Nombre de messages : 2214 Age : 44 Localisation : Antony Date d'inscription : 08/04/2008
Sujet: Grand Seiko GMT Spring Drive Mer 10 Déc 2008, 19:53
Après plusieurs semaines à mettre en compétition la Grand Seiko Springdrive GMT et la Rolex GMT II céramique, après pas moins de 4 essais, j’ai pris la direction du Soleil Levant… Voici une petite revue de cette Grand Seiko
Caractéristiques Nom de code : Grand Seiko Spring Drive GMT SBGE001 Calibre : 9R66 (calibre Spring Drive à réserve de marche de 72h) Poids : 177 grammes Taille du boitier hors couronne : 43,5 mm * 14,7 mm Boitier : acier 316L Glace : saphir traité anti reflets intérieur Lunette : saphir à 72 crans Couronne : vissée, étanchéité 200m Prix catalogue : 4700 euros
La tenue d'apparat
Sur-boite en simili cuir, enveloppe intérieure en papier de soie, boite en feutre bleu. Je trouve le matériau assez original mais moins classieux que du bois ou du cuir quand même. Une autre idée du luxe avec la vue japonaise, A l’intérieur, un guide d’utilisation en français. La traduction n’est pas parfaite mais je considère ça comme une petite erreur de jeunesse due à l’implantation assez récente de la marque en France ;-)
Le boitier
Le boitier de cette Grand Seiko est assez imposant mais sa découpe en biseau lui donne une impression de finesse. Il se pose parfaitement sur mon poignet de 18 cm. La finition est d’excellente facture, alternant les parties brossées et polies. Les cornes sont intégrées au boitier, ce qui donne une parfaite impression de robustesse. Elles sont incurvées pour s’adapter au mieux au poignet. Le travail réalisé sur les cornes est superbes, avec une alternance de brossé / poli. Le mouvement est enfermé sous un fond vissé travaillé.
La couronne
Il s’agit d’une couronne vissée assurant une étanchéité de 200m. Le travail sur la couronne est superbe, elle est magnifiquement cannelée. Cette couronne est siglée GS et possède 3 crans pour actionner les différentes fonctions de la montre - premier cran : le remontage manuel - deuxième cran : réglage des heures par pas d’1 heure et réglage de la date - troisième cran : stop secondes, réglage des minutes et de l’aiguille GMT Il me semble que ce système est le même que celui employé par Rolex sur sa GMT céramique. Placée à 4h, je trouve que cela participe à originalité à la montre.
Le bracelet
Il est somme toute assez classique dans son design et est très bien fini, le système de raccordement au boitier s’apparente au solid end link de chez Rolex mais je ne sais pas si cela porte un nom chez Seiko. L’ajustement du bracelet sur le boitier est parfait. On verra à l’usage ce qu’il en est. La boucle déployante est massive, siglée GS. Sa fermeture est sûre. Il n’y a pas de réglage possible pour l’ajustement du bracelet comme sur une plongeuse ou la Rolex, mais des demi-maillons de part et d’autre de la boucle permettent un ajustement assez fin.
Le cadran
Il est d’un noir profond, barré de quelques inscriptions. Autant le « SEIKO » ne me dérange pas, autant j’avoue ne pas être fan à 100% de la typographie « Grand Seiko » Par contre, le travail réalisé sur les index est superbe et le lumibright subtilement intégré. Le lumibright est un procédé breveté Seiko, c’est le pendant japonais du luminova employé chez les suisses. La réserve de marche est aussi bien intégrée et constitue une complication supplémentaire et intéressante, surtout lorsque l’on n’a pas porté la montre depuis plusieurs jours : un rapide coup d’œil permet de voir qu’il est temps de la remonter. La date est présente à 4h, je trouve l’emplacement original et parfaitement lisible.
Les aiguilles
Les heures et les minutes sont superbement biseautées et rejoignent le design des index. Ici aussi le lumibright est bien présent et permet une excellente lecture par faible éclairage. Bien sûr l’aiguille des secondes est totalement envoutante, une grande glissante sans à-coups. Je dois dire que cette aiguille des secondes m’a particulièrement charmé au moment du choix. L’aiguille GMT est d’un rouge très lisible qui tranche bien avec le noir du cadran. Elle est aussi recouverte de lumibright.
Une petite vidéo de l'aiguille des secondes
La lunette
Il s’agit d’une des plus belles lunettes que j’ai pu voir à ce jour et à ma connaissance le seul modèle à lunette saphir sur le marché. A comparer avec la céramique de la Rolex, je trouve que le saphir employé ici reflète encore mieux la lumière et renvoi de subtiles nuances de couleurs allant du gris clair au noir profond. C’est une vraie réussite. Cette lunette a aussi fait pencher la balance en faveur de la Seiko. Elle est pourvue de 72 crans, ce qui en fait un pas assez étrange de 20mn. Son maniement est très agréable. Sous le saphir, du lumibright recouvre tous les chiffres, la nuit c’est une tuerie !!!
Le mécanisme
Il s’agit du Spring Drive 9R66 possédant 72 heures de réserve de marche. Je dois dire que ce mécanisme m’a fait douter quant à savoir si je devais le classer parmi les mouvements mécaniques ou bien comme une sorte d’hybride.
Le fonctionnement du Spring Drive est très proche de celui d’un mouvement mécanique. L’énergie cinétique est emmagasinée dans un ressort moteur qui entraîne les engrenages actionnant les aiguilles de la montre. Cependant, à l’extrémité du rouage, l’échappement conventionnel à ancre et balancier a été remplacé par une sorte de dynamo miniature, le tri-synchro qui transforme l’énergie mécanique en énergie électrique puis électromagnétique. Cette dynamo produit ainsi de l’énergie électrique en tournant à la vitesse très précise de 8 révolutions par seconde, soit 28 800 à l’heure. Pendant ce temps, la résistance magnétique peut être régulée par le circuit électrique alimenté par la dynamo. Cette alimentation électrique est à son tour régulée par un circuit intégré, piloté par le quartz, qui contrôle la cadence du mouvement. Si cette cadence est trop rapide, elle est freinée, si elle est trop lente, elle est accélérée. Clairement ce point ci fait débat.
Voici un éclaté de l’objet du débat
Bien entendu, cette évolution n’emporte pas l’unanimité mais je pense que chacun doit se faire sa propre idée. Pour ma part j’ai décidé de classer ce mouvement du côté des mouvements mécaniques : point de remontage du ressort moteur, point d’énergie. Rien n’est emmagasiné pour servir de stockage d’énergie. C’est tout simplement un schéma d’échappement différent. Le résultat en tout cas est incontestable lorsque l’on voit la seconde glissante c’est assez hypnotisant. La précision est aussi grandement améliorée grâce à ce système, j’essaierai de voir dans les prochaines semaines ce qu’il en est sur ma montre. Pour plus d’informations sur ce mécanisme, vous pouvez aller lire le site spring drive : http://www.springdrive.fr/
Mes sources sur ce mécanisme et des infos sur Seiko : Journal de la Haute Horlogerie http://journal.hautehorlogerie.org/fr/passion/atelier-technique/approche-japonaise-haute-horlogerie.html http://journal.hautehorlogerie.org/fr/correspondances/tokyo/haute-horlogerie-au-japon.html
Seiko, un nom qui ne fait pas rêver...et pourtant
Qu’il est loin le Japon… et en même temps si près dans toutes les technologies qui nous entourent. Soyons clairs, Seiko est surtout connu pour le quartz et Seiko c’est aussi un gros problème de positionnement. Leurs montres vont de 100 euros à 130000 euros, leurs gammes ne sont pas claires et au milieu de tout ça il y’a Grand Seiko. Mais dans leur haut de gamme, les japonais ne font pas beaucoup parler d’eux et pourtant il s’agit bien d’une manufacture à part entière. Les Grand Seiko (automatiques ou Spring Drive) sont entièrement assemblées à la main sur la base de composants réalisés en interne, j’entends par là que les verres, les boitiers, les bracelets, les aiguilles, les mouvements, etc… sont fabriqués en interne et non sous-traités. Difficile de faire plus manufacture !!!
« L’atelier Seiko le plus expérimenté – le Micro Artist Studio de Shiojiri, dédié aux Credor Sonnerie – affiche une production annuelle de… cinq montres pour… huit horlogers. Les maîtres-horlogers de Shiojiri travaillent sous le portrait de Philippe Dufour, mais leur chemin sera long : une visite de Shiojiri – établissement qui fabrique également les 1 500 montres Spring Drive par an – est une remontée dans le temps, avec des machines qu’on ne voit plus en Suisse depuis les années quatre-vingt, des rythmes de production nonchalants et de notables déficits dans la rigueur des procédures. » (la lettre Business Montre n°181). A côté de la super-production du quartz, la production mécanique chez Seiko fait presque figure d’horloger indépendant… http://www.businessmontres.com/breve_181.htm
Concernant le Spring Drive, il est le fruit de 28 années de développement, pas moins de 600 essais pour jalonner divers prototypes jusqu'à la version finale. A noter que le Swatch Group a tenté d’imiter ce type de mouvement, sans grand succès jusqu’à présent.
Je tiens aussi à signaler que ce qui fait un peu rêver, c’est la qualité d’accueil et la connaissance du personnel du Seiko Center à Paris. J’y ai trouvé un personnel de grande qualité, pointu et sympa et pour avoir écumé pas mal d’AD de différentes marques, les vendeurs n’ont pas à rougir face aux meilleures boutiques. . J’en profite pour remercier Delphine qui est vraiment une personne très compétente et très sympa. Le jour de l’achat (04/12/2008), une soirée était organisée pour la presse, j’ai eu droit à une invitation à la soirée (que j’ai malheureusement dû décliner ayant d’autres obligations) et une coupe de champagne. J’ai senti toute l’équipe du magasin à l’offensive pour la présentation aux journalistes, la marque souhaite clairement plus de visibilité. Le site internet du Seiko Center est aussi un bon outil de communication pour la marque et offre pleins d’informations en français sur le Spring Drive : http://www.seikocenter.fr/
Enfin, au-delà du Seiko Center, Seiko a implanté un centre de réparation agrée pour le Spring Drive sur Besançon. Ce centre prend en charge les révisions standards et les petits dysfonctionnements. Par contre dès que c’est un peu plus sérieux, la montre fait le grand saut jusqu’au Japon (délai moyen annoncé pour une intervention au Japon : 6-8 semaines). Je trouve que c’est une bonne nouvelle de sentir Seiko se rapprocher du marché Européen. J’ai pu discuter avec Alain, l’un des deux horlogers présent sur Besançon et de passage à Paris pour la soirée presse : il y’a un vrai transfert de compétences pour faire de Besançon un centre de réparation aussi pointu que la maison mère au Japon.
Alors au moment du choix, qu'est ce qui a fait la différence ?
Selon mon appréciation la Rolex GMT II céramique et cette Grand Seiko se positionnent sur le même créneau : finition au top, mouvement de manufacture et complications équivalentes.
J’avais vraiment flashé sur la Rolex, mais la montre que je cherchais devait répondre au besoin de la porter tous les jours et honnêtement je ne me voyais pas porter la Rolex au quotidien, un peu trop « précieuse » pour cela et ne correspondant pas à ma personnalité. La GMT II céramique est une superbe montre, mais ne répondant pas au besoin que je m’étais fixé tout simplement. Et puis, la date sous cyclope qui me plaisait au début m’a finalement lassé au bout de 4 essais, c’est donc sans regrets que j’ai détourné les yeux de la belle Helvète.
Je mentirais en disant que l’image des 2 marques ne m’a pas influencé et qu’il m’a fallu pas mal de temps avant de me sortir la GMT II définitivement de la tête comme choix « raisonnable », mais la Grand Seiko était bien ma préférée.
Et pour Grand Seiko, un point qui m’a aussi attiré : l’exclusivité, le modèle est peu produit, peu distribué et c’est un sentiment assez sympa de porter une montre que l’on ne rencontrera pas tous les jours sur un autre poignet (quoique j’étais le troisième client de ce modèle en une semaine...)
Voilà, je suis particulièrement heureux de pouvoir porter cette Grand Seiko, merci au FAMeurs qui m’ont fait découvrir cette marque. Quant au prix ? J’ai pas mal lu de Seiko que « c’est pas mal mais mettre ce prix là dans un Seiko n’est pas raisonnable »… De mon point de vue, disons que j’avais réuni les sous pour une GMT II ; avec la Seiko j’ai rempli pleinement mon cahier des charges et en plus il me reste de l’argent pour ma prochaine montre alors oui il est tout à fait raisonnable d’envisager Seiko comme une équivalence des montres Suisses haut de gamme.
Au poignet
Près de 44 mm de diamètre, ça fait un peu peur pour poser sur un poignet de 18 cm. Après presque une semaine à porter quotidiennement cette Seiko je suis particulièrement surpris du confort qu’il en ressort. La forme du boitier en biseau lui permet de suivre les mouvements du poignet sans aucune gêne. Le fond plat lui permet de se poser parfaitement sur le poignet. Aucun problème sous les chemises. Il y’a un vrai côté bien pensé dans la réalisation de cette montre : superbe et imaginée pour le confort. Par contre difficile d’imaginer porter plus gros pour ma taille de poignet.
Voilà, c'est fini, j'espère que vous étiez confortablement assis car c'était un peu long . N’hésitez pas à me dire si j’ai écris des âneries dans cette revue
Rabbit.
Gibbs01 Passionné absolu
Nombre de messages : 2717 Age : 59 Localisation : ain Date d'inscription : 28/11/2007
Sujet: Re: Grand Seiko GMT Spring Drive Mer 10 Déc 2008, 20:09
Magnifique montre FELICITATIONS Rabbit Belle SEIKO
benoit87 Nouveau
Nombre de messages : 15 Localisation : centre france Date d'inscription : 09/11/2008
Sujet: Grand Seiko GMT Spring Drive Mer 10 Déc 2008, 20:36
Trés belle revue, trés complète. Je suis en train de me documenter sur des modèles quasi similaires et je dois avouer que cette superbe grand seiko a de trés gros atouts en rapport avec mes critères de recherche. Notamment le côté peu courant de ce modèle. Encore une fois, félicitation pour cet achat !!!
ben thomas Membre très actif
Nombre de messages : 200 Date d'inscription : 19/04/2007
Sujet: Re: Grand Seiko GMT Spring Drive Mer 10 Déc 2008, 21:12
dis moi tu travailles à la NASA ? qu'elle revue magnifique et complète, photos incroyable, quel talent.... bravo!