Au milieu du 19ème siécle, les manufactures horlogères entament une concurrence entre elles qui ne va pas les quitter tout au moins sous cette forme, jusqu'au milieu du 20ème siécle.
Il faut produire à meilleur marché, en volume des pièces précises et fiables .
Sur l'enjeu industriel, l'interchangeabilité des pièces des mouvements est la clé de la réussite.
Une poignée de marques vont en une vingtaine d'années s'atteler à rechercher les meilleurs résultats. Omega, Longines, Zenith, Ulysse Nardin, Tavannes, Cyma, IWC, Record Watch sont dans l'univers des montres de poche parmi les plus actives à tenter de se faire une place de premier plan.
Une logique de production rationnalisée avec une partiellisation des tâches et une organisation de l'outil industriel de la manière la plus rentable est mis en oeuvre. La conception de calibre modernes , faciles à produire à coût limité occupe les bureaux de conception des manufactures. On évite de s'engouffrer dans des productions non rentables. Les chronographes par exemple font l'objet de lourdes discussions... Chez Omega on commence dès la fin du 19ème par les concevoir et fabriquer "in house" avant de les abandonner à Lémania tandis que chez Zenith on n'y viendra qu'après 1915 en préférant antérieurement acheter chez Valjoux des ébauches. Longines s'ancre dans une fabrication interne continue.
Les paris industriels ont tous la même finalité mais pour bien produire, il faut bien vendre et les marchés les plus prometteurs sont ceux de l'Amérique du Nord qui a sa propre industrie, celui de l'Amérique du sud et celui de la Russie . Les marques doivent donc s'y implanter activement pour justifier d'une production quantitativement élevée. Ajuster la production aux ventes est un paramètre qui préoccupe plus ou moins les marques ou qu'elle maîtrise avec plus ou moins de réussite.
Longines adapte en temps réel ses productions tandis que chez Omega et Zenith on produit tant qu'on peut et on débouche parfois sur de problèmatiques surstocks.
La mise au point de calibres de pointe précis et fiables et bon marché passe par une interchangeabilité totale des pièces. C'est dès la fin du 19 ème siécle, le fameux calibre Omega chez Louis Brandt , Zenith chez Georges Favre Jacot qui seront les fers de lance des marques pendant des décennies. S'il est d'usage de dire qu'on améliore pas la perfection, les manufacture trouvent dans ces calibres le moyen d'asseoir des ventes avec des marges respectables pour des produits très appréciés. Déclinés avec plusieurs niveaux de qualités selon des critéres plus ou moins identiques d'une marque à l'autre ( niveau d'empierrement, raquette, réglage) ces mouvements vont équiper des millions de montres et réaliser le rêve d'une génération symbolisé par l'accès individuel à la propriété d'un instrument offrant la mesure du temps.
Phénomène comparable à celui du téléphone portable aujourd'hui, la montre est une véritable conquéte sociale de l'homme de la fin du 19ème siécle et du début du 20ème. L'ére industrielle lui offre ce confort.
Voilà comment sur un calibre Omega , Zenith , Longines ou autre, d'un mouvement à l'autre on peut encore aujourd'hui interchanger des pièces et assurer à une montre des milliers d'heures de fonctionnement ...
la seule différence finalement aujourd'hui est que la montre mécanique est devenue un luxe et que la conquète "sociale" de l'heure passe désormais par du quartz souvent venu d'Asie , zone ou l'on prépare l'interchangageabilté des pièces Chinoises avec celles faites en Suisse...