ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu: Les horlogers quittent Bâle «déçus en bien» 3/4/2009, 07:29 | |
| - Citation :
- Les horlogers quittent Bâle «déçus en bien»
BASELWORLD | Hier, les exposants quittaient la grand-messe de l’horlogerie. Le bilan est contrasté mais loin d’être catastrophique.
ÉLISABETH NICOUD | 03.04.2009
Ils sont venus moins nombreux mais qu’importe. «Ils», les acheteurs, ont arpenté les stands de Bâle dans des délégations moins fournies que lors des années fastes, particulièrement dans les rangs des Américains et des Chinois. Résultat: le plus grand rendez-vous horloger fermait hier ses portes avec une fréquentation en diminution de 12% par rapport à 2008, avec 93 900 visiteurs. Impressions d’un salon qui n’a pas été celui de tous les dangers.
- Baromètre. Baselworld est décrit comme le baromètre des mois à venir dans l’horlogerie, avec quelque 359 marques internationales représentées lors de cette édition. Cette année, cette prise de pouls revêtait une importance toute particulière alors que les horlogers suisses faisaient grise mine après la chute des exportations en février (–22,4%). La situation varie fortement d’une marque à l’autre, mais globalement, les exposants repartent satisfaits, compte tenu de la situation économique, «presque déçus en bien», lance Jean-Daniel Pasche, le président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse. Il faudra toutefois attendre mi-avril pour connaître l’évolution exacte des exportations en mars, ajoute-t-il.
- Commandes. Ne comptez pas sur un horloger pour donner un pointage exact de ses carnets de commandes. Le secteur connaît un problème de surstockage, pratiqué allégrement par des détaillants, notamment asiatiques, qui achetaient à tour de bras en période d’euphorie. Ces «réserves» peuvent, dit-on, aller jusqu’à 24 mois! Sans compter le coup de frein conjoncturel, particulièrement aux Etats-Unis (–38,2% en janvier et février), un marché d’importance pour Rolex, Patek Philippe – qui table sur une baisse de 25% cette année –, Omega ou Breitling. Au dire de Nick Hayek, le directeur général de Swatch, le destockage est en cours. En mars, «les détaillants ont recommencé à commander», estime le patron du numéro un mondial de l’horlogerie.
- Emplois. Difficile de connaître, pour l’heure, l’impact global depuis le début de la crise financière sur les emplois, relève la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, dont les statistiques ne paraissent qu’annuellement. Cas par cas, on peut noter que Swatch affirme ne pas licencier ni recourir au chômage technique. Le Neuchâtelois Ulysse Nardin vient de mettre ses 270 employés au chômage partiel. Richemont réduit la voilure: 35 licenciements dans sa filiale de cadrans horlogers Stern Créations, à Meyrin, après 80 emplois menacés chez HGT, autre filiale de composants aux Brenets. «Ce sont les sous-traitants qui sont les plus affectés, ce qui est une constante lorsque l’industrie freine», note Jean-Daniel Pasche.
- Leçons. La 37e édition de Baselworld a échappé au pire.
Il n’empêche: l’ambiance a changé. «Les sociétés horlogères ont remis les acheteurs, et le public, au centre», analyse Grégory Pons, auteur du site Business Montres & Joaillerie. Autres constats: des commandes conclues à court terme et une propension des marques à présenter des «produits de crise». Des modèles dépouillés de certains artifices afin d’en faire baisser les prix. «Ebel ou Longines ont très bien su s’adapter», note-t-il. Reste que pour ce fin connaisseur, il n’y a aucune leçon claire à tirer de ce salon: «On disait le moyen de gamme plus affecté par la crise tandis que le luxe tire son épingle du jeu. C’est faux: il n’y a absolument pas de règles!»
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«Ce n’est pas la berezina»
François Thiébaud, président de Tissot (Swatch) et du comité des exposants suisses à Baselworld, répond à nos questions.
Quel bilan pour l’édition 2009?
Je l’avais prédit lors de l’ouverture du salon. Et je persiste. L’horlogerie suisse a crû de plus de 70% en cinq ans. Ainsi, après la chute des exportations en février, si 2009 termine sur un recul global des ventes de 10% à 15%, suite à un record de 17 milliards de francs en 2008, cela reste une excellente performance! Ce n’est pas la berezina. Je rappelle qu’en 2002, lors de l’épidémie du SRAS, les stands étaient désaffectés. Ce qui n’était de loin pas le cas de cette édition, qui a été bonne.
Et pour Tissot, la marque que vous dirigez?
Pour nous, tout ce que je peux dire, c’est que les affaires étaient au même niveau qu’en 2008. Nous avons présenté des nouveautés, comme des produits tactiles ou un modèle chronographe vendu à 780 francs, une première dans le domaine, qui ont reçu un excellent accueil.
Quelles sont les recettes pour affronter la crise?
Les crises ont ceci de bon que chaque marque prend sa respiration et doit parfois repenser sa personnalité. C’est la fin de l’ère de la frime.
J’entends par là des modèles auxquels on ajoute des pierres précieuses valant peut-être 1000 francs, facturés à plus de 10 000 francs. Un certain «nettoyage» va se faire dans la branche. Par contre, il est clair qu’une petite manufacture indépendante, de cadrans ou de boîtiers, souffre malheureusement beaucoup plus qu’un grand groupe. http://www.tdg.ch/actu/economie/horlogers-quittent-bale-decus-bien-2009-04-02 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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