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 Actu: Dick Steenman, le serti rare

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ZEN
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MessageSujet: Actu: Dick Steenman, le serti rare   Actu: Dick Steenman, le serti rare EmptyMer Avr 02 2008, 07:38

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Dick Steenman, le serti rare








Le sertisseur a exploré toutes les facettes de l'art horloger, tels la gravure et l'émail, pour réaliser les pièces d'exception dont est friande une clientèle en quête de fait main. Rencontre en son atelier carougeois.


Catherine Cochard
Mercredi 2 avril 2008



Un loft aux plafonds de lambris blancs, parquets sablés en bois, chaises hautes, bar spacieux décoré d'un bouquet de tulipes frangées, le tout surplombé d'un grand abat-jour japonais. Bienvenue chez Dimajo, société regroupant les artisans Dick Steenman, Emmanuel Desuzinges et John Betty. Un lieu imaginé par des esthètes en quête d'abstraction et de lignes innovantes.

Assis derrière un microscope, Dick Steenman fait quelques marques au stylo sur une délicate fleur d'or et murmure comme une incantation: «0,6 - 0,8 - 1,2.» Il s'agit du diamètre des pierres qui viendront s'y loger. Au beau milieu d'une collection d'outils au cachet ancien, le sertisseur se met à malmener la pièce, à la «percer» avec une fraiseuse qui semble échappée d'un cabinet de dentiste. But du châtiment: créer les cavités qui accueilleront chacune un diamant. Le sertisseur fixe ensuite les gemmes en remontant de la matière tout autour. Une suite de procédés anciens desquels naît l'éclat des bijoux et des montres contemporaines.

Arrivé par hasard dans le monde scintillant des diamants, Dick Steenman a expérimenté tous les métiers d'art de la joaillerie. «Je suis né et j'ai grandi à Amsterdam et j'ai suivi mon père à Genève à l'âge de 12 ans. A 16 ans, j'avais le mal du pays et j'ai quitté la Suisse, se rappelle l'artisan aujourd'hui âgé de 43 ans. Comme il me fallait rapidement trouver un emploi pour subvenir à mes besoins, j'ai enfilé mon plus beau complet et suis parti frapper à la porte des différentes boutiques. C'est un diamantaire qui, le premier, m'a proposé un emploi de vendeur et c'est ainsi que je me suis découvert cette passion, presque par accident.» Mais pas de manière totalement fortuite non plus. «Ma mère confectionnait ses propres bijoux en émail, nous avons d'ailleurs récupéré son four pour l'atelier. Et mon père passait la plupart de son temps libre à réparer des pendules anciennes.»

Décidé à transformer son engouement naissant en profession, Dick Steenman retourne à Genève et commence en 1983 un apprentissage chez un bijoutier indépendant. Ce n'est pas un, mais une pléiade de métiers qui se révèlent ainsi à lui. «J'ai voulu goûter à toutes les techniques et professions de la création. J'ai fait un stage chez des lapidaires indiens à Genève pour apprendre le métier de tailleur de pierres précieuses, j'ai été soudeur chez Chopard, j'ai appris la gravure aux côtés d'Olivier Vaucher (ndlr: cf. Hors-série Horlogerie du mercredi 11avril 2007) et me suis familiarisé avec l'émail auprès d'Anita Porchet (ndlr: ibidem). J'étais à la recherche d'émotions intenses: dès que j'avais l'impression d'avoir cerné un sujet, je passais à autre chose.» C'est sa façon de comprendre un bijou, en partant de l'objet et en décortiquant chaque étape. «J'ai testé toutes les facettes de l'horlogerie et de la joaillerie. Il est primordial de bien connaître tous les artisanats autour des montres et des bijoux pour maîtriser son sujet. Je ne suis ni sertisseur ni graveur ni horloger. J'ai tout simplement envie d'aller au bout de chaque produit.»

Une approche multiple doublée d'irrépressibles envies d'indépendance poussent Dick Steenman à se mettre à son compte en 1989. Son premier établi, il le construit dans sa cuisine, faute de place et de moyens. «J'ai proposé mes services aux manufactures et c'est ainsi qu'a débuté mon activité.» Un parcours fait de hauts et de bas. «Lorsque survint la première guerre du Golfe en 1991, j'ai profité de la diminution des commandes pour me former sur la gravure.» Et pour étoffer ses techniques, il s'intéresse aux gestes d'autres artistes. «Je me rends au moins une fois par an au Japon pour y vendre quelques pièces portant mon nom. Les Nippons ont compris la qualité de l'artisanat, depuis toujours ils valorisent le fait main. Là-bas, je redécouvre des procédés dont je m'inspire. Lors de mon dernier voyage, j'ai fait la connaissance d'un graveur qui décore des sabres, des fusils de chasse et toutes sortes d'armes. Il utilise une technique de ciselage très en vogue au XVIIIe, mais qu'on a mise de côté en Europe. Mon travail se nourrit de ce type d'échanges.»

Aujourd'hui, Dick Steenman et ses associés emploient de jeunes artisans qui les aident à honorer les commandes de leurs clients, parmi lesquels des marques comme Delaneau, Chaumet ou Louis Vuitton. «Dans notre atelier, les outils technologiques les plus performants - comme l'imagerie tridimensionnelle assistée par ordinateur ou les machines à commandes numériques - se mettent au service des métiers d'art.» Une capacité à couvrir toutes les itérations aboutissant à l'objet - la facture manuelle en plus - qui plaît aux groupes horlogers. «Depuis deux ans, les marques reviennent vers nous et font appel à notre patte.» Des marques quelque peu poussées par leurs clients, fatigués du manque d'âme des pièces usinées. «Le discours qui permettait encore en 2000 de vendre du vent ne fonctionne plus. Tout le monde à présent exige le supplément d'émotion transmis par la main de l'artisan, les consommateurs en premier lieu.» Une seule pièce peut demander de trois à six mois de travail, en fonction de la demande du client. Raison pour laquelle l'équipe, très réactive, se concentre sur de toutes petites séries qui n'excèdent pas douze unités et qui se limitent, la plupart du temps, à un seul élément, à valeur d'œuvre d'art. «Mais mon moteur reste la création sans limite et sans contrainte, hormis celle de l'imagination. C'est aussi pour pouvoir me décharger de certaines tâches que je me suis entouré de collaborateurs. De cette façon, je vais pouvoir me consacrer à la recherche de nouvelles formes et de nouvelles techniques. Je mets au point actuellement un mouvement horloger exceptionnel et révolutionnaire que j'espère terminer d'ici à janvier 2009. Cette pièce se mettra au service de mon travail personnel de création... Mais j'en ai déjà trop dit.»

http://www.letemps.ch/template/supplement.asp?page=19&article=228466

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