Je reviens de mes propres obséques. Ce fut très honorable, pas grandiose mais honorable. Il n'y avait pas grand monde mais c'est assez normal car je fréquente peu la société civile. J'ai vu quelques pleureuses en train de pleurer et mes veuves. Elles étaient belles mes veuves , très dignes, pâles et dignes. Elles se sont passées mes mouchoirs en papier , ceux que je conservais dans une boite en argent sur mon bureau.
Ma dernière veuve, l'avait plus somatre que les autres. Elle avait il est vrai, un souvenir plus frais de notre dernier rapport. J'avais comme d'habitude été assez efficace pour lui donner la dose de plaisir qui lui faisait aimer nos rencontres.
Le prêtre qui célébrait la cérémonie a correctement raconté ma vie mais je n'ai pas aimé le châpitre sur ma mort. " De guerre lasse, il est allé le soir de son anniversaire s'asseoir sur la ligne de chemin de fers, celle du train à grande vitesse et fut pulvérisé en un instant de raison. Ses derniers neuroness furent balayés par l'essuie glace du pare-brise sans même que le conducteur de l'engin ne constate l'anormalité de la couleur du grain à l'approche de Paris Capitale."
Vous voyez, on ne devrait parler des morts que pour ce qui concerne leur vivant. Mais allez-vous me dire comment ai-je pu assister à mes propres obséques et être là pour vous les raconter ?
C'est assez simple en fait. Prenez quelqu'un comme vous, assurez-vous qu'il vit comme vous et a à peu près la même situation et vous constaterez qu'il réagit comme vous aux mêmes élèments de contexte.
Une même éducation conduit des gens de même condition aux mêmes conclusions. C'est comme cela. Il suffit d'identifier quelqu'un qui a vécu plus tôt que vous la situation pour en déduire ce que vous allez faire.
Je vous rassure, je n'irai pas me poser sur la ligne TGV car j'ai horreur des transports en commun.
Il faut toujours tirer de la vie des autres une expérience fut-elle négative.
Accueil 
Comme quoi , ça me va assez bien....je ne suis coupable de rien puisque c'est la fatalite de ma condition 