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| Sujet: Actu : «Il faut savoir s’adapter à un marché horloger rétréci» Mar 24 Mar 2009, 07:24 | |
| - Citation :
- «Il faut savoir s’adapter à un marché horloger rétréci»
BASELWORLD | La grande foire commence jeudi. Dans un marché durement touché par la crise.
PIERRE-YVES FREI | 24.03.2009
Il est, selon ses propres mots, un «petit parmi les grands». Fawaz Gruosi, fondateur et patron de la marque genevoise de Grisogono, active dans la haute horlogerie et la joaillerie, participera dès jeudi à la neuvième édition du Baselworld, le plus grand événement horloger du monde. Peu enclin à la langue de bois, il livre ses espoirs et ses craintes dans un marché touché par la crise.
Avec la crise, on dit que la mode horlogère change. Que le clinquant recule au profit des valeurs sûres. Qu’en pensez-vous?
Voilà neuf ans que de Grisogono est actif dans le haut luxe horloger. Et croyez-moi je ne me sens pas du tout concerné par ce genre de remarque. Je n’associe pas nos pièces horlogères à du bling-bling, que je n’ai d’ailleurs jamais apprécié, mais à l’originalité et à l’avant-garde. Notre succès jusqu’ici prouve que nos choix sont les bons. L’ostentation et l’austérité sont plus des affaires de goût que de mode.
Même en temps de crise?
Oui. Il reste des acheteurs pour toutes sortes de modèles. Mais on ne peut nier la crise. Ce serait absurde. Le marché américain est en nette diminution. Quant à l’Asie, nous n’y sommes présents que depuis trois ans. C’est un peu tôt pour juger. Notre marché le plus important reste l’Europe. Et là, il n’y a pas de quoi pavoiser. Nos contrats avec les détaillants sont en recul de 43% environ. Quant aux ventes, dans nos propres boutiques, elles ont diminué de 22% environ. Que voulez-vous, c’est la crise et il faut espérer qu’elle passe au plus vite.
Qu’attendez-vous des contacts avec les détaillants à la Foire de Bâle?
Je suis loin d’être hypernégatif. Non seulement nous avons les mêmes détaillants, mais de nouveaux arrivent. Il faut s’adapter à ce marché rétréci. C’est pourquoi nous avons choisi de ne présenter cette année qu’une seule nouveauté en lieu et place des trois ou quatre d’ordinaire. Comme nous n’avons pas encore livré toutes les commandes de 2008, nous nous concentrons pour l’instant à les honorer.
En 2008, vous cherchiez 100 millions de francs pour votre développement. Où en êtes-vous aujourd’hui?
Je pense annoncer officiellement un accord dans un mois environ. Cet argent nous permettra tout d’abord d’honorer des factures auprès de nos fournisseurs qui ont fait preuve de confiance et de patience. Ensuite, nous pourrons développer de nouveaux modèles en horlogerie comme en joaillerie. Et finalement, nous construirons une usine à Genève d’une surface de 4000 m2, avec une option pour 1500 m2 supplémentaires.
Avez-vous dû prendre des mesures pour passer la crise?
Nous avons compressé les coûts là où c’était possible, donc essentiellement dans le marketing, la publicité et les événements. Fort heureusement, jusqu’ici nous n’avons procédé à aucun licenciement sec. Certains départs n’ont pas été remplacés, c’est tout. Mais notre société reste parfaitement saine; nous avons fait 117 millions de chiffre d’affaires en 2008, vendu 2700 pièces d’horlogerie et 4300 pièces de joaillerie.
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Une foire dans la brume
C’est jeudi que Baselworld, le plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie, ouvrira ses portes dans la ville rhénane. L’ambiance? Sans doute excellente pour les volontaristes, incertaine pour les adeptes du franc-parler. Car les deux discours existent, de même que toutes les interprétations possibles sur la situation.
Sur le plan statistique, la Foire de Bâle affichera tout de même un peu moins complet qu’à son habitude, avec 2000 exposants plutôt que 2087 l’année précédente. Pas de quoi dérégler une pendule pour autant. Côté exportations, les derniers chiffres en revanche sont un peu plus inquiétants.
La chute est de 22,4% au mois de février par rapport à la même période un an plus tôt. L’autre test se déroulera à Baselworld. C’est là que les horlogers pourront sonder l’humeur des détaillants. Il y a quelques jours, François Thiébaud, président du Comité des exposants suisses, déclarait «s’attendre à des carnets de commandes inférieurs de 15 à 20% par rapport à ceux des années précédentes. (pyf) http://www.tdg.ch/actu/economie/savoir-adapter-marche-horloger-retreci-2009-03-23 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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