Actu: Les horlogers suisses sont à l'heure de la crise

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Jamais le salon international de l'horlogerie de Bâle ne s'était ouvert dans un climat économique aussi tendu. Alors que de nombreux observateurs pronostiquaient une reprise du marché des ventes de montres début 2017, force est de constater que l'horlogerie de luxe n'est toujours pas sortie de la crise. Le vague mouvement de réduction de la décroissance entamée juste avant Noël n'a pas tenu bien longtemps puisqu'en janvier les chiffres de l'horlogerie suisse s'effondraient de 6% sur une base déjà en recul en 2016. En février, les ventes s'affaissent encore de 10% à 1,3 milliard d'euros, enregistrant le 20ème mois consécutif de baisse.

Si la Chine a bien confirmé son redressement s'inscrivant de nouveau en hausse, avec un rebond de 6,7%, c'est la seule grande zone commerciale positive aujourd'hui. Les Etats-Unis, deuxième plus gros marché pour l'horlogerie suisse, sont retombés à leur tour dans le rouge avec des ventes en baisse de 7%. Une dégradation qui s'ajoute à celle des marchés européens, et notamment français, qui a reculé de 27% en janvier et de 14% en février, toujours affecté par une baisse de la clientèle touristique. Enfin le Japon qui tenait à peu près la route en 2016 a lui aussi vu ses ventes plonger de 17% le mois dernier. "Les touristes chinois, qui vivent avec une calculette à la main, ont cessé de se rendre au Japon depuis la montée du yen", explique Grégory Pons, éditeur de Business Montres.

Miser sur l'innovation

Pour l'heure, les grandes marques horlogères encaissent pas trop mal le choc. "Tout le monde s'arrange pour sauver la face", commente Grégory Pons. Ce sont surtout les ateliers de sous-traitance qui souffrent. Les manufactures ont réduit à la marge leurs effectifs. Consciente de la valeur ajoutée de leur main d'œuvre les usines n'osent pas trop tailler dans leur masse salariale pour ne pas fragiliser leur valeur en cas de reprise. Le groupe Richemont a néanmoins réorganisé l'ensemble de son comité exécutif et entamé des réductions d'effectifs dans quelques manufactures. "Cette crise met en évidence les erreurs de ces dernières années: les marques ont produits trop de montres à des prix trop élevés", juge Grégory Pons. Difficile aujourd'hui de faire marche arrière alors que la montre connectée apparaît comme une nouvelle forme de concurrence.

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Le climat est indéniablement tendu sur certains stands où des garanties de licenciement ont été données en cas de méventes.

ZEN a écrit:

Le climat est indéniablement tendu sur certains stands où des garanties de licenciement ont été données en cas de méventes.

de quoi motiver les troupes sur place ! Au vu des stats récentes, les méventes risquent cependant de continuer...

Sur les versions papier du Figaro, j'ai lu que ça se passe bien pour les marques du Swatch Group ( Longines, Omega, etc.. ), les prises de commandes sont excellentes sur ce Baselworld 2017. Par ailleurs, un ténor comme Patek Philippe ne craint rien.
J'ai pu lire que non seulement Rolex ne fléchit pas, mais au contraire cartonne,  leurs ventes augmentaient dans des proportions étonnantes, ça c'est mon avis, sans être grand visionnaire non plus, c'est si évident, Rolex est une marque refuge en période de crise.
L'état de l'horlogerie est très complexe, les situations sont très contrastées d'une marque à une autre.
Après oui, pour une grande partie de l'horlogerie, pour quantité de marques, ce n'est pas du tout facile, c'est même très compliqué. Il y a des marques qui sont en équilibre instable. Si dans une période de grandes crises, il y a des labels qui sont hors la tempête, d'autres au contraire y sont complètement au risque de se faire emporter.
S'agissant des marchés, c'est pareil, certains résistent bien, d'autres moins.
En revanche, un marché qui s'effondre littéralement, on peut évoquer un crash, c'est la France, je crois avoir lu, que les derniers chiffres en France font état d'un effondrement de 27% par rapport à l'année dernière. Sur la situation de la France, il ne faut pas vraiment pointer une crise horlogère, mais une situation de crise économique d'une gravité sans précédent (même si la presse n'en fait pas écho, la réalité sur le terrain est stressante). Notre pays ne va pas, personnellement dans mon activité, nous sommes dans une situation chaotique, ça fait peur pour l'avenir, sans aucun espoir de retournement, par conséquent, il ne faut pas évoquer le cas de la France.

Challenges a écrit:

"Tout le monde s'arrange pour sauver la face", commente Grégory Pons. Ce sont surtout les ateliers de sous-traitance qui souffrent. Les manufactures ont réduit à la marge leurs effectifs. Consciente de la valeur ajoutée de leur main d'œuvre les usines n'osent pas trop tailler dans leur masse salariale pour ne pas fragiliser leur valeur en cas de reprise.

Quand je lis cela, quelque chose m'interpelle directement : quand on ne sacrifie pas sa masse salariale mais qu'il existe une crise qui affecte les ventes (et avec une chute du CA à 2 chiffres) d'une majorité de marques - les cas du groupe Rolex ou de plusieurs marques du groupe LVMH étant des cas à part - cela veut dire que certaines marques doivent sacrifier ailleurs...

Les réserves de cash brûlent vite en cas de crise, les actionnaires n'aimant d'ailleurs pas trop les grosses réserves de cash (les actionnaires n'aiment pas l'argent qui dort...). Couper dans les commandes prises auprès des fournisseurs, cela ne va qu'un temps aussi, c'est très temporaire comme mesure. Couper quelques têtes au sommet de l'exécutif pour sauver la sienne propre aussi. Bref, quand on ne coupe pas dans la masse salariale, c'est qu'on coupe nécessairement ailleurs et notamment dans les coûts de fabrication et plus particulièrement dans la finition et les ressources utilisées. Là se pose une vraie interrogation et cela serait un domaine qui serait très intéressant à explorer ou mener un travail d'investigation plus en profondeur...

malheureusement, je doute qu'il soit possible d'avoir ce niveau de détail avec les groupes côtés car si on regarde les grands groupes côtés:
-groupe SG: ils avouent ne pas tailler dans les coûts et rien ne permet de penser qu'ils taillent à fond dans le marketing
-groupe Richemont: le pôle Joaillerie qui se porte bien permet de cacher l'activité horlogerie
-groupe LVMH: l'activité horlogerie représente une goutte d'eau par rapport à la maroquinerie et vin&spritueux
Il faudrait demander à un CFO d'une société mais de là à ce qu'il lâche l'info, personne n'aura envie d'avouer être en mode survie...
Si j'étais CFO et avant de couper dans les effectifs, c'est clair que je me concentrerai sur l'efficacité de la com/marketing mais comme partout, il doit y avoir des luttes de pouvoir chez le marketing/ventes pour conserver les budgets...

jacno1977 a écrit:

En revanche, un marché qui s'effondre littéralement, on peut évoquer un crash, c'est la France, je crois avoir lu, que les derniers chiffres en France font état d'un effondrement de 27% par rapport à l'année dernière. Sur la situation de la France, il ne faut pas vraiment pointer une crise horlogère, mais une situation de crise économique d'une gravité sans précédent (même si la presse n'en fait pas écho, la réalité sur le terrain est stressante). Notre pays ne va pas, personnellement dans mon activité, nous sommes dans une situation chaotique, ça fait peur pour l'avenir, sans aucun espoir de retournement, par conséquent, il ne faut pas évoquer le cas de la France.

permet moi de douter de ce chiffre, je ne sais pas d'où tu tire ton 27% mais sur les stats de février d'exportations, la baisse est similaire en France qu'en Allemagne ou même aux US...
Je sais bien qu'en France, on a tendance à s'auto flageller et à être la nation développée la plus pessimiste mais quand même !

jacno1977 a écrit:

J'ai pu lire que non seulement Rolex ne fléchit pas, mais au contraire cartonne,  leurs ventes augmentaient dans des proportions étonnantes, ça c'est mon avis, sans être grand visionnaire non plus, c'est si évident, Rolex est une marque refuge en période de crise.
L'état de l'horlogerie est très complexe, les situations sont très contrastées d'une marque à une autre.

Pourrais-tu m'indiquer où tu as trouvé l'information comme quoi Rolex cartonne en ce moment avec des augmentations de ventes importantes? Quand les exportations de montres suisses baissent de 10% entre 2016 et 2015, j'ai des difficultés à croire que le plus gros producteur de montres de luxe suisses ne soit pas un tant soit peu impacté. Je ne pense pas que Rolex s'en sorte mal par rapport aux autres mais de là à voir des ventes augmenter fortement, j'ai un peu de mal à y croire....