Extraordinaire histoire...
On dit souvent que les gens, ou tout du moins certaines personnes, ont un destin et le sentent.
Parfois, souvent même, c'est malheureusement un destin funeste, comme ce joueur de foot habité par l'intuition du désastre qui devait l'emporter sur le terrain.
Nul besoin d'évoquer la magie ou le para normal pour expliquer cette prescience, cette intuition...l'inconscient de l'homme est porteur d'un savoir dont nous ignorons la portée...sans doutes
savait-il que son coeur était fragile...
Comme le prouve ce témoignage, ce n'est pas que nous n'ayons pas de destin, mais nous pouvons parfois avoir la force d'aller au-delà et de le faire mentir, même si les causes qui détermineraient ce même destin semblent totalement insurmontables, indépassables au point de rendre son issue inéluctable.
Une volonté de fer, le dépassement de soi ou des autres, la science, la technologie, la solidarité...peuvent le faire mentir.
Dans une moindre mesure, je pense à cet officier au vietnam sauvé par Forest Gump dans le film éponyme : chaque génération d'homme de la famille était mort au champ d'honneur et le type n'avait pas prévu de vivre au-delà de cette guerre, de son destin qui aurait du être d'y périr.
Bref cette histoire que tu racontes, Zen, est une étonnante déclinaison ou variation sur le thème d'un destin dont il serait futile de nier l'existence ou le poids, mais qu'il serait en même temps absurde de ne pas combattre.
Rarement, mais parfois, la victoire reste possible, c'est une leçon à se rappeller lorsque l'on se trouve confrontés à une ou un ensemble de forces qui semblent rendre toute liberté impossible, lorsque l'on croit que tout nous menait à une situation, non pas que l'on
croie sans issue mais que l'on
sait sans issue.
Car même si c'est vrai...eh bien même là il reste encore une liberté d'agir, une possibilité de dépasser l'inéluctable, ou au moins d'essayer.
En philosophie, il existe deux écoles : l'une affirmant que tout est déterminé à l'avance (représentée entre autre par Spinoza), l'autre affirmant l'absolue liberté de l'homme (Descartes).
Ton texte illustre remarquablement ce que j'en pense, à savoir que nous ignorons à quel point nous sommes déterminés par un destin, mais aussi à quel point nous sommes libres de pouvoir ou non nous y plier ou le combattre.
Cela dit, pour ton joueur de foot, il est clair que sans la technologie médicale d'aujourd'hui, son destin était réellement inéluctable.
La solidarité, le dévouement, n'y auraient rien fait.
Cette histoire m'évoque donc deux choses :
Parfois, et c'est bien funeste...il n'y a pas de liberté, comme ce serait le cas pour ton joueur de foot si il avait vécu il y a un siècle
La technologie et ses progrès peuvent nous aider à vaincre jusqu'à des destins gravés dans notre chair, si ils vont de pair avec le proffessionalisme, la solidarité et une solide dose de chance.
Bref, encore merci pour cette histoire encore une fois parfaitement écrite
Elle m'a d'autant plus touché que le destin de mon père était de mourir il y a 40 ans d'un arret cardiaque, pour une malformation du coeur également.
Il est toujours vivant aujourd'hui : sa volonté de vivre et les progrès de la médecine ont tous deux rendu ce miracle possible.