Fin 2015, mon 35e anniversaire approchant, je trouvais l'occasion toute trouvée pour justifier d'un nouvel achat.
J’hésitais entre 2 styles : la casual, petite, fine et légère à porter en toutes circonstances ou carrément la plongeuse qui manquait à ma collection – mais surtout qui me manquait psychologiquement pour aller me baigner.
Car il est vrai que se baigner avec autre chose qu’une plongeuse est une hérésie et je connais bon nombre de personnes qui ont été foudroyées à l’instant où elles touchaient l’eau avec une GMT au poignet.
Bref, les 2 styles n’ont rien à voir et la conclusion est évidente : il me faudra les deux, un jour ou l’autre.
C’est déjà bien de le savoir...
Les vacances se profilant, je donnais finalement la priorité à la plongeuse pour pouvoir en profiter à la mer.
Je voulais absolument une lunette céramique.
Je ne sais pas pourquoi, ça a beau exister depuis des millénaires alors qu’on essaie de nous faire croire que c’est un matériau moderne, je suis fan de cette matière.
Je ne voulais pas mettre plus de 2500€ car j’estime que pour se baigner/plonger, c’est déjà 10 fois trop, du coup n’exagérons pas plus.
Le budget ouvrait la voie à pas mal de choses intéressantes qui, après premier filtrage, se résumait à :
Omega Seamaster,
Tudor Pelagos,
Tag Aquaracer
et Seiko MM300 - qui même si elle n’a pas de lunette céramique en a tout l’air (et honnêtement à force de se faire rabacher les oreilles sur ce modèle, on est obligé de le considérer dans l’équation).
J'avais posté un sujet dans le sous-forum plongée pour demander quelques avis sur cette sélection mais rien ne valait mieux que l'essayage.
Je pris donc un samedi aprem pour aller les essayer.
J’ai aimé la carrure, la lunette, le cadran et la finesse générale de la Seamaster, mais pas vraiment son bracelet gourmette des années 80 et ses aiguilles évidées.
J’ai adoré la Pelagos en bleue et trouvé la noire très sympa également. Le gabarit étant bien compensé par le poids du titane.
J’ai trouvé pas si mal l’Aquaracer mais ça restait une TAG, qui plus est repositionnée vers le bas avec son sellita.
Impossible d’essayer une MM300 mais au vu de toutes les photos du net, elle avait l’air sacrément costaude et du coup, pas gérable à la longue pour moi.
(Au final, j’ai pu en essayer une à Bangkok un mois plus tard et cela m’a confirmé que c’était du lourd même si effectivement elle passait mieux au poignet que ce que je pouvais en imaginer)
Je me suis même fait une petite matrice décisionnelle de critères perso pour m’aider dans ce choix cornélien et finalement en décembre, je décidais de craquer pour une Pelagos 2 lignes à emmener en vacances, qui passait justement sur le cda à ce moment-là.
La Pelagos est objectivement une très belle montre. D’une conception intelligente et orientée utilisateur, elle est unanimement saluée par les professionnels comme l’une, voire la, meilleure montre de plongée du marché.
Une lunette céramique avec chiffres luminescents, un cadran mate sur lequel se détachent parfaitement la blancheur laiteuse des aiguilles. Des index clairs et lisibles. Une carrure et un bracelet en titane avec un fermoir extensif ingénieux. La possibilité de monter un caoutchouc conservant les mailles de fixage à la carrure et s’intégrant parfaitement à la montre. Bref, le top.
Je l’ai donc emmenée à la mer et à la piscine, passant finalement plus de plaisir à la regarder barboter dans son élément que moi à profiter du paysage.
Mais voilà, il y a cette boite de 42mm qui est un peu trop grande pour moi. Son épaisseur aussi, qui même si j’essayais de me convaincre que ça passait bien… passait quand même mal.
Son aiguille snowflake qui m’agaçait car là aussi j’ai tenté de me persuader que j’arriverais à m'y faire mais en vain.
Les index carrés dans une boite ronde qui me dérangeaient.
Ce bracelet titane qui essaye de faire de l’oyster sans le faire bien, avec des mailles de bord plus fines et finalement un ensemble moins harmonieux.
Ce fermoir avec ses fraisages apparent (moyen) et ses ressorts visibles (pas joli joli). L’ouverture dudit fermoir qui était un peu difficile sans ongle et qui souffrait de la comparaison avec un oysterlock et son petit crochet amovible.
Je décidais donc au retour des vacances de m’en séparer. Le modèle étant populaire, elle fut vite revendue au même prix.
Opération blanche pour une bonne expérience.
C’est objectivement une belle montre mais il restait un paquet de trucs qui me dérangeaient et qui m’ont vite fait comprendre que ce n’était pas la bonne.
La bonne, je la connaissais au fond de moi, même si j’avais ouvertement déclaré le contraire et l'avais écarté de ma sélection du départ.
Mais, au final, vous le savez bien, on peut tromper tout le monde sauf soi-même.
L’occasion se présentant, je vous présente sans originalité aucune, celle qui me procure désormais un véritable plaisir sans souffrir du moindre reproche : la Sub 114060.
Inconditionnel de la date sur une montre, mes goûts ont évolué, favorisant ici un cadran pure et équilibré par rapport à celui de la 116610.
Son diamètre de 40mm et ses 13mm d'épaisseur en font une montre très agréable à porter. Confort renforcé par son réglage fin dû à la crémaillère de l'extension de plongée.
A 25 ans, je m’offrais ma première Rolex, une Submariner 16610, revendue quelques années plus tard pour acheter ma pepsi.
Je trouvais sympa qu’à 35 ans, je m’offre sa remplaçante moderne.
Deux objets-jalons importants dans une vie et la mesure de tout ce qui s’est passé en 10 ans de temps entre les deux.