ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: IWC : 150 ans d'histoire ! Hommage ... Lun 28 Mai 2018 - 17:32 | |
| IWC a 150 ans , un âge canonique et une histoire palpitante … Je republie ici un article publié en 2016 et un autre en 2017 - Bonne lecture - Citation :
La dynastie des calibres « 50 » d’IWC
Le départ de Suisses pour gagner l’Amérique afin d’y fabriquer des montres ne fut pas exceptionnel au 19ième siècle de la part d’horlogers qui voulaient faire reconnaître leur talent plus vite que ne leur permettait l’industrie horlogère helvétique. Par contre, des horlogers américains qui quittent les Etats-Unis pour venir s’installer en Suisse est un fait beaucoup plus rare sans doute parce que la Suisse ne manquait pas de talents créatifs en ce domaine et que le foisonnement de manufactures horlogères et de marques ouvrait peu de perspectives favorables à la création de firmes nouvelles qui plus est, pilotées par des « étrangers ».
Florentine Ariosto Jones – Un pionnier américain à la conquête de la Suisse
Le jeune ingénieur et horloger américain Florentine Ariosto Jones n’a que 27 ans lorsqu’il devient directeur adjoint de la firme E. Howard Watch and Clock Co. à Boston dans le Massachusetts. A l’époque, en 1868, Howard est l’une des plus grandes firmes horlogères américaines. Les manufactures d’outre Atlantique rivalisent de créativité et d’inventivité pour atteindre la précision ultime de leurs montres. Howard joue à jeu égal avec l’American Watch C° fondée en 1850 (Waltham) ou encore la NWC National Watch Compagny qui deviendra Elgin. Alors que les manufactures américaines visent une production exclusive sur le sol américain, c’est vers la Suisse que se tourne le jeune ingénieur pour développer son talent. Florentine Ariosto Jones a remarqué la qualité de la production suisse exportée vers les Etats-Unis et pense que la main d’œuvre helvète meilleur marché que ce qui se pratique en Amérique peut lui apporter une qualité artisanale qu’il veut conjuguer avec une organisation industrielle de la production telle que mise en œuvre sur le territoire nord-américain. Son projet est ambitieux et lorsqu’il le présente à Genève, il se voit opposer une culture du travail qui lui est étrangère. Les Américains travaillent l’horlogerie sur d’immenses sites industriels vers lesquels les ouvriers qui habitent à proximité se déplacent quotidiennement alors qu’en Suisse la tradition du travail à domicile est encore très ancrée dans les modes de fabrication. Les quelques manufactures horlogères suisses existantes peinent à concentrer sur un même lieu toute leur production et Jones va être déçu de cet accueil. Pour autant, il ne renonce nullement à son projet qui vise essentiellement à produire pour le marché américain des montres de « qualité suisse » haut de gamme. Le rêve de Jones va malgré tout se concrétiser après la rencontre avec un industriel, Heinrich Moser implanté à Schaffhausen et qui est prêt à ses côtés à investir dans la création d’une manufacture moderne à l’image de ce qu’il a déjà vu notamment dans le canton de Neuchâtel. Ainsi va naître la manufacture International Watch Company dont le nom anglophone est avant tout lié au marché auquel les pièces seront destinées. Ce nom de baptême vient en écho à l’American Watch Company qui connaît un énorme succès tant industriel que commercial aux Etats-Unis.
Montres américaines faites en Suisse ou Montres suisses faites par un Américain ?
L’architecture des premiers mouvements renferme déjà tout le savoir-faire de Jones et les pièces sont exportées majoritairement dans leurs différentes variantes de qualité vers les Etats-Unis. Peu de pièces sont distribuées en Europe. La production est d’un volume modeste. On estime à environ 26 000 pièces, la fabrication de mouvements dits « Jones » entre 1872 et 1876. En 1880, l’industriel schaffhousois Johannes Rauschenbach-Vogel (1815-1881) fait l’acquisition d’IWC. Son fils Johannes Rauschenbach-Schenk lui succède l’année suivante.
Le calibre IWC 52
Il faut attendre 1888 pour que soit introduit un calibre plus abouti qui va constituer un véritable fer de lance pour la manufacture. Ce mouvement qui évoluera vers le calibre identifié sous la référence 52 à partir de 1893 en version Lépine, puis 53 en version savonnette va connaître une « vie commerciale » qui le portera jusque dans les années 1940 ! Plus de 300 000 pièces seront ainsi fabriquées par IWC, ce qui fera du mouvement 52, le plus répandu dans les montres de poche. D’une redoutable précision, il fut décliné dans des versions de 15 ou 16 rubis essentiellement. Le calibre 52 est à l’origine un mouvement de 19 lignes soit 43,15 mm, haut de 5,2, 6 ou 6,5 mm, doté d’une platine ¾ avec des rubis sur chatons vissés ou plus tardivement des rubis directement enchassés dans les ponts et platines. Sa raquette peut être dotée d’un col de cygne plus ou moins sophistiqué ou se présenter sans col de cygne. Son spiral de type Breguet et son balancier bimétallique à vis de compensation sont des gages de sa précision.
Détails du calibre IWC 52
Le calibre IWC 57
Un an après la présentation de son calibre 52, IWC propose en 1889, un calibre baptisé 56 en version savonnette puis 57 et 58 en versions Lépine à partir de 1890. De mêmes tailles que les 52, ces mouvements sont surnommés les « calibres américains ». Leur coût de fabrication est inférieur au calibre 52 sans doute grâce à une interchangeabilité des pièces plus poussée. De son aînée, cette nouvelle famille de références de mouvement a conservé le spiral Breguet et les systèmes de réglage. Leur production cessa en 1931 alors que près de 120 000 mouvements 57 furent fabriqués depuis 1890 et un peu plus de 19 000 pièces de la version 58. C’est avec ces mouvements qu’IWC a abordé le 20ème siècle sous le signe d’une précision chronométrique dans une concurrence acharnée tant avec les autres manufactures suisses que Jones était venu affronter sur leur propre terrain, qu’avec les firmes américaines qui se partageaient le marché d’Amérique du Nord. IWC fut en 1899, l’une des premières manufactures à présenter des montres bracelet. La firme restera une référence en matière d’innovations technologiques. Bien d’autres familles de mouvements suivront celle des « 50 », toujours avec des qualités fondées sur la précision et la fiabilité mais ces mouvement 52 et 57 sont représentatifs de l’aboutissement du savoir-faire de Florentine Ariosto Jones et du rêve qu’il portait en arrivant d’Amérique, de fabriquer en Suisse des mouvements de très haute qualité, capables de rivaliser avec les meilleurs calibres tant suisses qu’américains.
Le calibre IWC 57 détails Tant par leur architecture très empreinte des calibres américains du 19ème siècle que par leur finition totalement « suisse » avec des anglages des ponts et platines et une dorure caractéristiques des mouvements helvétiques, ces mouvements IWC allient deux cultures horlogères dans une véritable symbiose qui en fait un cas unique. Il restait à IWC à conquérir des marchés autres que ceux auxquels Jones prédestinait ses montres, ce qui fut fait dès le début du 20ème siècle. On retrouve alors IWC très présent sur les marchés d’Amérique du Sud puis d’Europe. La manufacture est alors réputée dans le monde entier et même si les volumes de sa production sont loin derrière ceux d’autres grandes firmes, la notoriété de la marque n’a rien à envier à ses concurrents.
IWC livrera en héritage aux possesseurs de montres dotées de ces mouvements, des pièces exceptionnelles dont la précision bluffante ne doit pas nous faire oublier qu’elles furent fabriquées à une époque où l’électronique ne pouvait apporter aucune forme d’aide à la fabrication des montres.
Droits réservés - Forumamontres - Septembre 2016 - Citation :
Les calibres 73 et 74 d'IWC
Les mouvements conçus par IWC présentent la particularité d’une grande diversité d’architectures. Cela est d’autant plus vrai qu’on remonte le temps jusqu’au plein succès des montres de poche. Le dessin des ponts, le recours à des demi-platines, des empierrements généreux et des raquetteries à col de cygne témoignent de cette inventivité propre à la manufacture IWC. Ces mouvements démontrent encore un siècle après leur fabrication leur exceptionnelle aptitude à se déjouer des affres du temps.
Un mouvement de référence
16 3/4- 17- 4,2 -18000 : Les mensurations de l'un des calibres les mieux proportionnés d'IWC tiennent essentiellement dans ces 4 nombres. 16 3/4 lignes (38 mm), 17 rubis, 4,2 cm d'épaisseur et 18 000 alternances par heure. C'est en 1913 qu'IWC présenta son mouvement Lépine 73 dit également H4 (74 pour la version savonnette). Celui-ci eut une carrière commerciale relativement courte puisqu'il ne fut fabriqué que jusqu'en 1931 et ce en moins de 15 000 exemplaires. Il reste pourtant l'un des mouvements les plus emblématiques de la manufacture. Avec son spiral Bréguet et ses 30 heures de réserve de marche, ce calibre chronomètre, fait partie des meilleurs mouvements fabriqués initialement pour des montres de poche puis intégrés à des montres bracelet. Les premières Portugaises d'IWC portaient en elles ce mouvement fiable et précis à la dorure flamboyante.
Les montres de poche Calibre 73 et 74 sont assez faciles à identifier en particulier à partir du cadran et du boitier. Les montres furent en effet produites en pleine période Art Déco, notamment dans les années 1920 et le marquage des cadrans se singularisait par des chiffres caractéristiques stylisés et les boites possédaient un font gravé aux formes géométriques et une tranche souvent imprégnée d'art grec ou égyptien ou de dessins en rapport avec la mode de l'époque. Selon les marchés destinataires des montres, IWC employait pour ses boites de l'or 18 carats, de l'acier ou de l'argent à haut titre essentiellement. Il ressort de ces boites une haute qualité digne des mouvements qu'elles renferment. La période de production entraina un choix d'aiguilles dites "Pommes" très en vogue à cette époque et surtout dans les années 1920. Les bélières étaient quant à elles souvent travaillées avec des motifs reprenant ceux de la carrure.
La caractéristique la plus marquante des mouvements 73 et 74 est sans doute leur faible épaisseur. Le calibre ne dépasse pas les 4,2 mm et c'est sans doute ce qui lui donna sa polyvalence. Cette finesse exploitée par IWC dans les montres de poche conduisit la manufacture à multiplier les idées pour en tirer profit et réduire l'épaisseur des emboitages notamment en supprimant le double fond plus couramment dénommé "cache poussières" généralement incontournable à l'époque. IWC fut si satisfait de ce mouvement que la firme emboita dans son modèle Portugaise vendu sous la référence 325, trois cent quatre mouvements dans des montres- Bracelets entre 1939 et 1952. Ces montres furent ainsi les premières IWC bracelets à bénéficier de mouvements de montres de poche.
Une conception « Finger Bridge » toute en finesse
Le calibre 73 est le descendant direct du mouvement "Finger Bridge" que l'on pourrait traduire par "Pont en forme de doigt" qui était produit par IWC sous la référence 65 à partir de 1893 et qui connut quelques variantes. Contrairement aux calibres les plus répandus à l'époque, cette famille de mouvements exploitait des ponts fins pour installer les trains de rouages et réduire ainsi l'épaisseur globale des mécanismes. Cette finesse donnait aux pièces une grande élégance qui contribuait à la réputation qu'avait déjà IWC de faire de jolies montres. Afin de d'offrir un diamètre plus large au regard de la mode pour les montres d'hommes qui était orientée en faveur de pièces d'environ 50 mm, les mouvements 73 et 74 étaient souvent fixés sur un cercle d'emboitage en laiton doré et non brut comme cela existait chez beaucoup de fabricants. Cette dorure de la même nuance que les ponts et platines du mouvement se fondait visuellement avec celui-ci et donnait aux pièces un regain de poids qui participait à la perception qualitative des montres.
Les pièces fines dans les années 1920 n'étaient pas les plus courantes car les manufactures produisaient des mouvements assez épais dans les plus grands volumes possibles afin de se positionner simultanément sur tous les marchés du monde et ainsi concurrencer les firmes américaines qui par leurs volumes de production et un niveau d'industrialisation élevé pouvaient profiter d'une large distribution internationale. Beaucoup d'hommes qui n'étaient pas encore conquis par les montres bracelets dont le commerce était balbutiant trouvaient intérêt aux montres de gousset les plus fines possible afin de ne pas déformer les poches des gilets de leurs costumes. Avec ses savonnettes dotées du calibre 74 ou ses montres Lépine équipées du calibre 73, IWC répondait aux attentes d'une clientèle exigeante qui entendait ne pas sacrifier la précision à son besoin de montres plates et discrètes.
Au tournant des années 30, IWC crée des calibres spécifiques aux montres bracelets qui sonnent le glas de ce mouvement polyvalent qui demeure une référence dans la dynastie des mouvements de montres de poche de la manufacture. Les calibres "Finger Bridge" auront alors vécu leurs heures de gloire et leur production disparaît progressivement également des firmes concurrentes et ceci d'autant plus rapidement que les exigences des montres bracelets vont apporter une série d'innovations techniques dans la conception et l'architecture des calibres.
Le tout premier mouvement des Portugaise
Ce mouvement reste aujourd'hui celui qui a équipé les toutes premières Portugaise devenues les icônes d'IWC faisant oublier sa vocation première qui était d'être embarqué dans des montres de poche. Cela pose d'ailleurs la question de savoir pourquoi avec un tel objectif, IWC a fait un calibre de relativement petit diamètre pour une pièce destinée à la poche. Sans doute l'idée initiale était-elle de pouvoir proposer des montres de poche extra-fines de type montres de smoking mais la période de conception du mouvement peut faire douter de cette hypothèse. Toujours est-il que lorsque ce mouvement fut exploité à plein, dans les années 1920, la mode était aux montres d'un bon diamètre et il fallut user d'un cercle d'emboitage pour intégrer le calibre dans les carrures de bon diamètre. Cela donne le plaisir d’avoir un mouvement fin et de haute qualité dans de jolies montres de poche bien proportionnées.
Droits réservés - Joël Duval - Juillet 2017 - Forumamontres _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Dernière édition par ZEN le Lun 28 Mai 2018 - 17:37, édité 1 fois |
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ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Re: IWC : 150 ans d'histoire ! Hommage ... Lun 28 Mai 2018 - 17:36 | |
| Et celui-ci de novembre 2017 ... - Citation :
- J'ai toujours été frappé par l'humilité dont pouvaient faire preuve les grandes maisons horlogères qui souvent jusque dans les années 1920 ne signaient pas leurs cadrans et n'apposaient pas de manière lisible leur nom sur les mouvements. Si les cadrans étaient laissés "vierges" afin de permettre aux détaillants d'y placer leur nom, les mouvements en revanche étaient parfois gravés au nom de la marque dans un espace caché, derrière le cadran ou sous un pont.
C'est le cas souvent pour IWC qui signait discrètement certaines de ses montres laissant au revendeur la liberté de s'approprier la fabrication entière de la montre.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, on trouve avec un peu de chance des montres dont le fabricant n'apparait pas mais qui sont bien des montres fabriquées par de grandes marques. Cette IWC fait partie de ces montres partiellement anonymisées mais dont le fabricant est mentionné de manière cachée.
Le calibre ancêtre en 19 lignes du 74 est une merveille avec ses chatons vissés ... Un chronomètre de grande classe qui malgré ses 100 ans est resté prodigieusement précis.
Forumamontres - Droits réservés - Novembre 2017 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Re: IWC : 150 ans d'histoire ! Hommage ... Dim 3 Juin 2018 - 15:51 | |
| Up ! _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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keanu666 Membre éminent.
Nombre de messages : 22184 Age : 43 Localisation : sud Date d'inscription : 10/11/2013
| Sujet: Re: IWC : 150 ans d'histoire ! Hommage ... Dim 3 Juin 2018 - 16:50 | |
| Merci pour cet article Zen. Aura t'on toujours cette fascination pour les montres actuelles dans 50 ans? |
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michel Pilier du forum
Nombre de messages : 1962 Localisation : la plus belle vallée du monde Date d'inscription : 09/05/2005
| Sujet: Re: IWC : 150 ans d'histoire ! Hommage ... Dim 3 Juin 2018 - 18:11 | |
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