la Yema Superman de l'Armée de l'Air Française
Le modèle Superman a été décliné par Yema sous plusieurs variantes. La montre est originellement une montre « Outil » destinées à la pratique de tous les sports et en particulier à la plongée puisqu’étanche à 300 mètres. Un verre épais, un calibre antimagnétique, une boite en acier inoxydable robuste rendent cette montre très attractive lorsqu’elle est présentée au milieu des années 70 par Yema. Mais le détail qui fait mouche auprès des vrais amateurs notamment de plongée, est sa lunette bidirectionnelle avec un système de blocage et un triangle de peinture au tritium vert.
La pièce est ludique avec son cadran bleu, son aiguille des minutes en forme de flèche épaisse et celle des secondes avec son extrémité en forme de raquette marquée de deux points rouge et vert. Les index rapportés carrés biseautés avec un point de peinture au tritium achèvent de donner les caractéristiques fonctionnelles de lisibilité attendues pour ce type de montres.
Le fond vissé en acier inoxydable tout comme la carrure et le splendide écusson de Yema gravé sur le fond donnent indéniablement confiance dans la solidité de l’ensemble. Le bracelet de la montre en acier est léger mais à cette époque, la tendance n’est pas encore aux bracelets en acier forgé…
On pourrait s’attendre à ce que ce modèle se retrouve au poignet de plongeurs de la Marine Nationale et c’est pourtant à celui de militaires de l’Armée de l’Air qu’elle ira se loger. En effet, au milieu des années 70, le Ministère de la Défense passe commande à Yema de son modèle Superman non pas dans une version spéciale adaptée à l’armée mais dans sa version commerciale dont la construction et les qualités sont conformes aux attentes des militaires.
Le phénomène est rare car en général, et sauf quelques exceptions notables, l’armée formule au travers d’un cahier des charges des exigences liées à l’utilisation des montres. D’ailleurs, beaucoup de marques ayant livré aux armées ont réalisé des fabrications « spéciales » le cas échéant, déclinées par la suite en versions civiles mais rares sont les montres civiles, reconnues comme ayant une aptitude à servir dans les armées en particulier en ce qui concerne les marques françaises.
Voici donc Yema hissé au rang de fournisseur des armées ce que la marque n’exploitera pas réellement en temps réel pour servir de support à sa publicité et asseoir son image. Il est difficile d’établir avec précision le nombre de montres livrées ainsi mais au regard de la rareté des modèles circulant aujourd’hui sur le marché de l’occasion et comportant la gravure militaire, on peut imaginer que le nombre fut assez limité. Comme toutes les pièces militaires, ce modèle est très prisé dans le milieu des collectionneurs avertis et sa valeur variable aux alentours d’environ 1000 euros dans cette version « gravée ».
La montre Superman dont les versions postérieures furent notamment déclinées avec des cadrans noir et des index ronds furent très répandues notamment auprès des amateurs de « Tool watch » qui y trouvèrent le modèle idéal pour tout faire de leurs activités de loisir ou le porter sous un costume au bureau. Très populaire, la Superman est restée gravée dans le cœur de ceux qui l’ont un jour possédée et il est plus qu’exceptionnel d’en lire la moindre critique négative. Même si son calibre ETA est tout ce qu’il y a de plus suisse, la marque Yema détient avec ce modèle un trésor patrimonial qui lui donne une légitimité militaire que nombre de marques aujourd’hui recherchent avec assiduité.
Droits réservés - Forumamontres - Octobre 2011
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).