Bonjour
Je roulais tranquillement tout à l'heure quand sur la route quand une autostoppeuse m'a fait signe de m'arrêter. Vous me connaissez, j'avais la climatisation réglée sur 20 degrés, un disque dans l'autoradio et je chantonnais tranquillement... Je n'avais donc aucune raison de m'arrêter. J'aurais pu le faire, rien ne m'en empéchait et pourtant j'ai continué ma route. a peine 50 mètres plus loin, une voiture m'a grillé un stop sous le capot. Un peu de tôle froissée plus tard, je sortais mon constat quand l'autostoppeuse qui avait progressé à pieds s'est avancée vers moi.
"Vous voyez, si vous vous étiez arrêté pour m'emmener, vous ne seriez pas là..." m'a-t-elle dit. Et de fait , elle avait totalement raison.
C'est ce que j'appelle l'effet papillon, un entrainement pardon un enchevêtrement de circonstances qui débouchent sur un résultat qu'on ne maîtrise pas.
Du coup , j'ai emmené cette autostoppeuse sur plus de 50 kilomètres. C'est vrai , j'aurais pu la transporter dans une voiture non cabossée en ayant accepté la main tendue par le destin pour modifier ma route mais non, un effet papillon en avait décidé autrement.
Nous allions arriver à destination quand nous vimes une voiture de pompiers toutes lumières allumées et les gendarmes qui régulaient la circulation... Un transporteur de conteneurs avait perdu son chargement et cinq voitures avaient été gravement accidentées. Les passagers étaient blessés sérieusement. L'une des voitures, une Audi, était juste devant moi au moment où j'avais vu cette autostoppeuse. J'aurais été derrière cette voiture et aurais donc subi l'accident si un conducteur pressé n'avait pas grillé le stop. " Vous voyez, on aurait pu être là si je m'étais arrêté pour pour emmener la première fois" dis-je à ma passagère.
Nous étions bloqués sur la route quand un gendarme s'est approché de nous pour nous signaler qu'il fallait aller au centre de soin situé dans une tente sanitaire à proximité car nous avions respiré un gaz toxique émanant du conteneur. Paniquée , mon autostoppeuse a été prise qu'une crise de tétanie et j'ai du moi-même la transporter dans mes bras jusqu'à la tante faute de civière disponible.
Nous avons pu repartir 20 minutes plus tard et tandisque nous nous éloignions des lieux en voiture, nous avons vu devant nous à quelques kilomètres, un avion attérir sur la route et écraser quelques voitures... "Nous aurions du être là " m'a dit ma passagère . Effectivement, sans sa crise nous étions sous la carcasse de cet avion.
Nous fumes évidemment troublés de ces évènements. On le serait à moins. "Vous allez rire...m'a dit ma passagère. Je crois que je me suis trompée de direction, je devais aller dans l'autre sens... " Je n'ai pas ri. Dans l'autre sens, il ne s'est rien passé comme cela avait été le cas la veille, sur la route où nous nous trouvions. Nos deux destins nous avaient dans un effet papillon fait échapper à des accidents pour lesquels nous n'étions probablement pas attendus.
J'ai fait demi tour pour ramener cette autostoppeuse à son point de départ et puis j'ai repris la route en repassant seul sur les lieux des accidents. Je ne saurai jamais ce que j'aurais subi si je m'étais arrêté dès la première entrevue avec elle. Je sais seulement qu'elle n'est pas restée sans influence et je me demande si je n'aurais pas du l'emmener plus loin.
C'est toujours à la fin des voyages qu'on se pose ce genre de question, au moment où l'on commence à se nourrir de fin.