Actu: "Si l'horlogerie veut une clientèle plus jeune, il faut qu'elle...

Servius a écrit:

C'était valable à une certaine époque, mais est-ce toujours faisable aujourd'hui? Ca me semble à minima beaucoup, beaucoup plus compliqué en dessous d'un certain seuil

Assez d'accord avec ça

Mais je pense vraiment que l'âge n'y est pas pour grand chose, comme beaucoup ici le résument, même avec de bons revenus, les prix sont clairement orientés vers une clientèle fortunée, quel que soit l'âge.

Ensuite, "l'horlogerie doit donner des émotions!" Mais elle en donne déjà des émotions, déception, sentiment d'être pris pour des pigeons. Quand des montres sorties de manuf y retournent dans les 3 mois et font des aller-retour, y'a un problème quelque part. Que chaque marque se concentrent déjà sur la qualité du produit sur le long terme. On parle de "garde-temps", d'instruments intemporels, voir d'éternité. Il faut penser long terme et pas juste court terme avec chiffres de ventes.

Les marques horlogères ne doivent pas faire l'erreur de l'obsolescence programmée... La plupart ont déjà mis un peu un pied dans ce piège là... En comparaison, quand on pense que Rolex développe des mouvements avec pour objectif de ne pas revoir la montre dans les 10 prochaines années, ça ne les empêche pas de vendre! Au contraire! Aujourd'hui les consommateurs sont de plus en plus avertis, et on cherche un produit solide et robuste qui ne tombe pas en panne à peine sorti de la boutique!

Oui enfin dans cet article on ne parle pas vraiment des jeunes en général mais des jeunes qui seraient la cible de Girard-Perregaux, soit à tout casser et à tous les caser, grand maximum quelques milliers de jeunes en tout et pour tout en France.
C'est à dire susceptibles de pouvoir acheter ou se faire acheter une montre de ce prix à 18-30 ans
Les autres jeunes, leur priorité ce sera se loger, se nourrir, s'habiller, se soigner, avoir une voiture, voyager, quelques loisirs et bien entendu avoir le portable qui va bien...
Leur montre à ces jeunes là, si tant est qu'ils aient seulement la possibilité budgétaire d'en acheter une après les dépenses listées ci dessus, ce sera probablement avec un budget largement en dessous de 5 K €.
Et là je parle des 20 % de jeunes plutôt favorisés.
Pour les autres, restera dans le meilleur des cas Swatch, Orient, Hamilton, Seiko ou les montres des années 50-70.
Et je crois, enfin j'espère que les jeunes s'avèreront plus intelligents qu'on ne l'imagine et taperont surtout dans l'ancien acheté malin.
Le paradoxe voudra que les jeunes taperont dans le vintage...pour des raisons budgétaires mais aussi pour aller trouver du charme et de la beauté là où la production moderne en sera totalement dénuée (pour faire "jeune" ) ET trop chère.

Les dernières vintages que j'ai achetées, un chrono Suisse, 5 trois aiguilles suisses qui ont entre 40 et 60 ans m'ont couté moins de 50 € l'ensemble...elles n'ont probablement jamais été révisées mais elles tournent toutes très bien.
Elles donneront quoi les 3 aiguilles de moins d' 1 K € aujourd'hui dans 10 ans ?

Oui et puis Girrard-Perregaux personne ne connait Sans être méprisant, même dans l'univers horloger, les gens connaissent le nom mais sont incapables de te parler de cette maison. Pour un public plus large, on n'en parle même pas... "Gérard qui?" Après je parle France/Suisse, j'ignore si leur marché principal est ailleurs.

Triste

Il est vrai que l'on en parle très peu mais elles sont vraiment belles leurs montres.
J'adore principalement les laureato mais aussi les 1966.
Leur montre avec calendrier complet a également un charme fou.
Mais bon leur 1966 boite acier je crois que c'est 8 K € de mémoire...une vintage 3 aiguilles datant de 1966 en cherchant bien en salle des ventes ou en brocante c'est 15 €
Que ce soit par obligation budgétaire ou par gout pour l'authentique ancien, il est aisé de deviner vers quelle montre vont aller les jeunes.

Par contre, en ce qui concerne les jeunes venant de familles fortunées, ce qui est le thème de l'article, là je n'ai pas la moindre idée de ce que pourraient faire les horlogers de luxe pour les attirer et "dépoussiérer" leurs collections.

Pour ce qui est du vintage, personnellement j'ai peur de me lancer.

Pourquoi ?
Tout d'abords car il faut un certains savoir selon moi afin de dénicher la montre ( d'origine , bien conservé, mouvement en bon état)
Ensuite car cela prend du temps, un temps que je n'ai pas (et aussi ma compagne ne le permettrai pas )

Mais je pense que peu de jeune se tourneront vers le vintage à part les quelques passionnés.

Max 35 a écrit:

Tout d'abords car il faut un certains savoir selon moi afin de dénicher la montre ( d'origine , bien conservé, mouvement en bon état)
Ensuite car cela prend du temps, un temps que je n'ai pas (et aussi ma compagne ne le permettrai pas )

Mais je pense que peu de jeune se tourneront vers le vintage à part les quelques passionnés.

Je suis dans ce cas, porté en totalité sur l'ancien, le neuf ne m'inspirant vraiment rien (froideur des produits, prix prohibitif, maintien de côte...).

C'est vrai que l'ancien prend un temps fou, je ne préfère même pas calculer (au moins 1h30 par jour en moyenne dans mon cas...). Opinion très personnelle: finalement dans ce genre de démarche c'est plutôt la phase de recherche qui procure du plaisir. Donc pas prêt d'aller me faire cirer les chaussures chez un AD...

On va laisser de côté les jeunes qui ont déjà fait fortune ou sont en train de le faire ou qui ont le patrimoine familial derrière eux  : ces catégories sont d'ailleurs respectables car elles font vivre plein de gens autour d'elles , en France .

Mais intéressons nous à la fraction des jeunes simples salariés ou indépendants , aux revenus leur permettant d'envisager des dépenses qui vont au-delà du quotidien et donc le superflu  .

Si l'horlogerie veut une partie de cette clientèle plus jeune ( mais le veut-elle ? ) ,  il faut qu'elle ...propose de beaux objets , bien dessinés , bien fabriqués , avec un vrai contenu technique , à des tarifs réalistes , adaptés aux jeunes porte monnaies et non pas ridiculement élevés , comme l'habitude s'en est installée depuis dix ou quinze ans ...
Les manufactures peuvent le faire , théoriquement : cela s'appelle des produits de conquête .
Les constructeurs automobiles le font depuis longtemps : tu restes dans la marque : tu commences " modeste " et tu montes en gamme , au fur et à mesure que tes moyens s'étoffent ...

Mais je ne suis pas optimiste et je ne crois pas que l'horlogerie suisse ( ou allemande ) de qualité  y parviendra  , car elle s'est enfermée dans sa logique des hauts tarifs et ne peut plus en sortir sans remettre en cause son image ...

Ne pas oublier , non plus , que , pour toute la nouvelle génération , une grande partie des biens de consommation culturels est perçue comme devant être gratuits de facto : vidéo  , musique , etc . Je le vois bien chez mes trois enfants , jeunes adultes .

Cette situation n'est pas sans conséquence et contamine les réactions spontanées face au prix des objets  .

Un appartement de luxe ou une voiture de luxe : c'est compris .

Une montre de luxe ou simplement une belle montre :  perplexité générale !

... surtout qu'effectivement, l'heure "gratuite" est partout, sur son ordi, sa tablette, son tableau de bord...