Les CEO commencent à accepter d'aborder le sujet et c'est tant mieux. Les ventes sont en dents de scie et personne aujourd'hui n'est capable de dire comment sera 2016. D'un mois sur l'autre les ventes peuvent tomber de 80% puis remonter le mois suivant. "Nous n'avons plus aucune visibilité" entend-on ici et là.
Les causes ? Personne n'est finalement capable de les définir mais les parités monétaires sont un réel sujet. Un CEO expliquait il y a quelques jours que le prix d'équilibre d'un de ses modèles était de 7000 euros prix public après TVA mais que pour équilibrer dans tous les pays la vente, il devait perdre un peu dans certains pays et gagner un peu plus dans d'autres et surtout maintenir le même niveau de prix partout.
Le marché gris est alimenté par les marques elles-mêmes qui ne savent plus comment destocker. Il y a bien sur des exceptions mais les détaillants et les marques libèrent des stocks via le marché gris et se refont de la trésorerie. Une grande marque me confiait il y a quelques semaines avoir équilibré son mois avec la vente de trois grosses pièces car elle n'avait quasiment rien vendu dans ses pièces classiques (entre 12 et 18 000 euros).
La conséquence pour les amateurs de montres que nous sommes tous est une incertitude sur le futur des modèles et pour certaines marques un devenir qui devient incertain. Si les marques intégrées dans des groupes sont plus sereines, c'est plus compliqué pour les autres.
On risque à Bale de ne pas avoir les discours autosatisfaits du Chiffre d'affaires en progression. Certaines marques remettent même en cause leur participation à Baselworld une fois les contrats échus (l'an prochain)... Tout cela coûte très cher et le rendement est limité. Déjà des marques envisagent d'autres modes opératoires en invitant leurs clients et en leur payant l'hôtel hors Bale ... "Le modèle" de présentation collective des montres a peut-être du plomb dans l'aile.
A suivre
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).