L'histoire que je vais vous raconter ne présume une nouvelle fois en rien d'une quelconque superstition de ma part. Je suis et reste convaincu que chaque chose a une explication parfaitement rationnelle et c'est surement le cas ici. C'est une lectrice d'une autre histoire racontée ici même qui a souhaité me faire part de son expérience et m'a proposé de la mettre en forme (l'expérience, hein).
Les choses se passent en 1969 en Alsace dans un village proche de Colmar. Hélène est bien dans sa peau. Elle a accouché de son deuxième enfant, un garçon et elle a déjà une petite fille qui a fêté ses trois ans et vient de rentrer à l'école maternelle. Hélène habite un pavillon à deux pas de l'école. Elle a fait l'acquisition de cette petite maison de village avec son conjoint avec lequel elle vit depuis 7 ans sans être mariée. C'est une vieille maison vendue à bas prix mais pour laquelle le couple a ouvert un crédit car Philippe, son conjoint, est livreur et a un petit salaire tout comme elle qui est assistante maternelle.
Ce jour de novembre, il pleut des cordes et à 16h30 lorsque la jeune femme va chercher sa fille à l'école, elle décide que le temps est trop mauvais pour sortir son fils. De toutes façons, elle voit la maison depuis le trottoir situé devant l'école alors, pense-t-elle, il ne peut rien arriver. Hélène est devant l'école depuis 5 minutes quand les pompiers passent toutes sirène hurlante avec une ambulance et un véhicule de désincarcération. Hélène pense immédiatement à son fils resté seul mais non, les deux véhicules s'éloignent vers la route départementale. "Ouf" pense-t-elle avec une peur rétrospective pour son bébé. Quelques minutes plus tard, un troisième véhicule de pompiers part en trombe. Hélène tient par la main sa fille qui lui fait remarquer que les pompiers roulent trop vite.
Lorsqu'Hélène rentre chez elle, le bébé dort encore et ne s'est même pas aperçu du départ de sa mère. Hélène se dit toutefois qu'elle ne refera jamais ça car la vision des pompiers lui a fait imaginer que si le feu avait pris, les quelques minutes perdues auraient pu être fatales. Hélène prépare le goûter de sa fille et chantonne tant son plaisir d'être à la maison avec ses enfants est immense. Alors que la petite avale un chocolat chaud, Hélène entend encore des voitures de pompiers qui passent dans la rue. Son téléphone sonne et c'est la mère d'un élève de la classe de sa fille qui l'appelle pour prendre de ses nouvelles et des nouvelles du bébé. Hélène papote joyeusement au téléphone et explique que c'est elle qui se lève la nuit pour donner la tétée au bébé et regretter que les hommes ne puissent allaiter. La conversation est pleine de bonne humeur et d'humour. A 18 h 30, Hélène prépare le repas. Ce soir ce sera une tarte aux poireaux et une saucisse chaude, celle dont Philippe raffole.
On sonne à la porte. Deux gendarmes détrempés par la pluie demandent à lui parler. Elle les fait entrer et devant leur visage déconfit, Hélène comprend qu'il s'est produit quelque chose de très grave. L'un des deux gendarmes est une jeune femme et comme son collègue n'arrive pas à parler, c'est elle qui annonce en pleurant que Philippe n'a pas survécu à un accident qui s'est produit à 500 mètres du village. Un camion a dérapé et écrasé la camionnette conduite par le jeune papa. En quelques secondes, la vie d'Hélène bascule du bonheur au cauchemar.
Tout se bouscule dans la tête d'Hélène entre la perte de son conjoint, le devenir de ses enfants sans père, le remboursement de l'emprunt de la maison, celui fait pour acheter une voiture… Hélène s'écroule au moment où ses parents arrivent et elle perd connaissance pendant près d'une heure. Ses parent restent pour dormir près d'elle la première nuit et sont interrogatifs à l'égard d'un bruit atypique qui ressemble à des coup donnés dans un tuyau. Il y a 3 coups "courts" et un coup long. Cela dure presque une demi-heure.
Les jours suivants Hélène ne remarque rien. Mais son attention est focalisée sur les obsèques, les démarches administratives et tout ce qui peut être préoccupant en pareille situation. Il reste à payer sur la maison 51 000 francs. Hélène ne les a pas et ses parents non plus. Un homme sonne à la porte. Il est chef d'entreprise. Hélène ne comprend pas ce qu'il veut mais il lui tend un chèque du montant de ses besoins. "Je vous les donne, vous ne me devez rien. Je connaissais bien Philippe qui nous rendait des services plusieurs fois par semaine. Prenez les et continuez à habiter ici. Vous faites partie du village".
Hélène est étonnée et bredouille des remerciements. L'homme s'efface et lui donne une carte de visite. Contactez-moi si vous avez besoin, n'hésitez pas. Le soir même, Hélène épuisée fait bonne figure pour les enfants. Elle s'effondre après le repas dans le canapé et entend ce bruit incessant de 3 coups courts et un coup long. Elle en parle à un ami d'enfance qui passe la voir et lui amène des légumes qu'il cultive. Le phénomène se reproduit chaque jour à la même heure vers 20 heures. Hélène écoute mais constate que le bruit ne vient en fait pas du tuyau de chauffage. Il ressemble davantage à quelqu'un qui frapperait sur une planche ou le plateau d'une table. Le bruit est régulier. L'ami d'Hélène accepte de rester un soir pour écouter ce phénomène. Muni de son chrono, il mesure que le temps entre deux séquences est de 74 secondes jamais plus, jamais moins.
Hélène s'inquiète et tente d'en parler à un radiesthésiste qui ne trouve aucun sens à cela mais recommande d'aller voir un jeune homme à quelques kilomètres qui fait des recherches sur des phénomènes paranormaux. Hélène décline cette proposition. Le phénomène ne se reproduit pas tous les jours mais de temps en temps pendant plus de 4 ans. Un soir de novembre en 1973, Hélène qui a pris l'habitude d'étendre son linge à sécher dans le grenier de la maison monte les escaliers accompagnée de sa fille. La petite pour montrer qu'elle sait bien compter compte les marches jusqu'à 37 … en redescendant , elle compte à nouveau et additionne les 37 marches pour monter aux 37 pour redescendre. "Maman, ça fait 74 marches ! " Le chiffre fait tilt ! 74 c'est exactement le temps entre 2 séquences … Alors Hélène monte trois marches et tape du pied sur la quatrième. C'est la seule dont la contremarche est disjointe. Elle tape avec le bout du pied de plus en plus fort et la contremarche se sépare de la marche. Elle s'ouvre sur une cache dans laquelle une grosse boite en fer est placée juste au fond. La boite est ancienne et semble même avoir plus d'un siècle. La boite est très lourde et Hélène l'ouvre avec peine. Il y a à l'intérieur 12 lingots d'or et une lettre… La lettre est datée de 1897, elle explique que cet or provient de la fortune de celui qui a écrit la lettre et n'a pas de descendants. Il souhaite que cet or aille au propriétaire de la maison qui le découvrira et conservera les murs de la maison et les consolidera.
Hélène parle à ses parents de sa découverte. Nul ensuite ne réentendra parler de cet or. Hélène redonne à la maison l'éclat du neuf, elle la fera agrandir et lorsqu'elle retrouvera en 1977 une âme sœur auprès de laquelle elle posera comme condition de leur relation de rester dans cette maison. Personne, non personne ne s'est jamais posé de question sur le train de vie d'Hélène qui n'a pas plus dépensé qu'auparavant et a élevé ses enfants au mieux. Elle avait pourtant une chose qui lui taraudé l'esprit. Elle ne comprenait pas comment ces bruits étaient venus et pourquoi ils s'étaient arrêtés une fois le trésor retrouvé. Hélène n'a jamais su non plus si Philippe avait découvert ce trésor. Elle se souvint juste qu'un jour après avoir acheté la maison, Philippe lui avait dit qu'ils n'auraient jamais de problèmes d'argent !
Hélène est aujourd'hui une vieille dame. Elle a raconté son histoire à sa fille, c'est elle qui habite la maison. On ne sait rien de plus.
Sur les explications rationnelles, je pense que ce bruit est le fruit d'un pur hasard. Si la cache avait été retrouvée à la 25 ième marche, la personne dans un élan émotionnel aurait trouvé une adéquation contextuelle avec le chiffre 25 ... Le cerveau enregistre ce qu'il veut. L'intervention de l'enfant ne change rien. Il est assez courant dans les vieilles maisons de retrouver des caches. Ceci étant l'histoire est prenante et angoissante.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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