ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu: Quand la mesure du temps devient un art 5/11/2007, 07:25 | |
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- Quand la mesure du temps devient un art
L'industrie horlogère suisse jouit d'une excellente santé: preuve en sont les grandes multinationales et les petits ateliers spécialisés qui cohabitent pacifiquement dans les montagnes neuchâteloises. La première Journée du patrimoine horloger a pour but de faire connaître le capital technologique, architectural et culturel de La Chaux-de-Fonds et du Locle, berceaux de ce secteur industriel et villes candidates au patrimoine mondial de l'Unesco.
L'atelier de Jean-Pierre Mauerhofer à La Chaux-de-Fonds n'est pas très grand. Sur le seuil, un chien observe tranquillement l'activité du patron et de ses trois collaboratrices.
Ici, on travaille en silence et dans une grande concentration. Jean-Pierre se charge des gravures et des enchassages sur des objets de prestige, parmi lesquels les montres. C'est un boulot minutieux effectué en grande partie avec des outils traditionnels comme des pinces et des poinçons spéciaux.
L'artisan nous montre ce qu'il est en train de faire: il décore une montre de platine sur laquelle il grave quelques inscriptions, dont le fameux «Swiss made».
«Le succès de l'horlogerie suisse est lié à divers facteurs, explique Jean-Pierre Mauerhofer. D'une part, la provenance helvétique est toujours appréciée; d'autre part, il est important d'avoir pu conserver et transmettre les connaissances et les savoir-faire spécialisés. Cela représente un véritable capital qui, aujourd'hui, retrouve son expression dans l'horlogerie de luxe».
Samedi 3 novembre, de nombreuses personnes auront le privilège de visiter le laboratoire Mauerhofer. Avec une quinzaine d'autres firmes, il participe en effet à la première Journée du patrimoine horloger.
Cette manifestation a lieu conjointement à La Chaux-de-Fonds et au Locle, dans les montagne neuchâteloises, haut lieu de l'horlogerie suisse.
Présents depuis toujours «Nous participons volontiers à de telles initiatives car nous tenons à souligner le lien important avec cette région où nous sommes présents depuis 1853» explique Maria Ahnebrink, porte-parole du groupe Tissot.
«Même si nous sommes désormais une multinationale qui dispose de plus de 16'000 points de vente dans le monde entier, notre base et nos racines sont toujours restées ici, au Locle».
Cette Journée vise aussi à soutenir la candidature du Locle et de La Chaux-de-Fonds au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle veut attirer l'attention sur la richesse architecturale et technologique engendrée par l'industrie horlogère.
«Nous avons compris que ce patrimoine est encore peu connu même parmi la population locale», relève Jean-Daniel Jeanneret, responsable du projet.
«Il ne s'agit pas seulement pour nous de mettre l'accent sur ce qui existe déjà, ajoute-t-il, mais aussi de démontrer que le savoir-faire et les structures présentes dans la région constituent un témoignage du passé et, en même temps, nous permettent d'envisager l'avenir avec confiance».
Une confiance fondée sur le redressement de l'industrie horlogère suisse après la crise due au boom des montres à quartz asiatiques, dans les années 80.
La relance a d'abord eu lieu grâce à la production de masse - en particulier celle de Swatch - puis par la renaissance du secteur du luxe. Un secteur qui permet à des petits ateliers comme celui de Jean-Pierre Mauerhofer de collaborer avec les grandes entreprises sises dans la même région. «Une bonne partie de la production des montres est faite en fabrique, grâce aux machines. Toutefois, les petits artisans réussissent aussi à se faire leur place, surtout dans les montres de luxe» explique Jean-Pierre Mauerhofer.
«Concrètement, affirme-t-il, le fait qu'une partie de la fabrication soit réalisée à la main par un spécialiste ajoute de la valeur aux objets de haut de gamme. C'est une excellente publicité pour le produit»
Les temps ont donc changé mais pas forcément en mal: «aujourd'hui il est inimaginable qu'un artisan puisse réaliser, seul, une montre du début à la fin. Nous ne sommes pas en mesure de concurrencer les grandes entreprises. Ceci dit, nous sommes parvenus à trouver une forme de collaboration profitable: nous nous occupons principalement de décorer l'article, de lui donner cette touche de classe qui le rend unique», se réjouit Jean-Pierre Mauerhofer swissinfo, Andrea Clementi à La Chaux-de-Fonds (Traduction de l'italien: Gemma d'Urso) http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=601&sid=8380954&cKey=1194193076000&ty=st _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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