Le système du Lemania 5100 n'est pas une roue à colonnes puisqu'il n'y a pas de colonnes ici - la vraie, l'authentique roue à colonnes est celle montrée par Arno un peu plus haut ici. Mais ce n'est pas pour autant un hybride came colonnes, et cela n'a rien à voir avec le système à came, ou à navette, qui n'a pas de roue, mais une bascule droite/gauche ou une navette avant/arrière. Plutôt que de parler de roue à colonnes on pourrait dire roue de commutation; une telle roue porte des bosses et des creux en périphérie et son but est d'engager ou de libérer à chaque fraction de rotation un ou plusieurs des leviers de commande des fonctions chrono. Dans la roue à colonnes traditionnelle, les colonnes sont les bosses et les intervalles entre colonnes les creux.
Mais on peut tout aussi bien fraiser des creux en périphérie d'une roue plate pour avoir un genre d'étoile à pointes arrondies qui donnera le même résultat - le dessin rappelle celui d'une tête de tournevis Torx ou d'un engrenage à grosses dents. C'est le cas de la roue du Lemania, et aussi de celle du El Primero de Zenith; on rencontre parfois aussi cette même forme d'étoile sur d'anciens chronos de gousset. A vrai dire cette roue d'indexation pourrait aussi ressembler à une cage d'écureuil puisque la seule chose qui compte est d'avoir des reliefs et des vides pour agir de manière cyclique sur les leviers de chrono. Bien sûr, quelle que soit sa forme, la roue de commutation est toujours liée à un rochet qui va lui faire accomplir une fraction de tour à chaque pression sur le poussoir dédié - ce rochet a 3 dents pour chaque colonne sur les chronos monopoussoir puisqu’il doit accomplir 3 fonctions (départ, arrêt, retour à 0) et 2 par colonne sur les chronos à 2 poussoirs puisque le poussoir (départ, arrêt) n'a que ces deux fonctions, le retour à 0 étant assuré par le second poussoir.