Bah dis-donc... tu viens plus aux soirées ?

Il est des jours où l'on dérive plus rapidement du ciboulot que du mouvement de sa montre...
Aujourd'hui en est un pour moi.
Plutôt lecteur que contributeur— une soixantaine de messages en moins de 10 ans — je me retrouve à écrire ces lignes en me demandant ce qui peut me prendre…

En effet, après être tombé sur dans FAM j’y fais ce drôle de constat.
J'ai maintenant quelques montres bracelet ou montres de poche.
Des livres, essentiellement théorie et cours de réparation.
Un placard rempli de vieilles boîtes de cigares sans cigare, Tupperware sans nourriture, et boîtes en bois pleines de calibres de poche démontés, bracelets, tournevis, Polywatch, brucelles, ainsi que toute sorte d'objets hétéroclites qui parsèment mon parcours de Fameur.

Pourtant, je n'ai pratiquement pas touché, ni porté de montre pendant ces six dernières années.
Je ne me l'explique pas... la passion n'avait pas disparue mais d'autres étaient arrivées, et des enfants aussi, bref la vie quoi.

Et soudain, au détour d'un accident que l'on qualifiera pudiquement "de la vie", j’en profite pour arrêter de courir comme un poulet sans tête.
Bloqué — littéralement — chez moi, je n'ai le moyen que de faire peu de choses.
20 m par jour est mon maximum au début, maintenant j’avance au rythme d’un dahu sous Kétamine.
Mes passions dynamiques et physiques sont à mettre de côté. Exit le vélo, la Harley et les balades.

Après avoir légumé (et pourquoi pas ?) devant télé, magazines et livres, je me lance à faire le tri dans mes affaires d’horlogerie.
Je venais d’ouvrir la boîte de Pandore.

Les unes après les autres, je ressors de leurs boîtes mes « possessions ».
Chaque déballage me fait revivre cette joie du premier jour.
Je me pourlèche les poignets de ma toute première, une Strela de chez Julian. Ce mouvement aussi beau qu’il est épais, ce qui n’est pas peu dire.
Je caresse cette Hamilton GMT à fond crème dont je me suis fait cadeau le jour de la naissance de l’un de mes enfants.
Je redécouvre cette Tissot Camping achetée sur la baie pour deux pois chiches et que j’ai porté en toolwatch pendant des mois.
Je reproduis la même histoire avec une Poljot Alarm. Son cadran est laid à mon goût malgré un moteur toujours vaillant et précis.
Sous une peau de chamois se cache cette Enicar des années 1960, peut-être frankenisée par un Indien croisé sur la toile.
Ces deux Seiko 5, offerte à père et beau-père qui me les ont rendus, verre cassé pour l’une, « trop petite » pour l’autre.
Cette SK007 que j’ai tellement attendu des E-U…
Et cette Speedmaster qui me fît l’effet de redevenir adulte, ou la P.O. que je peux regarder tellement longtemps sans jamais y lire l’heure.
Sans oublier ces marques peu voire pas connues (par mon moi de l’époque) : Rodina, Molnia, Alcar … ou ces quelques goussets, gardée pour leur histoire supposée plus que pour leur mécanique.

Aussi bien sûr, ces heures, ces jours sur FAM.
A lire, lire et relire des messages. Je rêve. Je folâtre. Je m’interloque. Je retombenenfance.

Avoir ce partage d’une tendre folie qui n’avance pas à la même vitesse que le monde qui nous entoure.
Je viens enfin de comprendre la raison pour laquelle je ne perdrais pas cette passion.
Vous pouvez sourire.
Parce que ce n’est pas une passion, c’est une madeleine, c’est un coup de jus dans le cerveau.
Chaque montre qui passe en mes mains a son histoire, héritée ou que je lui crée, mais elle raconte quelque chose.

L’on voit certains demander d’une manière sûre : « tu te souviens de ce que tu faisais le 11 septembre 2001 ? ».
Pour ma part, ça m’importe peu.
Par contre, je me souviens des jours où j’ai adopté chaque montre.

Chaque recherche. Chaque trouvaille. Chaque attente. Et chaque prise en main.
J’ai pris conscience de la raison pour laquelle les montres sont bien autre chose que de la mécanique et du temps.
Ce sont des albums photos gravés sur cadrans et calibres.
Des instantanés.
Des phrases souvenirs que l’on se raconte entre potes : « Tu te souviens quand tu l’as eu dans les mains la première fois ? »

Bon, rangez les violons, c’était cathartique et rien de plus.
De ces choses qui vous prennent comme une envie de CHIer.

Pourquoi cela me chope maintenant ?
Parce qu’un Fameur, ami hors web, m’a fait remarquer qu’il se sent bien ici, entendez FAM, et qu’il s’étonnait de ne plus m’y voir.
Je le cite : « t’es con, ça te ferait du bien ».
La suite vous la connaissez.


P.S. : Au fait, je n’ai pas dit Merci.
Merci Joël et à tous.

Bon courage à toi !

Beau.

Merci

Entre l’avatar et le titre j’ai craint le pire...

Ben non !

c’était sympa et tellement vrai... surtout sur le fait que chaque montre raconte une histoire.

Courage, soit fort et joue avec tes montres ! 

Super ce récit  bien divertissant 

Merci pour ce texte!

top, je me reconnais un peu dans tes élucubrations

faut pas chercher ... la passion va t'aider

Merci pour ton texte !

Bon courage ! Les passions sont très importantes dans les périodes difficiles de la vie.

Merci pour ce très joli texte touchant qui sort de l 'ordinaire.
Comme pour une montre,la roue tournera et les jours meilleurs viendront.

Bon courage

Merci a toi!
Bon courage dans les épreuves, et puisse ta boîte a montré être un réconfort tout du moins moralement en attendant l'embellie!

Bravo pour ce (touchant) texte.
Quand on est confronté aux difficultés auxquelles tu fais face, les montres (et FAM) peuvent effectivement être un refuge, une catharsis, un ressort... et bien d’autres choses encore.
Courage et enjoy!!

Bon retour sur le forum, du coup, et courage à toi pour le reste.

Très joli post. Je te souhaite tout le meilleur pour surmonter cet "accident de la vie".
Il ne faut jamais oublier de profiter de tous les (petits) plaisirs de la vie, de nos passions et centres d'intérêt...

Enfin, il revient !!! bon courage 

Sympa 

Bon retour et bon courage

très joli "récit", qui m'a ému 

on te souhaite une remise en route aussi positive que possible et de garder cette précieuse capacité à t'émerveiller si rare de nos jours.

Bon courage à toi. Pas toujours facile de garder le moral face aux "aléas" de la vie mais faut tenir la barre!

C’etait bon....
Bon courage!