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L.U.C. Mark III Classic Le nom Chopard reste encore souvent associé à des montres de pure joaillerie.
Pourtant, il y a plus de onze ans, a été fondée la manufacture Louis Ulysse Chopard dont est issu ma Mark III Classic, l’un des tous derniers modèles de la marque.
La boîte : Lorsqu’on ôte la surboîte en carton noir, on découvre la montre dans une belle boîte en bois :
Le boîtier : Il est en acier poli et sa taille est de 39,5 mm pour une hauteur de seulement 8,5 mm.
Une élégance certaine dans les proportions.
Le cadran : Une bande extérieure, sorte de poli miroir, sur laquelle on trouve les indices et les chiffres appliqués :
Les aiguilles dauphine :
Un cercle central argenté avec la petite seconde en trompe l’œil qui intègre la date :
Alors oui, on peut parler d’artifice, parce qu’à la base ce mouvement a été crée pour le modèle 1860 et son boîtier de 36,5 mm de diamètre, une taille qui, plus de 10 ans après, n’est plus vraiment à la mode.
Mais ne jetons pas la pierre à Chopard alors qu’entre autres Patek Philippe emboite des mouvements de 21,9 mm dans des boîtiers en 36/37 mm et que même Lange ne respecte plus la règle du : «un boîtier = un mouvement» !
Sinon peu de littérature (ce qui n’est pas pour me déplaire) à savoir le nom de la marque, l’inscription «Chronomètre» et «L.U.C. swiss made».
On pourrait reprocher à la montre d’être trop monochrome, s’il n’y avait pas ces jeux de lumière sur le pourtour du cadran.
A noter qu’il existe également une version à cadran anthracite que j’ai eu l’occasion de découvrir dans une boutique Chopard en Allemagne, mais pour laquelle je n’ai finalement pas craqué.
Le mouvement : Le fond saphir maintenu en place par 8 vis permet de découvrir le mouvement.
Il s’agit du calibre de manufacture L.UC. 3.96 à remontage automatique avec microrotor remontant dans les deux sens.
L’histoire de ce mouvement commence en automne 1993 lorsque Karl-Friedrich Scheufele, le fils du joailler allemand ayant racheté Chopard en 1963, décide de développer un calibre maison pour acquérir ainsi le statut de manufacture.
Le projet est confié à un team d’horlogers dont font partie les sommités horlogères
Michel Parmigiani et
Philippe Dufour !
Ils mettront plus de deux années pour réaliser les calibres L.U.C. 1.96 et 3.96 qui seront donc fabriqués à Fleurier à partir de 1996.
La cible non avouée était Patek Philippe et son calibre 240 à microrotor.
Les dimensions du calibre 3.96 à microrotor en or 22 K sont de 27,4 x 3,3 mm, donc un mouvement relativement plat en sachant qu’il se caractérise par ses deux barillets superposés offrant une réserve de marche d’au moins 65 heures.
L’utilisation d’un double barillet permet d’éviter l’un des défauts majeurs des mouvements à microrotor, à savoir la faible réserve de marche.
Le remontage sur roulement à billes se fait dans les deux sens et permet d’atteindre une excellente efficacité.
Ce mouvement mécanique à remontage automatique, qui oscille à 28 800 A/h, a de plus passé avec succès les tests de fiabilité et de précision imposés par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC).
Il offre un changement de date rapide, mais malheureusement pas de stop secondes.
En ce qui concerne la finition et la décoration les photos parlent d’elles-mêmes :
Le bracelet : Il s’agit d’un bel alligator noir mat cousu main avec une boucle ardillon en acier gravée du logo de la marque :
Le prix : Il est de 3 960 € ce qui, du fait du boîtier acier, représente une économie non négligeable par rapport aux modèles en métaux précieux équipés du même mouvement.
Par contre, en sachant que Chopard ne produit que 3 000 mouvements L.U.C par an, ce modèle sera probablement une denrée rare sur le marché, la marque ayant plutôt intérêt à vendre des montres en or.
Petite mise à jour tarifaire : le nouveau prix est de 4 160 €.
Conclusion :Les montres modernes équipées d’un mouvement à microrotor ne sont pas légions et souvent très chères :
- Patek et sa référence 6000 (avec un cadran qui ne m’emballe pas) à plus de 15 000 € ou l’introuvable Nautilus à 18 000 €,
- Lange et sa Saxonia (et il ne s’agit pas vraiment d’un microrotor) à 17 700 € et
- Universal Genève et son nouveau calibre UG 101 réalisé par Soprod à 3 500/4 000 € en acier, mais vraiment trop confidentiel.
Comme j’en cherchais une pour compléter ma modeste accumulation de montres, mon choix s’est donc finalement porté sur Chopard et ce modèle à prix somme toute contenu.
Et me voici avec une élégante montre automatique avec date équipée d’un beau mouvement et offrant une exclusivité certaine (mon exemplaire serait le premier et unique exemplaire livré en France cette année), sympa tout ça, non ?
Historique de la marque :La Saga Chopard commence en 1860, à Sonvilier, un petit village helvétique situé dans le voisinage direct du centre horloger de Saint-Imier.
Agé à peine de 24 ans à l’époque, Louis-Ulysse Chopard décide de créer son premier atelier qui connaît un succès immédiat.
Le jeune artisan donne à son atelier une impulsion sans précédent dans le domaine de l’horlogerie.
Ses montres stylisées et au design personnalisé sont rapidement plébiscitées.
En visionnaire qu’il était, l’ambitieux Louis-Ulysse Chopard part à la recherche d’une nouvelle clientèle à l’étranger.
Commence alors une véritable conquête de la planète qui se perpétue jusqu’à nos jours.
En attendant cet heureux aboutissement, Paul-André, le dernier des Chopard horlogers, décide de vendre l’entreprise familiale, alors de taille très modeste, à Karl Scheufele, héritier d’une dynastie d’orfèvres horlogers allemands.
Nous sommes en 1963 et Karl Scheufele et son épouse Karin s’engagent corps et âmes pour le renouveau de cette manufacture suisse de tradition.
Forte de sa gestion en tandem, l’enseigne réussit à s’imposer dès la fin des années soixante sur les différents marchés .
Parmi ses plus grands succès, on trouve la ligne de montres «Happy Diamonds».
Lancée en 1976, cette ligne se distingue par ses diamants libres qui virevoltent entre deux glaces saphir.
Dix ans plus tard, ce même système sera intégré dans les collections de bijoux de la marque.
En 1993, Chopard , sous l’impulsion de Caroline et Karl-Friedrich, les deux enfants de la famille Scheufele, initiés très tôt par leurs parents à la gestion des affaires, ouvre sa propre manufacture à Fleurier, dans le Jura, où elle commence à produire ses propres mouvements.
Début 1996, elle dispose de son propre calibre. Baptisé «L.U.C. 1.96», en hommage au fondateur Louis Ulysse Chopard, c’est l’heureux aboutissement de quatre ans de travail et d’un investissement de quatre millions de francs suisses.
Le succès de ce modèle et de ses déclinaisons («Quattro», «Tonneau») impose Chopard dans le secteur des montres de haute horlogerie.
Et c’est loin d’être terminé puisqu’avec le nouveau calibre L.U.C 10 CF la marque vient de lancer son premier chrono de manufacture.