Revue illustrée de la Rolex Sea Dweller 4000 (116600)4000 mots, 40 photos, je vous laisse aller chercher un drink...
J'avoue, j'aime les plongeuses et j'avoue être attiré par les montres des défis humains: espace, physique nucléaire, abysses des océans...
Il y a une image éminemment cool qui émane des montres de plongée; cela est dû à la dévotion envers la fonction incarnée par ces montres. De fait, civils et militaires dépendent (ou dépendaient) de ces montres pour leur réelle survie.
Et parmi toutes les plongeuses il y en a une qui trône sur le podium du panthéon des plongeuses, la championne poids lourd. Cette montre c'est la Sea Dweller.
Non seulement la Sea Dweller a poussé vers la profondeur avant les autres, mais elle a aussi redéfini les performances nécessaires à la plongée commerciale.
L'histoire commence avec la première plongeuse disponible commercialement, la Submariner 6200 en 1954 étanche à 200 mètres. Dès les années 60 Rolex expérimente avec COMEX qui étaient les pionniers de la plongée en saturation avec un mélange oxygène, hydrogène et hélium qu'ils avaient mis au point et qui permettait aux plongeurs de descendre bien au-delà des profondeur limitées par l'air comprimé.
Toutefois, la genèse de la Sea Dweller viens probablement des missions de recherche Sealab pour la plongée en saturation de la marine Américaine dès 1964. Le verre des montres sautait au moment de la décompression...
En plus de la Submariner les plongeurs de Sealab utilisaient aussi d'autres montres de Blancpain et Tudor, mais les Rolex étaient déjà considérées comme supérieur.
Rolex eu ainsi plus tard l'idée d'inclure une valve à hélium pour laisser les atomes d'hélium s'échapper de l'intérieur de la montre en fin de mission lors de la décompression. En effet, les atomes d'hélium ont cette particularité de pouvoir s'infiltrer lentement à travers les joints et de pressuriser ainsi la montre durant la mission qui pouvait durer plusieurs semaines.
De cette manière la montre peut décompresser à la même vitesse que les plongeurs en égalisant la pression intérieur.
Après quelques 5514 rétrofitées d'une valve à hélium exclusivement pour COMEX, Rolex sort la 1665 pour le public en 1967, démarrant ainsi la lignée des Sea Dweller. De la Mark I suivront les Mark II-IV puis la 16660 en 1978 avec un cristal en saphir et une profondeur doublée à 4000 pieds; ensuite, la 16600 en 1988 avec le calibre modern 3135 jusqu'à son arrêt en 2008 — remplacée par la Deep Sea.
J'ai toujours admiré la Sea Dweller surtout la 16600 avec les cornes percées et c'est avec peine que je constatait sa disparition en 2008 remplacée par la Deep Sea qui ne me plaisait pas (trop grosse, épaisse et "over the top").
C'est donc pour mon plus grand bonheur que Rolex ressuscite la Sea Dweller en 2014 (SD4k pour faire simple).
Ah enfin la nouvelle-ancienne Sea Dweller, mise à jour avec toutes les avancées des six chiffres comme le nouveau bracelet et fermoir Glidelock, le Chromalight, un maxi dial mais sans la taille énorme de la Deep Sea et son rehaut criard, et sans les cornes massives de la Submariner.
Tout y est: cristal en rehaut, lunette entièrement graduée, valve à hélium, des cornes courtes et plus minces.Il y a en cette Sea Dweller "classique" l'histoire de la COMEX avec la valve à hélium, une lunette graduée comme sur les MilSub, un cadran mat, des cornes plus fines, un cristal qui dépasse, le Glidelock, une taille idéale à 40 mm... Cette montre coche toutes les cases pour créer la plongeuse parfaite.
Serais-je alors en train de tomber dans le piège de chercher mon objet basé sur une liste à cocher? Ne faut-il pas plutôt sélectionner et admirer une montre pour la fascination et l'attirance totale qu'elle génère, pour ses qualités intrinsèques? Si bien sûr, alors oublions les coches.
Sept ans après sa disparition cette nouvelle Sea Dweller serait-elle un acte de contrition, une pénitence de Rolex pour se faire pardonner l'odieux crime qu'a été l'abandon de la 16600 au profit de la Deep Sea?
Les anciennes 5 chiffres avec leur lunette en aluminium facilement griffée et leur bracelet frêle étaient justement sublimes pour ce qu'elle étaient: des montres solides conçues pour un besoin spécifique où la forme suit la fonction, sans excuses. Elles étaient plus subtiles, plus petites, moins brillantes, et, en conséquence, avaient plus de charme.
D'un autre côté, si la raison d'être d'une Rolex sportive est d'être fonctionnelle, lisible et durable, alors cette itération de la Sea Dweller sert son objectif indéniablement mieux que ses prédécesseurs.
La SD4k paie hommage à ses racines et tout ce que j'aurais pu imaginer être la parfaite plongeuse Rolex se retrouve ici.
Elle n'a pas perdu son charme, son boitier reste massif mais bien proportionné, le cristal dépasse légèrement de la lunette, maintenant entièrement graduée et en céramique, la valve à hélium en titane se voit bien sur le côté mais reste discrète. Le bracelet est entièrement brossé, équipé du Glidelock et d'une extension de 25 mm propre à la Sea Dweller, la loupe reste absente et le cadran noir mat renforce cette impression de montre dédiée à sa fonction. Tout y est mais sans rien de superflu, une digne héritière de la 1665 de 1967.
Cette SD4k est parfaite.
On peut se poser la question de la pertinence de proposer une plongeuse pour saturation aux civils en premier lieu. Il y avait déjà une forte concurrence dans les années 50 avec les plongeuses (Seamaster d'Omega, Fifty Fathoms de Blancpain, Superocean de Breitling...) et Rolex n'avait pas encore gagné sa place dominante dans ce segment.
En 1961 alors que Yuri Gagarin orbite à 350 km pour une première mondiale, l'homme n'avait jamais exploré au-delà de 70 mètres sous la surface de l'océan. C'est à ce moment que commence le boom d'exploration offshore pour l'industrie pétrolière et qui pousse l'homme dans les abysses. Ceci explique les débuts de la 5514 modifiée — et suivantes Sea Dweller — pour les plongeurs professionnels mais pas la raison d'offrir une plongeuse extrême pour les civils.
À cette époque, pour le Projet Mercury, la NASA avait sélectionné la Speedmaster d'Omega comme montre officielle pour ses astronautes — écartant alors la Rolex 6238 ainsi que Longines-Wittnauer 235T et autres.
Les plongeurs COMEX descendaient toujours plus bas: en 1968 Xavier Fructus finit par atteindre le record de 335 mètres en saturation avec une Sea Dweller au poignet.
D'un point de vue communication cela donnait un sens pour Rolex de se placer en maître des profondeurs vu que l'espace était perdu et de proposer ses plongeuses professionnelles aussi aux amateurs. Toutefois, je pense qu'à cette époque déjà Rolex savait que la Sea Dweller resterait toujours une montre de niche, la Submariner était déjà étanche à 200 mètres tout en étant plus polyvalente.
la SD4k à côté de deux autres plongeuses (budget) classiques: L'Orient Mako II et la Seiko SKX007.S'il devait exister une "tool watch", ce serait celle-ci. Aucune absurdité dans le design et la forme, un cadran noir mat, pas de loupe, une extension du bracelet pour la porter au-dessus de la combinaison et elle passe quand même sous le radar. Dans la main comme au poignet elle donne l'impression d'être construite pour durer 1000 ans, d'être indestructible.
Prête à partir en mission.Mais qu'est-ce une tool watch — un terme souvent utilisé aussi pour des montres de luxe?
Un surnom donné aux montres prétendument conçues pour une fonction précise... comme par exemple des montres de pilote qui ne sont pas portée par des pilotes ou de plongée qui ne sont pas utilisées pour la plongée, etc... En fait ce terme n'a pas vraiment de sens, peut-être pour une Orient Mako pour décapsuler des bières avec après avoir réparé la tondeuse. Mais pour une montre à 10k€? Mais admettons...
Ici la qualité d'exécution n'est même pas une considération, après tout le sens d'une tool watch est de remplir sa fonction, il faut donc évaluer son mérite sur la seule base de sa fonction d'outil et pas comme objet de connaisseur ou de luxe.
Ceci-dit Rolex n'est pas ici partie coupable, aussi bien la fonction que la qualité sont au sommet: la finition des aiguilles, cadran et de la montre en général est exceptionnelle et les montres sont aussi simples, pratiques et surtout fiables.
La qualité d'exécution, des finitions et le coût ne doivent pas détourner du fait qu'elles restent de vraies montres professionnelles capable d'être utilisées pour leur fonction initiale et de résister à toutes sortes d'abus.
Toutes les vestes ne doivent pas être un smoking, il y a également une certaine fierté dans un veston sport de bonne facture.
Oui on peut la porter en costume, mais elle est plus à l'aise dans toutes les autres situations.La Sea Dweller rempli fièrement sa fonction de plongeuse ultime offrant toutes les avancées possibles pour une simple montre de plongée. Très peu (pour ne pas dire aucune) ne seront utilisées pour leur vrai dessein de plongée en saturation mais elles rempliraient leur mission sans sourciller.
Je préfère une montre qui erre du côté d'un effort trop grand plutôt que trop petit, ce qui, franchement, est le cas de la plupart des montres aujourd'hui.
Milgauss et Sea Dweller deux montres de niche initialement crées pour un besoin réel. Ce sont aujourd'hui encore deux montres à part.Ce que j’apprécie tout particulièrement avec les classiques Rolex comme le sont par exemple les Milgauss, GMT ou Submariner, et bien-sûr tout particulièrement la Sea Dweller, c’est le fait que ces montres ont été spécifiquement conçues pour répondre à un un vrai besoin fonctionnel.
Elle n’existent pas uniquement comme objet de luxe pour donner l’heure au poignet. Elles doivent servir leur fonction tout le temps, partout, toujours, sans faille.
C'est agréable cette sensation de porter un instrument mécanique précis, conçu avec des capacités qui vont bien au-delà de ce que nous ne pourrions jamais atteindre. Je sais que je ne plongerai jamais au-delà de 40 mètres (et encore moins en saturation), je n'ai jamais été proche d'atteindre les 1000 Gauss au CERN avec la Milgauss. Mais il existe néanmoins un fort degré de satisfaction à porter une montre dédiée aux défis ultimes et sachant qu'elle tiendrait ses promesses.
La limite c'est l'humain, pas l'objet.
Wilsdorf, dès le début, parti sur une poursuite de qualité et innovation assurant à une Rolex de recevoir le premier certificat Suisse de chronométrie pour une montre en 1910 puis sortait en 1926 la première montre étanche.
Aujourd'hui ma SD4k fait 0.5 s/jour, tout en elle donne cette impression de perfection, la lunette tourne avec des clicks précis et enchantants, métalliques. Je n'ai jamais ressenti ce sentiment de qualité sur une autre lunette et pourtant j'aime les essayer toutes. Attendez j'essaie encore... click click click ah quelle belle sensation de précision aux oreilles et aux doigts.
Les entailles de la lunette sont précises et affûtées.la Sea Dweller en 43 mm (SD43) sortie en 2017 remplace la SD4k.
Mais elle est simplement "bodybuildée" à un diamètre de 43 mm, elle n'amène aucune innovation ou amélioration technique en dehors du nouveau mouvement. Le cadran est de la même taille, la montre a les mêmes spécifications techniques. J'aurais pu mieux comprendre si le cadran avait aussi été agrandit pour offrir une meilleure lisibilité... L'ajout de la loupe met un terme à la tradition de date sans loupe de la Sea Dweller. Et maintenant en 2019 elle existe en deux tons acier-or...
Moderne et pas de non-sens.La SD43 est-elle encore la montre fonctionnelle sans non-sens de ses origines? Ou simplement une itération commerciale optimisée pour arroser les pâturages verts du capitalisme? Même si je trouve qu'elle dénature un peu la lignée dédiée de la Sea Dweller, je comprends son existence: la SD4k ne se vendait pas bien et il existe une demande réelle pour des diamètres plus importants. Aussi, il faut noter qu'avec cette nouvelle SD43 les prix de l'ancienne SD4k ont pris l'ascenseur et la SD43 se vend très bien et ne peut s'acquérir que sur liste d'attente. Rolex doit voir juste... une fois de plus.
L'obligatoire wristshot: 40 mm reste une taille idéale.La SD4k ne sera donc restée que 3 ans au catalogue avec des ventes vraisemblablement faibles. Sera-t-elle un jour une collector sachant qu'il n'en existe probablement pas beaucoup — relativement parlé par rapport aux autres Rolex pro — et qu'elle n'a pas été appréciée à sa juste valeur? Rien n'est moins sûr, je pense qu'elle restera toujours dans sa place de niche et pas des plus recherchée. Je suis néanmoins bien heureux d'avoir pu l'acquérir à un prix "raisonnable" alors qu'elle était encore indésirée et au catalogue, les prix ont fortement augmenté depuis.
La première plongeuse sort en 1954 et la première Milgauss en 1956 deux ans après la création du CERN. Plus de 60 ans plus tard leur incarnation moderne peut être fières de leur lignée et restent aussi fidèles aux origines.En fait je n'ai jamais compris pourquoi la Sea Dweller ne se vendait pas bien, elle est pour moi comme le rêve abouti des premiers concepteurs de montres de plongée. Un style de boitier plus en accord avec les anciennes, des dimensions parfaites, un style de lunette similaire aux MilSub, un cadran mat comme les modèles vintage recherchés et ce magnifique cristal rehaussé et sans loupe, le tout avec une histoire fantastique. Tous ces points justifient pleinement le premium demandé par rapport à la Submariner surtout sachant que des personnes paient le double pour obtenir cette même Submariner juste en vert... Oui la Submariner est iconique mais la Sea Dweller l'est tout autant ou plus. Bref la logique commerciale ne suit que la demande, inutile de vouloir tout comprendre, et pour être honnête cela m'arrange bien, j'ai moins de chances d'en voir une sur un autre poignet.
Le protège couronne est aussi plus petit que sur la Submariner ce qui rend la montre moins massive.la Submariner est dans la culture — le cinéma, James Bond, les acteurs — les gens connaissent la Submariner même s’ils ne connaissent pas les montres.
La Sea Dweller c’est autre chose, c’est la moins commerciale, la moins connue, Rolex n’en produit pas beaucoup, il y a peu d’acheteurs.
Elle représente l’autre face de Rolex, il existe un côté commercial et bien connu avec les Submariner et toutes les variantes de Datejust et il y a la niche d’innovation où Rolex pousse loin dans une directions technique en perfectionnant la fonction et les détails bien au-delà de ce que font les autres manufactures.
La Sea Dweller est devenue un pinacle d'ingénierie et par conséquent un produit de niche, un peu comme la Milgauss. Il y a 50 ans d’évolution pour aboutir à une montre de plongée de saturation qui ne peut vraiment servir qu’à une infime quantité de professionnels. Il s’agit de l’aboutissement d’un vrai instrument construit pour la survie — même si elle est aujourd'hui aussi devenue un objet de luxe.
L'amour pour les montres et l'art horloger est par définition irrationnel, cependant, l'objet des passions les plus irrationnelles dans l'univers horloger est Rolex — ironiquement peut-être — car dans un certain sens Rolex est la solution la plus rationnelle, c'est-à-dire pragmatique pour le choix d'une montre. Vous me suivez?
Car Rolex est bel et bien une légende. Mais comment en est-on arrivé là?
En effet on ne nait pas une légende, et on ne le devient pas en une nuit... il faut le construire.
Il n’y a bien sûr pas de recette magique, mais simplement une constance sur plusieurs plans.
Elle est belle dans son élément... tel un instrument de travail. Et notez ce beau cadran mat...L’entreprise a une histoire riche en innovations, les modèles sont restés intemporels à travers des décennies.
Il y a un savoir-faire industriel sans aucune commune mesure dans l’horlogerie Suisse, et ceci dès le début.
Les montres sont fiables, solides, précises et sans problèmes, elles se font oublier.
Le service après-vente est irréprochable avec des prix comparativement très raisonnables.
Bien sûr le marketing a toujours été présent, mais il est intelligent, ciblé et pas "bling".
Et finalement une Rolex reste accessible. Comprenez ici que presque tout le monde parmi une classe moyenne large peut s’en offrir une pour une grande occasion.
Rolex a gardé une approche de l’horlogerie que je qualifierai d’honnête tout en gardant un certain mystère.
La société a une approche pragmatique de l'art horloger tourné vers sa fonction principale ainsi que vers la qualité en maîtrisant en interne toutes les étapes de fabrication et de développement et en gardant aussi une certaine intégrité vis-à-vis du client.
Voilà comment se construit une légende.
Le cristal en rehaut dépasse légèrement de la lunette et produit souvent un anneau blanc autour du cadran. J'aime bien cet aspect qui est comme un clin d'oeil à l'air des Sea Dweller plexi et qui réduit aussi l'impression d'épaisseur.J'ai toujours aimé la Sea Dweller qui a une date sans loupe, car c'était la montre la plus utilitaire que Rolex n'ait jamais créé. Cela me fait penser aux voitures ultra sport qui n'ont qu'un intérieur réduit au minimum avec une cordelette pour fermer la porte.
Et pourquoi la Sea Dweller n'a jamais eu de loupe? L'épaisseur du cristal ne pose pas de problème, preuve en est la dernière itération (SD43) en a une.
La Sea Dweller 1665 avait un magnifique cristal tropic 39 "Superdome" qui était fortement bombé comparé au Tropic 127 utilisé sur les Submariner 1680. Ce cristal bombé permet de mieux distribuer les forces de la pression extrême sans se déformer ce que ne permettait pas le cristal plus plat de la sub. De plus à cette époque la loupe était moulée avec le cristal ce qui peut créer des points de tension problématiques en profondeur.
Toutefois se passer de la date n'est pas une bonne option non plus, s'il y a une plongeuse qui a besoin de la date c'est bien la Sea Dweller. Les plongeurs en saturation pouvaient rester cloisonnés des semaines et connaitre la date est une information importante.
Quand la Sea Dweller est passée au cristal en saphir, Rolex l'a gardée sans loupe, c'est en tout cas ma théorie et je suis bien content que la SD4k ait suivi la tradition.
Avec une loupe elle passerait encore plus difficilement sous une manche de chemise.Mais alors pourquoi une loupe sur la SD43? Selon Rolex l'absence de loupe était dû à des raisons techniques — ce qui a un sens pour les anciennes Superdome — et que les nouvelles techniques permettent aujourd'hui d'en rajouter une sans oublier que la loupe est une signature Rolex. Le saphir peut se tailler le long de trois différentes orientations cristallines qui ont toutes des caractéristiques différentes. Néanmoins, même en supposant qu'une supposée nouvelle orientation offre moins de souplesse que l'ancienne je ne vois pas pourquoi une loupe ne pouvait pas être collée aux précédents modèles, celle-ci aurait la même élasticité et se déformerait ensemble avec le cristal sous la pression.
Je pense que Rolex pouvait très bien ajouter une loupe dès les versions saphir mais avait alors décidé de prolonger la coutume nous offrant une date sans loupe pendant 50 ans. Maintenant avec la SD43 Rolex a choisi de mettre fin à cette tradition pour que la nouvelle Sea Dweller se reconnaisse comme une Rolex au premier coup d'oeil en reprenant l'ADN Rolex. Je trouve ce changement dommage.
Le cadran maxi dial est mat ou satiné ce qui change des autres Rolex; il n'est cependant pas facile à prendre en photo. On voit bien aussi les cornes plus fines et courtes.La forme des cornes, plus courtes et plus fines que la Submariner mais aussi en n'épousant pas le bracelet, a créé deux camps: ceux qui détestent et ceux qui aiment.
Je pense que les designers chez Rolex savaient exactement ce qu'ils faisaient avec cette approche, cela donne une forme plus tri dimensionnelle, en amenant plus de profondeur. La montre donne une apparence moins carrée contrairement à la Submariner. Les cornes courtes amènent aussi une impression au porter plus petite: la distance corne-à-corne de la SD4k est de 46.5 mm contre 48 mm pour une Submariner et 49 mm pour la Milgauss et cette différence se ressent; la SD4k semble plus petite au poignet que la Milgauss.
De plus ces trois escaliers que forment les cornes, le dernier lien du bracelet et le lien central réduisent l'impression d'épaisseur.
Je trouve le design de ces cornes excellent, cela donne une impression compacte et plus dimensionnelle mais sans effet de block avec le boitier ce qui allège le design général. De plus la montre se porte ainsi plus facilement sur un poignet moyen ou petit. Je comprends l'approche de Rolex et j'approuve.
J'aime beaucoup ce cristal qui dépasse de la lunette (oui je me répète). Il permet de réduire l'impression d'épaisseur et crée aussi un anneau blanc autour du cadran. Le dernier lien du bracelet forme un escalier avec les cornes pour donner plus de profondeur.Le dernier lien qui dépasse des cornes donne l'impression que le bracelet flotte hors de la montre de manière plus naturelle et moins massive.
De cette manière le dernier lien est comme une extension continue du bracelet plutôt qu'un bloc formé avec le boitier.
Ce même langage de design se retrouve sur la Deep Sea et la Yacht-Master II et il
est aussi utilisé sur la Day Date 40 — de manière très réussie.
On voit clairement ici ces escaliers entre les cornes et le maillon central. Cela donne plus de profondeur à la montre, le bracelet semble plus fluide et la montre moins massive.Le Chromalight toujours aussi efficace et beau.J'ai toujours été attiré par la Sea Dweller, les anciennes comme la SD4k; je pense que c'est ce côté de fonction ultime dédié à une niche qui me parle. Bien sûr il y a la Submariner qui n'est pas en reste, les deux sont des montres fantastiques et une Submariner c'est ce que tout le monde veut. Mais justement cela me détourne de son attrait, je suis intéressé par ce qui est rare, exclusif, difficile à voir hors de mon poignet et idéalement avec des caractéristiques qui ne se trouvent pas ailleurs.
Peut-on avoir la SD4k comme seule montre? Hors chemises serrées: peut-être. Elle reste compacte et discrète, mais son épaisseur (15.1 mm) peut être rédhibitoire si l'on est toujours en chemise.
Le bracelet est excellent, tout particulièrement le Glidelock qui permet de facilement ajuster la taille sur 20 mm par incréments de 2 mm, le fonctionnement est vraiment bien pensé. Le fermoir et son Oysterlock verrouille avec un réassurant click synonyme de conception solide et précise. Ce fermoir est cependant significativement plus long que celui de la Milgauss et j'ai fait enlever la rallonge de plongée pour un meilleur confort.Mais une seule montre? Ce concept existe-t'il seulement? C'est une idée plaisante et j'envie celui qui peut porter cette seule montre toute sa vie en toutes circonstances, du board de management au cocktail à la plage en passant par l'exploration et aventures du monde. En fait oui je pense que c'est possible, si je devais absolument choisir se serait la Milgauss qui remplirait cette mission de compromis car elle s'y prêterait bien. Mais heureusement je n'ai pas besoin de choisir, les montres doivent servir tellement de fins que de penser qu'une seule puisse les satisfaire toutes semble irréaliste. Je garde alors mon trio.
Trois montres de niche. Grand Seiko et Rolex sont dédiés à l'excellence, il y a une fierté de manufacture et une sincère dévotion à la qualité qui, je trouve, manque souvent ailleurs.Grand Seiko SBGJ005, Rolex Sea Dweller 4000, Rolex Milgauss Z-Blue.En conclusion, cette Sea Dweller 4000 est une digne héritière de sa lignée, elle garde toutes les caractéristiques des précédentes en améliorant chaque composant et détail mais sans rien rajouter d'inutile. Elle reste l'ultime plongeuse: fidèle à sa fonction, compacte, monochrome, rien de superflu et un design bien pensé.
Elle est simplement la meilleure Rolex professionnelle.