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 Actu: En 2016, le déclin des ventes de montres à Hongkong sera peut-être de ...

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ZEN
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ZEN


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MessageSujet: Actu: En 2016, le déclin des ventes de montres à Hongkong sera peut-être de ...   Actu: En 2016, le déclin des ventes de montres à Hongkong sera peut-être de ... EmptyMer 14 Oct - 21:38

Citation :
«En 2016, le déclin des ventes de montres à Hongkong sera peut-être de 10-15%»

Karson Choi arrive tout à fait décontracté dans le café hongkongais où aura lieu l’interview. Vêtu d’une chemise légère, accompagné par une attachée de presse et un garde du corps qui lui porte son sac, le milliardaire chinois se dit «très content» de rencontrer la presse suisse. En tant que président du groupe Halewinner Watches Group – 400 employés dans 21 boutiques entre Hongkong, Macao et la Chine continentale –, il pilote l’un des plus grands revendeurs hongkongais de montres suisses. De Cartier à Omega en passant par Audemars Piguet ou Bulgari, Halewinner représente plus de 40 marques.

Karson Choi aura 30 ans en mars prochain. Connu pour sa passion des Lamborghini et des montres de collection – il porte ce jour-là une Roger Dubuis personnalisée au poignet – Karson Choi est le fils de Francis Choi, 15ème fortune de Hongkong selon Forbes (3,6 milliards de dollars). La dynastie Choi s’est notamment fait connaître en étant l’une des premières manufactures mondiales de jouet, fournissant par exemple le géant américain Mattel. Le groupe est aujourd’hui présent dans une grande variété de secteurs, de l’automobile à l’immobilier en passant par les montres haut de gamme. En marge du salon Watches&Wonder, qui se tenait la semaine passée à Hongkong, Le Temps est allé à sa rencontre.

Vu de Suisse, la situation à Hongkong n’est pas bonne pour les montres. Les exportations horlogères ont connu en 2015 une succession de reculs. Comment appréciez-vous la situation?

En effet, le ralentissement est brutal. Le problème vient avant tout des devises. L’euro et le yen japonais se sont beaucoup dépréciés, surtout face au dollar de Hongkong. Les clients chinois sont très intelligents; ils peuvent choisir d’aller en Corée, au Japon et même en Europe pour acheter leurs montres. Ils n’ont plus besoin de Hongkong. Autre raison, bien entendu, les mesures prises par le gouvernement chinois pour endiguer la corruption. C’est un facteur fort, qui a entraîné un coup d’arrêt surtout sur les produits de grand luxe. Enfin, il y a les manifestations du «mouvement des parapluies» de l’an dernier. Cela a inquiété les touristes qui voulaient venir à Hongkong, ce qui a donc pesé également sur les ventes. Autre problème très sérieux: les loyers. Nous sommes en train de négocier durement avec les propriétaires. Nos activités doivent rester saines et stables. Si le loyer n’est plus justifié, nous pourrions imaginer fermer une boutique à un endroit et la rouvrir ailleurs.

En avril, la fédération des distributeurs de montres à Hongkong leur a écrit une lettre pour demander des baisses de prix. Est-ce que cela a porté ses fruits?

Je précise d’abord que depuis que nous avons repris Halewinner, nous sommes passé de 9 à 21 boutiques en 5 ans. Nous avons beaucoup grandi et c’est d’abord cela qui a permis d’améliorer nos relations avec les marques. Maintenant, les maisons horlogères répondent différemment aux problèmes actuels. Certaines ont baissé les prix à Hongkong et augmenté en zone euro. D’autres ont refusé.

Pouvez-vous nous donner des noms?

Vous les reconnaîtrez… Mais il faut que vous sachiez que les marques qui ont refusé de baisser leurs prix ont consenti d’autres efforts. Par exemple en nous cédant un plus grand pourcentage sur la vente de la montre.

Certains analystes évoquent des stocks qui accumulent plus d’une année d’invendus. Est-ce que c’est un problème que vous rencontrez?

C’est intéressant car il y a quelques années, tous les détaillants de Hongkong voulaient des stocks pour répondre à la demande. Maintenant, les choses ont changé. Chez Halewinner, nous avons adapté notre manière de gérer les stocks car ils coûtent chers, aussi vis-à-vis de nos coûts de fonctionnements. Avant, nous faisions des prévisions d’achats par année. Nous les faisons maintenant chaque trimestre. Et, vous savez, les montres, ce n’est pas comme les voitures. Les clients veulent des montres qui leur correspondent, pas forcément le modèle le plus récent.

Comment voyez-vous la situation évoluer dans les trois années à venir?

Dieu seul le sait… Ces dix-douze dernières années, le pays a connu une croissance phénoménale. Cette année, la chute des ventes est de 20-25%. Sachant que les Chinois du continent vont définitivement aller acheter leurs montres ailleurs, cela va continuer de baisser. Pas de 30% chaque année… Mais l’année prochaine, le déclin sera peut-être de 10-15%. Et cela finira par se stabiliser. Hongkong garde de la marge. C’est l’une des villes les plus sûres au monde et la qualité des montres y est garantie.

Est-ce que Halewinner pourrait imaginer se déployer dans d’autres pays?

Quand nous avons acheté Halewinner, les boutiques n’étaient qu’à Hongkong. Nous nous sommes maintenant étendus à Macao et en Chine continentale. Récemment je suis allé à Taïwan, en Corée du Sud et dans d’autres pays d’Asie, sans trouver de bonnes opportunités. Tout n’est qu’une question de bons emplacements et d’opportunités: si j’en trouve en Suisse, je viendrai en Suisse.

Votre holding familiale a acheté Halewinner en 2010. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi miser sur les montres à ce moment-là?

C’est d’abord une affaire de cœur, une passion. Ma famille et moi adorons les montres et avions déjà dépensé beaucoup d’argent dans leurs boutiques. Nous avions un bon contact avec les propriétaires de Halewinner. Je me rappelle que le rachat s’est joué en moins d’un mois. C’était une grande étape car traditionnellement, notre groupe était plutôt orienté «Business to business». Et là, nous passion à un contact avec le client final. Il y a eu beaucoup de nouveautés!

… Par exemple?

J’étais assez familier avec la façon dont fonctionnaient les usines. Et je me disais que ce serait pareil avec la distribution de montres; on achète et on vend. Pas du tout! Il faut par exemple construire des relations avec les marques pour négocier les espaces dans les boutiques, les stocks… Je pensais que les usines donnaient mal à la tête, ce n’était rien comparé à cela; c’est encore bien plus difficile. Par ailleurs, beaucoup des représentants des marques sont Européens et il est très agréable de faire des affaires avec eux; ils ont une approche qui ressemble davantage à la nôtre que celle des Américains par exemple.

http://www.letemps.ch/economie/2015/10/09/2016-declin-ventes-montres-hongkong-sera-10-15

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