Actu: Patron du groupe Franck Muller, Vartan Sirmakes est inculpé

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Patron du groupe Franck Muller, Vartan Sirmakes est inculpé

Deux ex-employés affirment avoir subitement été délogés par l'homme d'affaires.


FEDELE MENDICINO | 19 Janvier 2008


Patron de Franck Muller Watchland (FMW), Vartan Sirmakes a des tracas avec la justice genevoise: selon nos informations, il est sous le coup de deux inculpations. A l'origine de ces dénonciations, deux personnes ayant travaillé pour le compte du chef du groupe horloger et qui affirment avoir été privées de leur logement mis à disposition par l'homme d'affaires.

L'enquête, menée par le juge d'instruction Jean-Bernard -Schmid, est aujourd'hui terminée. Inculpé en 2005 et 2007 de violation de domicile et de -contrainte, Vartan Sirmakes conteste depuis le début de la procédure les faits reprochés. Dénonçant «les manquements de l'instruction», il vient de recourir contre la transmission de ce dossier au procureur -général.

Le premier plaignant se présente comme un ex-homme de confiance de Vartan Sirmakes payé à la commission durant trois ans. Devant le juge, il déclare avoir emménagé en 2002 dans un quatre-pièces, place des Vingt-Deux-Cantons. En 2005, la relation s'envenime entre les deux hommes. A son retour de vacances, l'employé découvre qu'il ne peut entrer dans l'appartement. La serrure de la porte d'entrée a été changée et ses affaires ont été déménagées dans un garde-meuble.

L'auteur de la seconde plainte apparaît dans la procédure comme l'homme à tout faire de Vartan Sirmakes. Il a travaillé notamment au département polissage de FMW à Genthod. Il a également habité, dit-il, dans un appartement, place des Vingt-Deux-Cantons avant de s'installer à Chêne-Bourg: «Vartan Sirmakes lui a proposé ce logement en contrepartie du travail accompli», prétend Me Eric Beaumont, avocat du plaignant.

En octobre 2005, ce dernier se rend en Turquie au service militaire. A son retour, le 1er novembre, il se retrouve devant la porte d'entrée du trois-pièces et demie sans pouvoir y pénétrer. Lui aussi déposera plainte. «Il n'a toujours pas récupéré ses affaires», déplore Me Beaumont.

«Pas des enfants de choeur»
De son côté, Vartan Sirmakes compte bien démontrer que, dans ce dossier, on a profité de sa naïveté et de sa bonne volonté. Dans le cas du second plaignant, il explique au juge avoir dépanné ce dernier par amitié familiale. «Quoi qu'il en soit, les ex-employés ne sont pas des enfants de choeur», nous précise une source proche du dossier. Vérifications faites, on apprend en effet que l'un d'eux est inquiété dans une autre affaire d'abus de confiance, d'escroquerie et de faux dans les titres. Un dossier actuellement instruit par le juge Vincent Fournier.

Pour Charles Poncet, avocat de Vartan Sirmakes, l'enquête du juge Schmid ne tient pas la route. Présumé innocent, l'homme d'affaires considère que le magistrat n'a instruit qu'à charge, qu'il n'a pas avancé durant deux ans et n'a pas répondu à ses demandes d'actes d'instruction complémentaires: «Ces inculpations sont farfelues, résume Me Poncet. Il ne s'agit pas d'un dossier pénal, mais d'une affaire civile et de résiliation de bail.» Sur le plan civil, le premier plaignant a certes gagné devant le Tribunal fédéral en 2006, mais il n'a jamais pu réintégrer les locaux prêtés par Vartan Sirmakes. «Ce dernier avait subitement résilié le bail, donc il n'y avait plus d'appartement», conclut Me Beaumont.

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