnée à disparaître? La visite de l'exposition Innover dans le temps*, à l'usine électrique de La Chaux-de-Fonds, pourrait le laisser croire. Organisée par le Parc scientifique et technologique Neode et la Haute Ecole Arc, elle propose aux visiteurs un parcours ludique qui détaille les défis de la mesure du temps. Elle se termine par la présentation des dix meilleurs projets du concours «Lire l'heure en 2047», ouvert à tous les étudiants de Suisse âgés de 15 à 30 ans.

L'idée, originale, s'inscrit dans le cadre des manifestations Helvetissima, qui vont animer la ville des Montagnes neuchâteloises entre le 8 et le 30 juin. «Après l'Italie (2002) et la Belgique (2004), l'Association Vivre La Chaux-de-Fonds a choisi de s'intéresser à la Suisse et à ses mythes, raconte Claude Amiguet, directeur de Neode. Elle nous a sollicités pour imaginer une exposition traitant de l'innovation. Cela nous permet de parler de ce qu'on fait: rechercher constamment de nouvelles solutions pour rester à la pointe face à la concurrence toujours plus forte induite par la globalisation.»

Plus qu'un mythe, l'excellence horlogère constitue un fondement de l'identité suisse. De quoi motiver la centaine d'étudiants issus de différentes filières qui ont participé au concours. Sur les 45 projets déposés dans les temps, le jury multidisciplinaire présidé par l'ethnologue Jacques Hainard en a retenu dix. Les trois premiers prix - récompensés par des prix en espèces - seront dévoilés le 30 juin prochain, en même temps que le Prix du public. Palmarès subjectif.

k Under my skinImaginé par Tobias Klauser, étudiant au département d'architecture de l'ETH de Zurich, «Under my skin» est une version futuriste de la montre digitale traditionnelle. Le bracelet et son boîtier sont remplacés par environ 7000 minuscules implants formant un écran inséré sous l'épiderme de la main. L'opération, que l'on imagine délicate, sera effectuée par un robot selon un schéma régulier. De la science-fiction? «C'est un concours d'idées. On ne demande pas qu'une idée soit brevetable aujourd'hui, mais qu'elle soit potentiellement réalisable en 2047», note, amusé, Claude Amiguet.

Chaque mini-implant, inoffensif pour la santé, dispose d'unités d'éclairage, d'enregistrement et de calcul. De quoi permettre à chacun de connaître non seulement l'heure, mais également son taux de glycémie, son pouls et sa tension artérielle. Dernier détail, l'alimentation en énergie sera assurée par la différence minime de tension existant avec la couche dermique située en dessous de l'installation.

k Néo 047«Néo 047» est une montre au design rationnel et futuriste pensée par Aline Peschka, étudiante en microdesign à la Haute Ecole Arc-Arts appliqués de La Chaux-de-Fonds. Son bracelet est composé d'un écran LCD côté externe et d'un textile intelligent côté peau. La montre, totalement autonome, fonctionne sur le principe de l'énergie cinétique - liée aux propres mouvements de l'objet. L'heure exacte est transmise par satellite.

La face interne du bracelet est munie de capteurs qui diffusent de petites vibrations et des variations de chaleur permettant une lecture sensitive et totalement novatrice de l'heure. Sur demande, «Néo 047» affiche l'heure sur l'écran LCD, comme une montre standard. Ce n'est pas tout: elle peut capter et afficher des données diverses émises par Bluetooth (horaires de train, météo, médias, etc.). Lorsque la montre capte l'information demandée, elle vibre comme un téléphone portable sous silencieux.

k Time towerLe projet de Sabine Allemand, du département design scénographique de la Hochschule für Gestaltung de Zurich, sort des sentiers battus. Il ne s'agit plus d'une montre personnelle, mais d'un concept plus large aux accents catastrophistes. Selon la jeune femme, le cycle du jour et de la nuit aura disparu en 2047. La lumière naturelle sera d'un gris permanent: la faute à la pollution de l'air (smog) la journée et à la pollution lumineuse la nuit.

Pour rétablir l'ordre naturel, chaque ville aura une «Time tower». Grâce à ses douze étages lumineux, elle remplacera le cycle du soleil. Les trois étages du haut sont éclairés? Il est trois heures du matin. Les trois étages du bas? Il est trois heures de l'après-midi. A midi, tous les étages seront allumés. A minuit, la tour sera entièrement éteinte. Cette approche originale peut-elle convaincre le jury? «Comme nous venons de milieux variés, il y a des différences d'appréciation, confie Claude Amiguet. Certains estiment que ce n'est pas une montre.»

*Innover dans le temps, Usine électrique de La Chaux-de-Fonds, rue Numa-Droz 174. Exposition ouverte au public du 9 au 30 juin, du mercredi au dimanche de 14h à 18h.

Renseignements complémentaires: http://www.helvetissima.ch


http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=208821

trés peu pour moi. Comme je l'imagine pour bon nombre d'entre nous.
Saluons méamoins l'inventivité de ces étudiants

Encore que, ces projets sont pour le moins plutôt