C'est un article intéressant car très révélateur. Et je suis d'accord, nous avons là de quoi rester assez stupéfait (et pas dans le bon sens).
- François-Henry Bennahmias a écrit:
- Apple connaît tous ceux qui lui achètent une chanson à 99 cents sur iTunes! Nous vendons des produits à plusieurs dizaines de milliers de francs et nous sommes l’un des derniers secteurs à ne pas connaître nos clients finaux.
Le secteur du luxe doit se caractériser entre autres par la
connaissance plus approfondie du client final, c'est tout de même un
minimum. Alors pourquoi certaines marques de montre de luxe s'aperçoivent seulement avec beaucoup de retard qu'ils ne connaissent pas suffisamment leurs clients ?
La réponse tient sur ce que nous avons abordé à plusieurs reprises dans le forum : une
génération de managers qui n'a pas connu la crise depuis... très longtemps avec une croissance à 2 chiffres - et qui semblait éternelle - ne pouvait pas faire ce travail essentiel de bien connaître ses clients. Il est utile de rappeler qu'aucun business model n'est éternel. Il doit être sans arrêt ajusté, adapté voir révolutionné pour que l'entreprise survive durablement. La fonction marketing ne doit réellement son existence que dans le contexte où l'offre est supérieure à la demande (cas actuel). Dans le cas où la demande est supérieure à l'offre (c'était grosso modo le cas jusqu'au tournant relativement récent), tirée principalement par la demande asiatique, quel est intérêt de connaître vraiment le client
local et donc quel est l'intérêt d'avoir une fonction marketing qui s'occuperait de tout de ce qui est réellement important (et pas seulement de l'organisation d'événements chers, inutiles et autres monuments d'auto-glorification) ?
D'ailleurs, l'exemple d'Apple n'est pas vraiment le meilleur... Apple (époque Steve Jobs principalement) était connu pour avoir un marketing sensiblement différent (on parle de "cult-marketing" en opposition au marketing traditionnel), moins fondé sur la parfaite connaissance du client que par sa capacité de séduire de nouveaux clients/créer véritablement un nouveau marché
de masse en imposant de nouveaux produits (vus comme) innovants et davantage par l'ergonomie que par le caractère réellement révolutionnaire des produits en termes de technologie.
Bref, François-Henry Bennahmias, s'il connaissait ce domaine, devrait utiliser davantage l'exemple d'Amazon : là nous avons un exemple clair d'une entreprise qui est tournée clairement dans la connaissance maximale de ses clients (et la logistique, il faut le rappeler aussi).
- Vanessa Monestel a écrit:
- Ils s’informent sur les blogs et par les réseaux sociaux...
Sur les
réseaux sociaux... pour les montres ? Franchement, j'en doute. Quelqu'un qui met un Like à une marque sur un réseau social (et s'abonne donc à la page) ne cherche pas vraiment à se renseigner davantage sur la marque... on est davantage dans le narcissisme : la volonté d'afficher qu'on aime telle ou telle marque pour le communiquer à ses amis via le wall de facebook par exemple, cela veut dire en d'autres termes : "moi j'ai du goût, regardez comme je suis génial et stylé"... ce genre d'affichage dans un réseau social ne profite pas tant que cela aux marques horlogères : leurs pages facebook sont davantage le reflet d'une volonté narcissico-individualiste des likeurs que d'une volonté d'approfondir sa culture horlogère ou sa volonté de rester à l'écoute de ce que les marques veulent bien communiquer comme blabla... La quasi totalité des clients et clients potentiels s'informent ailleurs que dans des pages officielles ou non officielles des marques dont l'auto-critique doit être proche du zéro absolu.
Sur les
blogs, c'est une toute autre histoire. La plupart des blogs (à de très rares exceptions près) ne vivent qu'en entretenant des rapports très intéressés avec les marques. Si les photos peuvent être jolies (vaut mieux savoir mettre en valeur les montres de ses partenaires...), leur crédibilité est de ce fait très souvent en question. On oublie que plus le niveau de connaissance des lecteurs s'approfondit, plus la prise de distance avec les articles issus des blogs (ou des revues, des journaux, etc...) est importante. A mon avis, leur capacité d'influencer de vrais clients potentiels tend à décroître avec la progression de la connaissance globale.
- Cyrille Vigneron a écrit:
- C’est de moins en moins un lieu de prise de commandes, et toujours plus un lieu de rencontre
Pipotron. C'est que cela doit aller moins bien qu'avant surtout.