Pro-lex Comex 1000Gauss double red big crown
Introduction en images :Ensuite : Il n'est pas facile d'aborder ce sujet de la façon la plus impartiale et la moins polémique possible, tant il est brûlant.
C'est ce que je vais néanmoins essayer de faire, partant de l'idée que seule la connaissance approfondie d'un sujet permet de se faire une opinion, le pire étant de faire comme s'il n'existait pas. Ensuite, il est rare que tout soit simple, et nécessairement des opinions divergentes et même antagonistes subsisteront : j'espère simplement qu'elles seront un peu plus fondées après la lecture de cette revue.
Dit autrement, j'essaie d'apporter une pierre au débat, ne me la balancez pas sur la tête SVP.
Vous me pardonnerez également mon coté parfois un peu provoc', c'est dans ma nature et je vis avec, cela permet d'aller juste un peu plus loin, voir ce qui se passe derrière la barrière. Et puis à défaut d'avoir un esprit scientifique, j'essaye d'être assez systématique.
Ainsi, dans mon autre passion, la littérature, quand je m'attaque à un auteur j'ai tendance à tout lire, y compris la correspondance et même les nanards.
Par exemple dans Stendhal il y a le Rouge et le Noir, assez connu si ce n'est apprécié :
Et puis aussi le Rose et le Vert, beaucoup moins diffusé ( et même vraiment raté, AMHA) :
Mais bon, je l'ai lu quand même : c'est un peu cette démarche que j'essaye d'appliquer à l'horlogerie.
Une dernière demande : lisez moi jusqu'au bout, et réagissez après. Pas avant, ou au milieu, parce que j'ai essayé de coller une argumentation là dedans. Parce que l'on sait que comme ici via Pro-Lex je touche à Rolex, ce domaine est éminément passionnel sur un spectre très varié , du plus graveleux au pur admirateur platonique …
Maintenant que j'ai pondu mon préambule et que j'ai du mal à m'en dépatouiller, il faut vraiment se lancer.
Voilà le plan que je vais essayer d'adopter :
1 : présentation de la dite montre, au regard des manifestes sources d'inspiration
2 : différentes réflexions sur la notion d'hommage, de fake, de culture japonaise et/ou chinoise, bref du bordel qui s'ensuit
3 : comparaison avec une Rolex 16700
4 : cerise sur le gâteau1 La montre, au regard des manifestes sources d'inspirationDès le premier regard, elle paraît familière. Pas étonnant, c'est un cocktail de quasiment tout ce qui peut rendre une Rolex vintage désirable.
Par quoi commencer ?
Bon, la boite : on dirait une big crown de 6510
Le cadran 3/6/9 : Explorer ?
L'aiguille des secondes en forme d'éclair : Milgauss ?
La mention COMEX et les aiguilles mercedes : 5513 Comex ?
Double red :
Plexi comme un tropic 19 :
Bon c'est vrai qu'en COMEX c'est un peu lourd et ça déborde :
C'est donc un vrai poudding, un concentré de Rolex vintage. Après ce constat, réfléchissons donc un peu.
2 : Différentes réflexions sur la notion d'hommage, de fake, de culture japonaise et/ou chinoise, bref du bordel qui s'ensuitTout d'abord, qui est donc Ken Sato, le fondateur de Pro Lex, qui deviendra Ken Trading puis RXW (Rocks Solid Watch) ?
Le voici :
Il se définit lui même dans ses différents et parfois éphémères sites comme un grand admirateur de l'histoire de l'horlogerie, avec la volonté de reprendre et d'en regrouper les forces …
Ainsi il a tout seul dans son coin recréé une montre mythique qui a l'époque n'intéressait pas encore grand monde, la Marina Militare :
Montre si bien faite que c'est la seule pour laquelle Panerai agira en justice, alors même qu'à ce moment elle n'existait pas dans sa propre gamme …
On me faisait remarquer que dans la culture japonaise la notion de copie est réellement un hommage, sans avoir la connotation péjorative de notre civilisation occidentale.
Onretrouve donc ici une notion, celle de fusion, qui s'avère être également bien occidentale et même suisse, celle ci.
Ainsi Jean Claude BIVER, CEO de Hublot, déclarait à la Presse (Blog des Montres 21 mai 2007) :
J’aime marier les opposés, le chaud et le froid, le blanc et le noir, le masculin et le féminin, etc. Donc faire en quelque sorte la « fusion » des oppositions. Dès lors on apporte une certaine tension (source de séduction et d’identité) à l’ensemble. Une tension née de la « fusion » des matières par exemple (caoutchouc et or rouge, ou or rouge et céramique, etc), mais aussi plus généralement la « fusion » de la Tradition (de 400 ans d’histoire) et des « Visions » (le futur infini). Or cette « fusion » n’avais jamais été définie dans l’horlogerie et encore moins choisie comme concept existentiel. Alors l’idée de le définir et de la choisir comme message (ou concept existentiel) de la marque Hublot ne pouvait que déboucher sur l’ouverture d’une nouvelle manière d’interpréter la Tradition.Ne retrouve t'on pas chez lui la passion qui anime Ken Sato ? En allant plus loin ne marchent'ils pas sur les même chemins ?
Voici également comment un de nos amis américain de MWR qualifiait cette montre, dans un curieux raisonnement anglo-français (Tito) :
Because to quote Antoine de Saint Exupery: "La perfection est atteinte non quand il ne reste rien à ajouter, mais quand il ne reste rien à enlever," which to us non-cheese eating surrender primates translates to: "You know you've achieved perfection in design, not when you have nothing more to add, but when you have nothing more to take away."
So, sit still for a minute and meditate on that thought. If we apply that principle to the Subpro, we could say "take out the COMEX logo... then the Milgauss influence... the Mercedes hands... then the Explorer 1 dial... then the... and the... and finally the.. hairs on your wrist?" Personally, I admire the fact that this watch can both be goofy and serious at the same time.
And this is a serious watch. Quality-wise, I'd say it can give Tudors a run for the money. Heck it's even better than a Rolex 5513 Sub!En disant cela il ouvre une porte intéressante, qui m'avait également été signalée : ainsi Rolex pour ainsi dire se copie lui même avec la gamme Tudor, dans laquelle on trouve comme motorisation, oh surprise, de l'ETA 2824 2, tout comme dans la subpro ! J'avais été étonné de la présence du stop seconde, d'ailleurs. Combien de montres actuelles possèdent elles cette motorisation ? Ce n'est pas de la bouze chinoise.
Pour mémoire le 2824 2 :
Et pour continuer avec Ken Sato, oui toujours dans la même inspiration il a fait un modèle s'inspirant d'un prototype Rolex dont ont ne sait pas vraiment s'il a existé : c'est le Zerographer, chronographe à un poussoir motorisé par une lemania vintage :
Vous en connaissez beaucoup, vous, de chronographe moderne avec une motorisation ancienne comme cela, et qui ne coute pas 4000 euros ?
Oui, ce gars aime manifestement l'horlogerie
Il a aussi produit le Hummer, et pose comme argument de vente l'analogie avec une arme à feu :
Ca j'aime déjà beaucoup moins.
Et puis quand on va gratter sur ebay, on trouve ceci :
J'aime plus du tout : on est dans la copie directe, certes avec le marquage RXW, mais ou est l'amour de l'horlogerie la dedans ?
J'en ai conclu que Ken Sato devait être comme un très grand nombre d'habitants de cette planète, complexe et paradoxal. Il aime sûrement l'horlogerie et se fait plaisir avec des modèles comme ma subpro M Type : je vois mal l'intérêt économique de s'emm*rder à reproduire tous ces détails d'initiés, quand on sait le cout de développement, même en Asie, de chaque pièce spécifique. Pareil pour le Zerographer et son lemania. Ensuite il faut bien vivre, et il y a de la production alimentaire, comme le Hummer pour le marché US, et puis de la copie directe de Rolex de base comme le Daytona montré ci dessus. Sans doute fabriqué en Chine, sur les même machines que les autres fake directs de la concurrence, et avec la notion de Pro Lex qui ressort subitement des oubliettes, alors que la marque en elle même a disparu depuis plusieurs années ( à prendre avec précautions, car je ne suis pas sûr de ma source, il n'y a pas le tiret entre pro et lex, et l'utilisation de la couronne ?) A moins que RXW soit lui-même copié…:
Vous me direz, il y a aussi du polo ici, mais tout le monde en fait :
Et d'ailleurs Hublot souffre lui aussi de la contrefaçon, signe que cette notion de fusion est bien réelle, si elle vaut le coup d'être copiée... :
Ah, revenon à Ken Sato, j'oubliais un autre vrai/faux proto :
Que dire alors, arrivé à ce stade : que oui, j'aime énormément cette RWC Comex Milgauss double red etc parce qu'elle est vraiment too much, super condensé collector de tout ce qui fait vibrer à juste titre les amateurs de Rolex vintage à longueur de post et de forum, aussi parce que c'est une excellent montre au quotidien qui ne craint rien, et puis j'assume mes propres contradictions en la portant à coté de pièces plus spécifiquement reconnues, comme le Chronomètre Souverain de François Paul Journe, ouf j'ai fini ma tirade :
Et j'avoue que le coté provoc' m'amuse aussi.
Par contre, pour tenter de rester le plus scientifique possible,
voici une comparaison exhaustive avec un modèle Rolex, ceci afin de parler de choses tangibles, et de sortir de l'appréciation générale et de l'a peu près qui peut découler de l'affect .