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 Actu: De la Suisse à Hongkong, l'autre route de la soie

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ZEN
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MessageSujet: Actu: De la Suisse à Hongkong, l'autre route de la soie   Actu: De la Suisse à Hongkong, l'autre route de la soie EmptyVen 22 Fév - 21:50

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De la Suisse à Hongkong, l'autre route de la soie



• La Suisse ne se contente pas d'importer du textile chinois. Les industriels de la branche veulent à leur tour vendre leur savoir-faire en Chine. Un marché au potentiel immense, qui consomme de plus en plus de mode et de produits de luxe.


Valérie Fromont, de retour de Hongkong
Samedi 23 février 2008



Aucune jupe au-dessus du genou, des bas, du noir: les indices d'une culture pas encore disposée à transgresser les codes de la bienséance vestimentaire. Mais la profusion d'or, de vison et de diamants trahit une opulence décomplexée. L'assemblée de notables réunie pour ce défilé organisé par la Suisse est un curieux mélange de classicisme et de clinquant. C'est la Swiss Fashion Night, qui s'est récemment déroulée à Hongkong, dans le quartier chic de Kowloon.

«Ici, il existe une seule devise: make money and enjoy», confie Eva Burbach Meier, assise au premier rang du défilé. «L'intérêt pour la mode, à Hongkong, est très lié à des questions de statut. Si vous avez de l'argent, vous le montrez.» Or, la Suisse a d'autres atouts que «les montres, les banques et le chocolat», résume le consul Hans Roth, organisateur de l'événement financé essentiellement par les industriels suisses. Et cet atout, parmi les plus inattendus, c'est le glamour.

Deux défilés l'ont démontré. Celui d'Akris, l'unique marque de mode suisse d'envergure internationale, et celui de Blanc de Chine, un label local qui recourt à de nombreux tissus helvétiques. Mais quel défi! Car made in Switzerland et made in Hongkong, sur la carte du commerce international, évoquent des antipodes. La Suisse bénéficie de son inoxydable tradition - sérieux, solidité, précision, technologie - tandis que Hongkong reste associée à la production de gadgets sans lendemain.

Mais les clichés s'épuisent. Si la Suisse cherche à faire connaître son industrie textile et veut encourager les entreprises suisses à s'implanter à Hongkong, c'est que la ville regorge d'argent. «On a parfois le sentiment ici que les gens ne savent plus quoi en faire», remarque le consul Hans Roth. Sur les quelque 7 millions d'habitants que compte la ville, Merrill Lynch dénombrait 87000 millionnaires (en dollars) fin 2006. Soit 12% de plus qu'en 2005. Friands de nouveautés, et donc de mode, les Hongkongais ont dépensé plus de 2,6 milliards de dollars dans l'achat de vêtements et d'accessoires au cours des onze premiers mois de 2007. Ils disposent d'un des plus importants budgets par habitant de toute l'Asie dans ce secteur. Toutes les semaines, de nouvelles boutiques de luxe se créent et rivalisent de démesure. Car derrière Hongkong, il y a la Chine et son pouvoir d'achat en explosion. Plus de 10 millions de visiteurs chinois viennent chaque année profiter de cet immense shopping center de luxe. Selon un groupe de distributeurs d'horlogerie-joaillerie établi à Hongkong, 70% des acheteurs de montres suisses dans leurs magasins sont Chinois.

Cette clientèle n'est pas le seul espoir du textile suisse. Car plus que les vêtements, où la production helvétique n'a guère de marques internationales à faire valoir, c'est la matière première qui constitue une fabuleuse opportunité pour la Suisse. Le tissu, comme au XIXe siècle! C'est dans ce secteur, et non dans la confection, qu'elle a conservé une puissante tradition industrielle à Saint-Gall. En particulier dans le marché de niche que représentent les étoffes très haut de gamme. Grâce à elles, et au savoir-faire unique de ses artisans (lire l'interview ci-dessous), la Suisse a peu pâti de la levée des quotas de 2005 dans le textile, qui ont vu se déverser des millions de vêtements chinois à bas prix sur les marchés occidentaux. Aussi surprenant que cela paraisse, la Suisse exporte aujourd'hui plus de tissus vers l'Asie qu'elle n'en importe. Et si la Chine reste le principal partenaire économique de la Suisse, la plupart des marchandises transitent par Hongkong.

«C'est le plus grand entrepôt pour la Chine», souligne-t-on au Hong Kong Developement Council. Quarante pour-cent des exportations suisses à Hongkong sont ensuite réexportées, notamment vers la Chine. Pour l'industrie textile, cela représente, officiellement, quelque 40 millions de francs suisses qui passent par Hongkong pour être ensuite réinvestis en Chine. En réalité, c'est sans doute beaucoup plus. «Pas mal de tissus vont ensuite en Chine en contrebande», estime Thomas Isler, CEO de Gessner, l'un des principaux sponsors de la Swiss Hong Kong Fashion Night. Cette entreprise spécialisée dans le jacquard, près de Zurich, a commencé à travailler avec la Chine (y compris Hongkong) depuis cinq ans: «En 2003, nous avons fait 20000 francs. L'année passée, plus d'un demi-million. Le marché chinois représente un potentiel énorme, bien plus grand que l'Europe ou les Etats-Unis.»

Quatre-vingts pour cent des manufactures de Hongkong ont des centres de production en Chine, où les coûts sont beaucoup moins élevés. C'est particulièrement vrai dans le domaine textile, puisqu'il n'y a quasiment plus aucune usine à Hongkong. «La plupart ont été transformées en bureaux ou en lofts, dans cette île où le prix du mètre carré s'est envolé», explique Dana Thomas, journaliste à Newsweek et auteure d'un récent ouvrage, How luxury lost its lustre. L'appareil de production textile chinois a toujours été considérable, quoique bien plus porté sur le quantitatif que sur le qualitatif. Mais ce secteur connaît d'importantes mutations, et le niveau technique s'est considérablement accru.

«Les grandes maisons européennes ont beaucoup délocalisé leur production en Chine pour produire à bas coût. Mais, avec le temps, ce phénomène a eu pour conséquence d'affiner le savoir-faire des travailleurs chinois. Les marques de luxe ont envoyé leurs artisans en Chine pour y enseigner comment fabriquer leurs produits. Ils ont appris et sont désormais extrêmement performants», confirme Dana Thomas. «Beaucoup des habits confectionnés en Chine sont ensuite vendus dans le pays, dans des magasins du standing de ceux de la Bahnhofstrasse à Zurich», ajoute Thomas Isler.

Une nouvelle tendance voit le jour. Pour assouvir les envies de consommation des quelque 320000 millionnaires chinois, le luxe à l'européenne, qui a longtemps dominé, ne suffit plus. Les Chinois veulent désormais également des produits haut de gamme qui ne négligent ni leur histoire ni leur culture, comme ces très beaux costumes à col Mao et ces cheongsam (robes traditionnelles en soie) de la marque Blanc de Chine qui défilait lors de la Swiss Hong Kong Fashion Night. Nulle étiquette n'y mentionnait que les tissus provenaient de Saint-Gall. Pas plus que le sac d'une marque de luxe italienne n'affiche aujourd'hui qu'il est sans doute né dans une usine de Guangdong.



http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=226237

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