Un soir, en rentrant à la maison, je fis un détour de qques kilomètres afin de passer, par hasard, devant la vitrine de mon horloger favori.
Et là, je la vis.
Elle était là, allongée sur un coussin de velours crème, entourée de soie naturelle.
Je n'avais qu'une envie, entrer et l'étreindre, la caresser, je rêvais de l'enfiler et peut-être même de partir avec elle. (Chérie si tu me relis, c'est bien une montre que j'ai vu dans la vitrine). Mais je ne pouvais détacher mon regard de la belle, les yeux révulsés, la bave à la commissure des lèvres.
Un jeune ado survêt-casquette s'approcha prudemment et me questionna :
- Hé m'sieur, ça va, tu veux l'18 ?
Je ne pu qu'articuler :
- CHI.
- Tchi ? Rien ? Et ben..., dit-il en s'éloignant.
Ca devenait vraiment grave. Il fallait que je vois mon docteur.
A peine remis de ma CHI je me rendis à son cabinet.
- Doc, il me faut de l'aide, je suis sous chi ...
Il me regarda bizarrement, me tendît une petite pilule rose et un verre d'eau puis il rédigea une longue lettre qu'il cacheta et il m'orienta vers l'un de ses confrères, spécialiste en maladie psyCHIque.
Les CHI avaient donc leurs spécialistes !???
Je me retrouvais rapidement dans un superbe loft, allongé sur un sofa, tournant le dos à mon spécialiste.
Je ne comprenais pas : j'avais beau il répéter que j'étais sous CHI en permanence, lui ne me parlais que de Japon et de poisson cru ??? Il était certainement plus malade que moi.
Je décidais donc de rentrer, et dès mon arrivée je racontais à ma chère et tendre que j'avais repéré le nouveau modèle dont je lui avais déjà vaguement parlé, un millier de fois tout au plus.
Elle me regarda et j'eus comme un frisson : ces yeux c'étaient allumés d'une lueur étrange, comme sauvage, et elle hurla :
- Tes tocantes, ça commence à me faire CHI-er !
Non, pas elle. Je ne savais pas grand chose de ma maladie, mais je venais de découvrir l'effroyable : C'était contagieux.
…