Actu: Pénurie de composants chinois pour les horlogers ?

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Pénurie de composants chinois pour les horlogers ?

En termes d’importations, la Chine est le principal fournisseur des Maisons horlogères helvétiques. Les garants du Swiss Made oseront-ils se plaindre de goulets d’étranglement sur des composants dont ils préfèrent de beaucoup taire la provenance ? Jusqu’ici, c’est l’omerta


Cette fois, les Bourses ont dévissé. Après avoir vécu sur un petit nuage en 2019, les marchés financiers commencent à prendre la mesure des répercussions du coronavirus sur la croissance mondiale. Et autant dire qu’ils n’aiment pas cela. À partir du 19 février, les indices ont ainsi commencé à enregistrer de sévères corrections, de l’ordre de 8 % en trois jours de cotation. « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ! » Ainsi devisait Napoléon. Maintenant que la Chine est aux soins intensifs, le monde prie pour une guérison rapide. Car depuis plus d’un mois, la 2e économie mondiale tourne au ralenti. Les autorités n’ont certes délivré aucun chiffre officiel, mais selon les estimations l’activité en Chine serait à l’arrêt dans une proportion comprise entre 30 et 50 %. Faute de personnel comme de moyens de transport pour acheminer les marchandises, nombre d’usines restent pour l’instant portes closes. Sans parler de la consommation en chute libre, comme viennent de le confirmer les statistiques des ventes de voitures avec 5’000 véhicules acquis sur les 15 premiers jours de février contre 60’000 sur la même période 2019.

“Autrement dit, 40 % de la valeur d’une montre suisse peut très bien recouvrir des composants en provenance de l’étranger.”


Dans ce contexte, il n’y a pas de raison pour que l’horlogerie suisse soit épargnée côté production. Ce qui amène la délicate question des importations horlogères, notamment de Chine, pour des produits estampillés « Swiss Made ». Rien de mal à cela, pourrait-on dire, puisque la législation helvétique, revue en 2013, est suffisamment « arrangeante » pour le permettre. « Les nouveaux critères diffèrent selon les catégories de produits ou de services, précise la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). En l’occurrence, Swissness fixe à 60 % le taux minimal de valeur suisse pour les produits industriels, dont les montres. » Autrement dit, 40 % de la valeur d’une montre « suisse » peut très bien recouvrir des composants en provenance de l’étranger. Et lorsque l’on sait la différence de tarif horaire entre une heure travaillée en Suisse et une heure travaillée en Chine, on comprend aisément que ces fameux 40 % laissent une large marge de manœuvre aux producteurs helvétiques.


Importations en croissance

Si l’on se penche maintenant sur les statistiques des importations horlogères en Suisse, on note une constante augmentation sur les deux dernières décennies. Alors qu’elles n’étaient que de 1,1 milliard en 1990, elles ont passé à 2,6 milliards en 2010 pour culminer à 3,8 milliards l’an dernier, dont près de 800 millions représentent des produits horlogers chinois. Ce qui fait de l’empire du Milieu le premier fournisseur des Maisons helvétiques de la branche. « De ce montant, environ 200 millions sont à mettre au compte de montres terminées, précise Jean-Daniel Pasche, Président de la FH. Si bien que les composants d’origine chinoise qui entrent dans les montres suisses ont représenté entre 500 et 600 millions de francs suisses à l’importation l’an dernier. Cela dit, pour l’instant, personne n’a fait état d’une quelconque pénurie. Ce qui est tout à fait plausible compte tenu de l’état des stocks et de la baisse de consommation que l’on observe depuis l’épidémie du coronavirus. On peut toutefois se demander si une quelconque Maison oserait ouvertement se plaindre d’une telle situation. Les problèmes d’approvisionnement ne sont donc pas totalement à exclure dans les semaines à venir. Tout est question de durée dans cette crise sanitaire. »

“L’effondrement du marché chinois, inéluctable ce premier semestre, aura peut-être le double effet Kiss Cool.”


Comme le souligne Jean-Daniel Pasche, c’est peut-être aussi l’occasion pour les Maisons horlogères d’envisager des alternatives suisses à ces composants chinois. Alternatives qui existent auprès de la sous-traitance du pays, certes à d’autres prix en sachant que le coût d’une boîte de montre chinoise représente moins d’un dixième de celui pratiqué en Suisse. Mondialisation oblige, des pans industriels entiers se sont déplacés vers la Chine ces 30 dernières années. Et pour ce qui est de l’horlogerie suisse, la législation n’est pas assez sévère pour les faire revenir. L’effondrement du marché chinois, inéluctable ce premier semestre, aura donc peut-être un « double effet Kiss Cool » avec une chute des ventes de montres suisses en Asie du Sud-Est, impossibles à écouler ailleurs faute de composants. En termes de pastilles rafraîchissantes, on fait mieux.

https://journal.hautehorlogerie.org/fr/penurie-de-composants-chinois-pour-les-horlogers/

Actu : Pénurie de composants chinois pour les horlogers … ?

Il manque pas un mot à la fin de la phrase ?

Les marques ne pourront donc plus "mentir" sur la provenance de leurs composantes

Le côté positif est que le monde est en train de découvrir, grandeur nature, ce que signifie vraiment respecter l'accord de Paris.

Des vues aériennes de la Chine montrent clairement que depuis l’arrivée du Coronavirus et la baisse importante de la croissance qui en a découlé , la pollution atmosphérique a elle aussi nettement baissé !   

Avec les 60/100 de valeur suisse, une montre peut tout a fait comporter 90/100 de composants chinois (a moindre coût) et satisfaire les 40/100 de valeur extérieure pour respecter le swiss made.
Le swiss made joue sur la confusion proportion de valeur / proportion de composants

...vu de mes yeux.

Effectivement, on peut faire quasiment toute la tête de monde en Chine, hors mouvement mécanique, et être dans la réglementation. Pour le quartz ça doit être plus compliqué : comme les moteurs ne coutent presque rien, il doit falloir faire une partie des autres opérations en Suisse, par exemple un polissage de boite, des aiguilles, ce genre de chose.

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Comme le souligne Jean-Daniel Pasche, c’est peut-être aussi l’occasion pour les Maisons horlogères d’envisager des alternatives suisses à ces composants chinois. Alternatives qui existent auprès de la sous-traitance du pays, certes à d’autres prix en sachant que le coût d’une boîte de montre chinoise représente moins d’un dixième de celui pratiqué en Suisse.

Ce n'est pas réaliste, à part peut-être pour une partie du haut de gamme. Quelle marque peut se permettre de voir ses couts multipliés par 10 - hors mouvement - et d'absorber ça dans sa marge, c'est à dire sans augmenter le prix pour les détaillants ?

Sans compter que le tissu industriel local ne peut pas remplacer ce qui se fait en Chine du jour au lendemain, il faudrait investir beaucoup, construire des usines, embaucher et former, cela prendrait des années. Pas réaliste, disais-je.

Il doit bien exister quelques usines en Inde , au Bangladesh , en Corée qui vont prendre le relais .
J'ai découvert il y a peu que les Chinois sous traitaient pas mal à la Corée du Nord ou les salaires sont nettement en dessous des leurs .
La course au profit n'a pas de limite , ça pourrait quand même arriver un jour .

Mais enfin , comment faisaient donc les firmes horlogères suisses avant les années 90 et l'apparition de la Chine comme atelier mondial ?

Tous leurs composants venaient alors de Suisse ?

Les montres étaient-elles , en moyenne , bien plus chères pour l'acheteur ?

Est-ce que dans les années 40 à 70 , la montre suisse de qualité imposait au client un effort financier plus important , si on prend , par exemple , le ratio tarif montre / nombre de mois de revenu pour un acheteur de la classe moyenne supérieure ?


Ensuite , je lis , depuis un bon moment , des articles sur les composants chinois des montres suisses , mais qui ne sont pas précis et ne citent pas leurs sources  .

Ceci alimente les rumeurs et les doutes des acheteurs .

Pourquoi ne pas mettre les pieds dans le plat et  nous informer clairement , en citant les firmes qui utilisent au maximum légal ( pour le swiss made ) des composants chinois , celles qui en utilisent de façon marginale et celles qui n'y ont jamais recours ?

Si ces informations peuvent être trouvées !

Utiliser des composants chinois sur une montre de moins de 1000 € n'a rien de bien surprenant mais c'est très différent pour des montres entre 5000 et 20 000 € et plus ...

Donc , prenons  Swatch , Tissot , Longines , Tudor , Rolex , Omega , Breitling , Zenith , IWC , Tag Heuer , Blancpain , Breguet , Patek , Vacheron , AP , GP , etc .
Ajoutons aussi les allemands : L&S , Glasshütte .
Et les japonais : Seiko ...
Et Panerai  , Pequignet , Yema ...

Ce qui est extraordinaire c’est de constater à quel point l’Occident (au sens large) a confié à une gigantesque dictature, encore aujourd’hui parmi les plus féroces, la fabrication de tant et tant de produits, y compris très stratégiques voire vitaux (médicaments).
Donc, l’horlogerie à côté c’est vraiment un tout petit problème.
Mais bon, là aussi, comme bien dit ci-dessus, comment faisait l’industrie horlogère européenne (essentiellement suisse) avant les années 70 ?
C’est toujours pareil, quel que soit le domaine : à force de vouloir se goinfrer sans retenue, au maximum, par tous les moyens, baisser les coûts de production et augmenter les prix au client, on finit par se retrouver dans des situations compliquées, comme celle-ci.

senator a écrit:

Il doit bien exister quelques usines en Inde , au Bangladesh , en Corée qui vont prendre le relais .
J'ai découvert il y a peu que les Chinois sous traitaient pas mal à la Corée du Nord ou les salaires sont nettement en dessous des leurs .
La course au profit n'a pas de limite , ça pourrait quand même arriver un jour .

Ca ne date pas d'hier. Au Pakistan, en Indonesie… certains se sont bien fait avoir d'ailleurs: commande en Chine pas donnée pour se retrouver avec des pièces pakistanaise dégeu. 

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Pourquoi ne pas mettre les pieds dans le plat et  nous informer clairement , en citant les firmes qui utilisent au maximum légal ( pour le swiss made ) des composants chinois , celles qui en utilisent de façon marginale et celles qui n'y ont jamais recours ?

Si ces informations peuvent être trouvées ! 

Si tu paies un détective privé et qu'il ramène des preuves, oui… sinon, c'est de la diffamation.

J'ai vu certaines choses, en est entendu d'autres, mais n'est pas été autorisé a prendre des photos œuf corse. Tout repose sur la culture du secret.
On doit se contenter de discussions off et de sous entendus, et donc, ne pas citer de marques.
Quand au grandes marques, c'est un coup a se retrouver "suicidé" de deux balles derrière la tête… 

S’il s’agissait de produits nécessaires et/ou de grande consommation la presse s’en délecterait.
Le bon gros scandale du truc vendu très très cher au client, mais qui coûte rien à fabriquer parce qu’en réalité c’est les chinois ou autres qui font tout de À à Z, on en a vu pas mal d’exemples, dans le textile et autres industries rémunératrices.
Mais là, la montre à 5000 ou 10 000 EUR, dans la même situation, l’essentiel de la population s’en fout royalement, y compris d’ailleurs les principaux intéressés, c’est à dire les clients, trop contents d’arborer enfin le mythique « Graal » !
Donc, au fond, pourquoi les grandes marques se priveraient ?
C’est en réalité un tout petit monde…