Question pas existentielle mais presque...

Partons du début...

L'attrait réel pour les montres m'est arrivé tardivement, vers vingts ans, d'un intérêt général pour les sciences et donc la mécanique (aucun "exemple" familial, fils d'ouvrier, j'entends par là que nous ne regardions pas spécialement "les belles choses qui coûtent", mais simplement les belles choses à notre portée, au-delà du nécessaire prioritaire. Cela concernait plus le foyer, l'alimentation et les loisirs. Soyons d'accord, ce n'est pas un discours de victimisation, loin de là, je suis heureux et j'ai eu une enfance heureuse !). Bref, cet attrait s'est exprimé lentement, selon mes moyens et sur la base initiale "d'une seule montre nécessaire".

La trentaine m'a fait partir en sucette (gentiment, hein), j'ai commencé "à collectionner" les vintages, car abordables et tellement belles, j'ai découvert FàM... Pourquoi ai-je mis "à collectionner" entre guillemets ? Parce que je me suis vite rendu compte que je n'étais en rien un collectionneur, un collectionneur est quelqu"un qui "en a beaucoup", vintage ou pas ; mais pour valider le terme, il faut avoir soit la compétence (de les remettre en marche), soit les moyens (de les faire remettre en marche ou de les acheter en bon état ou neuves si contemporaines) ou encore, et surtout, une ligne directrice (collection d'une marque, d'un format, d'une histoire, ...etc. Bref, au sens premier du terme).

Ce n'était pas le cas pour moi, j'en voulais finalement juste plusieurs, qui me plaisent, je ne suis pas dans "la collection", disons que j'apprécie de disposer de plusieurs montres tout comme une femme désire pouvoir choisir ses boucles d'oreilles dans une boîte (attention, je ne mets personne "en boîte", certains hommes portent des boucles d'oreilles et certaines femmes ont la fièvre horlogère, et l'un ou l'autre peuvent s'épanouir dans les deux domaines !).

Ayant atteint la quarantaine, je me suis satisfait en me recentrant. J'ai une BàM qui me correspond, subjective bien entendu selon mes goûts et objective selon mes moyens, on n'y coupe pas. Ceci dit suffisante pour changer de montre chaque jour de la semaine.

J'en viens au but (désolé si cela paraît long à certain(e)s)...

J'ai deux garçons et ils partagent ma passion (là, en-dehors de la collection, je reconnais que c'est une passion...) même si ados, malhonnêteté serait de le nier, il faut avouer que le côté "mécanique" est assez vite oublié face à l'esthétisme. Ils vont grandir, ils apprendront et "se feront", individuellement.

Alors même si je n'en suis qu'à la moitié de ma vie (perspective statistique), et qu'une Reverso, une répétition minutes et une Rolo trois aiguilles n'arrêtent pas de trotter dans ma caboche, les entendre se fighter devant ma BàM en disant "Non ! Celle là, je la veux, t'as qu'à en prendre une de plus dans les autres !!" (Sympa les garçons, pourquoi ai-je parlé d'héritage, laissez-moi un peu les porter !), cela m'a interpellé un tant soit peu...

Du coup, on s'est mis d'accord sur les "vintage or", la IWC calibre 89 et la V&C de poche (non présente sur la photo ci-dessous), ce sera l'une pour l'un et l'autre pour l'autre

Pour les "modernes" et futures éventuelles, vous vous débrouillerez ! (G-Shock 5000 et 5610 absentes également de la BàM, mais seront là quand je passerai l'arme à gauche, à n'en pas douter )



Alors, avez-vous déjà été confrontés à ce cas de conscience ? (minime, hein, cela reste des objets )

Seul mon fils de 16 ans s'intéresse un peu aux montres sans véritablement faire attention au prix (et c'est bien mieux comme ça !).

Quand il sera plus "vieux" je lui donnerai certaines de mes montres que je ne veux plus porter. Pour les autres, il attendra...

Quant à ma fille, elle est loin de ces préoccupations et c'est dommage pour elle. La futilité a du bon.

J'ai l'impression qu'il ne faut pas trop leur expliquer l'intérêt passionnel de chacune (financier ou autre), en fait. En restant vague (mystérieux ?), ils découvriront, ou pas

Je ne suis pas dans ton cas (père envisageant l’héritage), mais j’ai déjà vécu ou vu de sales situations durant lesquelles les gens s’écharpent pour du pognon (parfois trois fois rien) lors d’héritage. L’important est donc d’essayer de faire en sorte que personne ne se sente lésé. Cela comptera dans leurs relations futures. Si tu as des pièces qui valent un peu d’argent et que tu comptes les garder, tu peux envisager de spécifier ce qui ira à qui (attention de bien voir que tu pars d’une cote présente et qu’il est quasi impossible de prédire une cote future pour certaines pièces) ; tu peux aussi demander à ce que ce soit revendu s’ils ne s’entendent pas afin que le résultat des ventes leur aille (avec un notaire). Bien entendu, tout cela sera possible une fois tes enfants majeurs, et si tu es en séparation de biens avec ton épouse. Sinon, c’est d’abord elle (en cas de séparation de biens, ta femme aura la garde des biens jusqu’à leur majorité). Pour rappel : si tu n’es pas marié, il y a séparation de biens ; si tu es marié sans contrat, les biens acquis après le mariage tombent dans la communauté.

C'est bien cette "préparation" dont je ne veux pas... Mais ce n'était qu'une réaction légère à mes garçons face à ma BàM modeste, nous le vivrons bien, au final, j'en suis sûr 

 L'héritage (en biens, avec s) sera minime chez moi 

Je voulais juste savoir si certain(e)s avaient eu ce genre de situation et la façon dont ils l'avaient ressenti.

La famille est bien trop jeune pour avoir ce genre de considération.
Néanmoins, l achat d une montre à l occasion d une naissance m a fait réfléchir. Dans ma tête, je souhaitais la conserver dans l idée de la transmettre. Mais au bout du compte, est ce que la descendance sera intéressée par l horlogerie ? Est ce que ça leur parlera ? 

Le mieux ne serait il pas de profiter de notre passion de notre côté sans se soucier ou associer notre famille dans ce centre d intérêt ?
En cela, je rejoins l avis de @one2wan.

Bilboqueto a écrit:

Je ne suis pas dans ton cas (père envisageant l’héritage), mais j’ai déjà vécu ou vu de sales situations durant lesquelles les gens s’écharpent pour du pognon (parfois trois fois rien) lors d’héritage. L’important est donc d’essayer de faire en sorte que personne ne se sente lésé. Cela comptera dans leurs relations futures. Si tu as des pièces qui valent un peu d’argent et que tu comptes les garder, tu peux envisager de spécifier ce qui ira à qui (attention de bien voir que tu pars d’une cote présente et qu’il est quasi impossible de prédire une cote future pour certaines pièces) ; tu peux aussi demander à ce que ce soit revendu s’ils ne s’entendent pas afin que le résultat des ventes leur aille (avec un notaire). Bien entendu, tout cela sera possible une fois tes enfants majeurs, et si tu es en séparation de biens avec ton épouse. Sinon, c’est d’abord elle (en cas de séparation de biens, ta femme aura la garde des biens jusqu’à leur majorité). Pour rappel : si tu n’es pas marié, il y a séparation de biens ; si tu es marié sans contrat, les biens acquis après le mariage tombent dans la communauté.

Remarque de bon sens, à nuancer toutefois, puisque dès lors qu'il y a décès, il y a toujours ceux qui s'empressent de piller les placards pour récupérer tout ce qui est intéressant.
Mon notaire me disait qu'étrangement, il n'avait jamais trouvé de pièces en or en faisant l'inventaire d'un défunt...

Je dirais plutôt qu'il vaut toujours mieux préparer sa succession, donner quand on peut encore, profiter des possibilités de cadeaux passant sous le radar fiscal, voire des donations devant notaire (en conservant l'usufruit).

ca fait 20 ans que j'aime les montres , j'avais des seiko , orient , citizen , de belles pieces , mais a prix abordable car l'horlogerie , qu'on le veille ou non reste une futilité de la vie.

et plus le temps passe , et plus je vois l'economie modiale , voir carrement notre civilisation s'effondrer , mon compte d'epargne je l'ai pas volé , j'ai sué dur pour le constituer et je veux pas le perdre , aujourd'hui on en est a un point ou tous les investissements sont a la baisse et notre monaie est fortement menacée .

j'ai donc decidé de me faire plaisir ( avant tout ) et essayer de securiser un peu ce que j'ai , j'en suis venu au fait qu'il ne reste que les choses materielles qui passent sous les radars du fisc qui seront epargnées , et j'ai donc constitué une petite collection de montres suisses dont la valeur est a peu pres tangible et que j'ai acheté d'occasion pour eviter la decote de "sortie de boutique".

je fais un pari sur l'avenir , j'ai peu etre raison ou tort , mais c'est fait , en tout cas pour l'instant j'ai un plaisir immense de porter ces belles au gres de mes gouts et envies .

Hello

j'ai fait cadeau de mon IWC ingénieur 3239 lorsque mon fils ainé a eu son master 2 en physique. Il continue de la porter religieusement.

J'avais fait également cadeau d'une GMT Steinhart à mon autre fils à l'occasion d'un anniversaire. Il l'a portée longtemps et ne lui a rien épargné (la montre a bien supporté d'ailleurs). Depuis il porte des Casio à bas prix qui collent mieux au style de vie qu'il a choisi.

J'ai enfin fait cadeau d'une Mondaine à ma fille également pour un anniversaire. Elle l'aime beaucoup et la porte de temps en temps, au gré de ses envies, comme une fille quoi...

Bref, trois comportements très différents selon la personnalité des enfants. Mais est-ce bien original ?

J’ai du bol.. j’ai pas de fils

one2wa a écrit:

Alors, avez-vous déjà été confrontés à ce cas de conscience ? (minime, hein, cela reste des objets )

Pas à proprement parlé puisque je n'ai pas d'enfants. Par contre j'ai un héritage sur les bras et pas mal de soucis qui vont avec (absence de testament; il faut s'entendre avec les autres enfants pour payer les droits de succession, remariage de l'époux ayant l'usufruit etc...) bref je pense qu'il faut juste avoir le courage de faire un testament chez un notaire quitte à vexer une peu après sa mort...

C'est sympathique que des jeunes s'intéressent aux montres de leur père .

Sur mes trois fils , un seul serait ( peut-être ) intéressé .
Les autres : pas du tout !
Mon épouse : encore moins !

On peut les donner-partager  de son vivant .

Ce que j'envisageais .

Cependant , si ce sont des montres de grande valeur et que leur achat est traçable par le fisc au moment de la succession , leur montant pourrait être réintégré dans la succession et imposé : il faut être prudent .
Consulter un notaire .

Le temps retrouvé a écrit:

Cependant , si ce sont des montres de grande valeur et que leur achat est traçable par le fisc au moment de la succession , leur montant pourrait être réintégré dans la succession et imposé : il faut être prudent .
Consulter un notaire .

 À part pour des pièces uniques d'une valeur absolument inestimable, il s'agit d'objets usuels pouvant faire l'objet de cadeaux réguliers. Comme pour les montres de communion. Donc même si tu as acheté des montres de valeur, rien ne prouve qu'elles n'ont jamais été perdues, données, égarées…
De plus, il y a une période d'oubli. Donc sauf à acheter 4 Daytona pendant une curatelle ou 1 mois avant son décès, le risque est minime.
Le notaire peut constater l'existant, pas présumer de ce qui n'est plus. Les inventaires éventuellement demandés par les héritiers ne sauraient s'attarder sur ce genre de recherche, et bien souvent le commissaire-priseur estimant la valeur des biens va donner un chiffre "à la louche", et par ex. estimer l'ensemble du mobilier et des biens d'un appartement à 1500€, quand bien même se trouve au milieu un bureau scandinave design qu'un de ses collègues a pu vendre 5000€ lors d'une vente récente. Exemple vécu.

Il appartiendrait donc à un héritier s'estimant lésé de prouver devant le juge l'inéquité d'un partage et d'en demander réparation à la partie avantagée.

Tant que les achats ont été étalés dans le temps, on n'a rien à craindre.

En passant, je note de penser à coucher sur mon testament à mon épouse de ne pas vendre mes montres le prix que je lui ai dit les avoir payées… 

Au-delà de la fiscalisation, parce que je sens que le fil en prend la direction, c'est d'autres considérations qui me viennent à l'esprit

Et justement, je céderai mes montres de mon vivant, mais cela ne simplifie pas tant que cela, parce que mes fils commencent à se passionner tous les deux pour l'horlogerie

J'ai 2 fils, j'ai 2 Yema en 2824, j'ai 2 G-Shock, ça c'est fait. Puis une Seiko X et une Omega Railmaster, ça ne s'aligne pas trop.... Enfin, une IWC et une V&C, là ça peut le faire, même si bracelet vs poche (mais or et calibres "délicieux" pour les deux).

Je rappelle modestement que mes montres actuelles me conviennent, et que j'ai passé un cap, je n'ai plus de CHI, actuellement et depuis un certain temps.

Écrit comme cela, la solution paraît simple : c'est Seiko & Omega qui pêchent, me faudrait les doubler pour le partage.

Omega, j'ai mon idée, c'était Rolex ou Grand Seiko, ma préférence va pour GS. Pour différentes raisons, la principale étant qu'il y a une telle spéculation (financière/contre-façon) que cela en finit par me rebuter, et pourtant Rolex c'est... Rolex.

La Seiko X, suffirait d'en prendre une autre mais voilà : non. J'en ai une, elle me suffit, elle me plaît. Du coup, faut regarder ailleurs, je surveille Hamilton, Enicar, et bien d'autres...

Bon, bref, j'ai le temps d'y réfléchir (suis pa si vieux !), me manque 2 montres au final, sans réelle envie précise.

Mais c'est justement ce que FàM permet, exprimer ses (res)sentiments au-delà de "l'autoroute"...

Have a good night

one2wan a écrit:

Au-delà de la fiscalisation, parce que je sens que le fil en prend la direction, c'est d'autres considérations qui me viennent à l'esprit

Et justement, je céderai mes montres de mon vivant, mais cela ne simplifie pas tant que cela, parce que mes fils commencent à se passionner tous les deux pour l'horlogerie

J'ai 2 fils, j'ai 2 Yema en 2824, j'ai 2 G-Shock, ça c'est fait. Puis une Seiko X et une Omega Railmaster, ça ne s'aligne pas trop.... Enfin, une IWC et une V&C, là ça peut le faire, même si bracelet vs poche (mais or et calibres "délicieux" pour les deux).

Je rappelle modestement que mes montres actuelles me conviennent, et que j'ai passé un cap, je n'ai plus de CHI, actuellement et depuis un certain temps.

Écrit comme cela, la solution paraît simple : c'est Seiko & Omega qui pêchent, me faudrait les doubler pour le partage.

Omega, j'ai mon idée, c'était Rolex ou Grand Seiko, ma préférence va pour GS. Pour différentes raisons, la principale étant qu'il y a une telle spéculation (financière/contre-façon) que cela en finit par me rebuter, et pourtant Rolex c'est... Rolex.

La Seiko X, suffirait d'en prendre une autre mais voilà : non. J'en ai une, elle me suffit, elle me plaît. Du coup, faut regarder ailleurs, je surveille Hamilton, Enicar, et bien d'autres...

Bon, bref, j'ai le temps d'y réfléchir (suis pa si vieux !), me manque 2 montres au final, sans réelle envie précise.

Mais c'est justement ce que FàM permet, exprimer ses (res)sentiments au-delà de "l'autoroute"...

Have a good night

Cependant, un partage doit surtout être équitable, plus qu'égal.
Je m'explique. On a tous, je pense, un objet qui ne vaut rien mais qui nous rappelle des ancêtres par leur valeur sentimentale ou ce qu'ils représentent. La valeur pécuniaire n'entre pas en considération.
Si tu offres l'une de tes montres à l'un de tes rejetons lors d'une occasion spéciale, ou parce qu'il remarque que pour toi elle représente quelque chose de particulier, elle aura autant de valeur que celle que le marchand propose avec un zéro de plus.
Ce qui importe, c'est que chacun se sente comblé d'un bien qui le satisfait, sans qu'aucun ne soit lésé.

Et ben ça promet, bonne chance!
Au décès de mon papa, on ne s’est pas posé de questions, j’ai récupéré sa 1655 car c’est une montre d’homme et ma sœur la Datejust de ma mère et le réveil Cartier. Pas très équitable niveau valeur mais il n’y a pas eu de problème avec ma sœur. Rien n’a été écrit mais cela a été la logique des choses.