Bonjour
La Mosbilo C° a décidé de faire la lumière sur les conditions de travail de la presse d'investigation horlogère et autant le dire tout de suite ce n'est pas brillant. Nous avons suivi Grégoire Pierre une journée entière pas à pas et nous devons admettre une grande émotion.
Minuit : Grégoire a déjà dans le bocal 237 grammes de foie gras, 34 petits fours et 5 coupes de champagne brut. Maalox au fond de la poche, il tient debout mais parle inintelligiblement à une attachée de presse qui débusquant une poitrine de type 112 bonnet F transpire le champagne et rit comme une folle. Grégoire n'a plus d'yeux que pour la poitrine de cette communiquante dans laquelle il sait qu'il va trouver un sommeil réparateur après lui avoir présenté les armes d'une séduction qui impose l'extinction des feux.
Une heure 17 : Grégoire s'endort dans la suite numéro 25 de l'hotel Martinez dans les bras de Suzanne avec au poignet la montre plate qui lui a été offerte par l'employeur de Suzanne , organisateur de la soirée. Grégoire a déposé dans le tiroir de la table de nuit les écrins de sa gourmette en or, la septième du genre offerte en surplus au regard de sa notoriété.
Trois heures 26 : Grégoire Pierre se rend aux toilettes et constate que la lumière s'allume seule quand il ouvre la porte. Il regarde cette montre de 4275 euros qu'il a gagnée ce soir et ne trouvant pas la chasse d'eau referme la porte du réfrigérateur dans lequel il vient d'uriner.
Trois heures 31 : Grégoire Pierre se rasseoit sur le lit et entend un gémissement. A tatons, il perçoit au creux de sa main un sein de forte taille et en déduit qu'il n'est pas seul. Il allume la lumière et dit à voix haute " Merde, j'avais bu tant que ça ?! "Dépité, il se recouche en espérant qu'elle partira de la chambre avant lui.
Six heures 11 : Grégoire se réveille et constate que la couette remue furieusement au dessus de ses genoux. Il aperçoit sa compagne d'une nuit en pleine tentative d'extraction de sa personne de choses dont il ne souhaite pas laisser trace. Il fait remonter à la surface cette importune qui lui déclare " Mon Greggou, je savais que nous ferions notre vie ensemble" . Grégoire, assommé par le champagne encore en voie de digestion retombe dans un profond sommeil.
Neuf heures 51 : Grégoire est réveillé par le service d'étage qui lui apporte les deux petits déjeuners commmandés à son nom mais avec la recommandation de facturation au nom de la marque qui l'invite. Il est seul dans la chambre et place dans la boite Tupperweare logée dans sa valise 2 croissants, quatre barquettes de confiture, une de miel et la compote vanillée du plateau en trop.
Neuf heures 53 : L'attachée de presse sort de la salle de bains et Grégoire n'a aucune explication rationnelle sur le dépouillement du plateau de petit déjeuner de sa compagne. Discrétement, il place deux tranches de pain de son propre plateau en lieu et place de ce qu'il a prélevé.
Dix heures 17 : L'attachée de Presse demande à Grégoire d'oublier cette nuit et lui rappelle qu'elle avait bu car jamais elle n'aurait voulu partager sa couche. Grégoire lui assure le silence en échange de quoi , sa partenaire lui promet une exclusivité sur le prochain modèle dont il aura la primeur avec 27 heures d'avance.
Midi : Grégoire Pierre sort seul de la chambre et passe à la rédaction du journal. Un pigiste de permanence le salue mais il ne lui rend pas la politesse. Grégoire Pierre est un grand journaliste, pas une demie portion qui dit bonjour à tout le monde.
Midi et 32 minutes: Grégoire Pierre a rechargé son téléphone portable et il part à son premier rendez-vous de la journée. C'est la directrice de communication des montres Sarton qui doit lui présenter le prochain modèle. Grégoire n'en a rien à faire mais cette personne est la fille du président des montres Goudchiotte et Grégoire voudrait se faire inviter à Saint Tropez au laché de ballons sonde que la marque sponsorise.
Treize heures et 2 minutes : Grégoire rencontre son rendez-vous dont il évalue le quotien intellectuel à 2 sur une échelle de 150. Il félicite cette jeune personne pour son talent quand il découvre un tatouage sur son épaule qui lui provoque un sentiment profond et une réaction émotionnelle de type "raideur nuptiale."
Quinze heures 27 : Grégoire reçoit son premier appel sur son portable. la secrétaire du journal lui explique qu'il n'a pas rendu d'article depuis quatre jours. Grégoire demande à la secrétaire d'aller rechercher un vieux truc sur son site et de le mettre à jour. Celle-ci lui dit qu'il y a aussi un article daté du lendemain qui pourrait faire l'affaire. Grégoire accepte car il les a tous écrits cet été au bord de la piscine et ça devrait faire l'affaire.
Dix-sept heures 21 : Grégoire en mal d'inspiration appelle un confrére à Paris. Celui-ci dort encore et est resté sur répondeur. Pas de chance, c'est encore la veille là-bas.
Dix-huit heures et 4 minutes :Grégoire rappelle Paris. Son interlocuteur lui demande pourquoi il appelle à l'aube. Grégoire demande s'il n'y aurait pas un scoop à partager. Il s'entend proposer une montre Goudechiotte ce qui tombe bien car il voudrait en rencontrer le président. Ce sera son exclu du vendredi.
Vingt et une heures : Grégoire dine avec la directrice de com des montres Kipu, une marque Chinoise qui lui propose un déplacement de 4 jours à l'usine moyennant un reportage dans le journal qui l'emploie. Grégoire accepte au moment du charriot des desserts.
Vingt trois heures 14 : Grégoire arrive à la soirée des montres Gerbére Lefoutre, il a passé son blouson au nom de la marque et son arrivée est annoncée par le président dans la sono . Grégoire se fend de quelques mots et prend une flute de champagne. Il craquera à 2 heures 11 du matin en s'endormant dans le canapé de l'hotel à coté d'une hotesse qui espére encore faire carrière dans l'horlogerie comme il le lui a promis.
Voilà , ce sont des journées de 24 heures, dans des conditions de travail intolérables avec des collégues qui le harcélent et ne lui permettent pas de rester au bureau . Nous ajouterons que les responsables de communication des marques le harcélent sexuellement et que l'équilibre alimentaire n'est pas assuré dans ces soirées. Pire, aucune traçabilité du pain entrant dans la composition des toasts ne permet de s'assurer que des enfants esclaves n'ont pas récolté le blé !
Notre pauvre journaliste ne vit que d'expédients et de cadeaux qu'il doit revendre sous le manteau et ses confréres ne lui offrent que des scoops émoussés. Enfin , il doit supporter de partager ses repas avec des godiches pour en rencontrer le père... Non, Grégoire, nous sommes solidaires à la Mosbilo C° et dorénavant c'est avec "Journalistes sans frontière" que nous traiterons ton cas car nous en sommes certains, tu n'as pas de frontières et même cette déontlogie qui te hante n'est pas une limite pour toi.
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... C'est bien vue ... comme d' habitude ... trop fort ....
n'épatent que ceux qui y croient encore ... Enfin, ce n'est pas à toi qu'on va l'apprendre 
