Afin de vous faire patienter avant la revue prochaine de mon chrono 1815, je vais essayer de vous expliquer par A + B les raisons de mon choix.
En guise de préambule, un petit rappel de parcours et un développement sur les axes que j’envisage pour ma collection :
Pour le moment ma recherche de montres se tourne vers deux axes :
des montres habillées des montres atypiques. A ces deux axes j’ai ajouté des critères personnels d’esthétique mais aussi d’intérêt à mes yeux de tel ou tel mouvement (histoire, finitions, « codes horlogers », fiabilité…)
Donc après avoir fait l’acquisition de ma première montre automatique (GO Gangreserve) puis d’avoir erré quelque peu ( Louis Erard, Jean Richard…), je me suis rapidement intéressé aux chronos qui me semblent la complication la plus intéressante aujourd’hui (quoique tout à fait relativement). J’ai donc craqué comme beaucoup ici pour une speed pro fond saphir.
Glashütte Original Senator Gangreserve crédit perso
Toujours dans l’esprit classique j’ai opté par la suite pour un joli chronomètre de marine UN dont le cadran aux reflets émaillé m’attirait fortement.
Puis ce fut une NHC Analogica or rose qui réunissait le côté affichage original (même si dès le XVIIeme cet affichage fut utilisé) et une esthétique très chouette de par ses cornes renforcée par l’or rose.
Après ce fut une Royal Oak 15300 tant pour son mouvement très intéressant que pour son design atypique.
Chronomètre de Marine Ulysse Nardin crédit perso
NHC Analogica crédit perso
Royal Oak Audemars Piguet 15300 crédit perso
Enfin ce fut une Blancpain 7002 là pour le coup un mouvement « basique » mais splendidement retravaillé ; cette montre ne cesse de m’étonner car elle sait se faire discrète tout en étant très élégante dans son habillage. C’est donc presque pour moi la montre parfaite habillée tant le rapport qualité prix est intéressant.
Blancpain Chronomètre 7002 crédit perso
Parallèlement un petit gousset répétition minute vint s’adjoindre à ces jeunes montres, tant pour le travail du mouvement que pour sa complication magique.
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répétition minute crédit perso
Un jour dernier m’est venue l’idée sommes toute courante de vouloir rationaliser quelque peu afin de pouvoir me trouver une pièce emblématique, de la complication chrono et qui réunisse les différents postulats de ce que je recherche.
Le grand nettoyage de printemps fait (il y en a déjà deux trois que je regrette) j’ai commencé ma recherche.
J’ai donc exploré trois pistes :
Celle des grands classiques PP, VC, Breguet
Celle des pièces moins courantes mais non moins attrayantes : GO panograph et cie, JLC Duomètre, rattrapante UN sur base Vénus, Monopoussoir UN, Cartier Tortue Monopoussoir,…
Celle des pièces vintage avec en vue les chronos Longines 30CH et 13ZN
Mes interrogations et mes conclusions :Exit tout d’abord quelque pièces, qui loin d’être inintéressante ne satisfaisaient pas pleinement au cahier des charges : le chrono IWC Portugaise (dont j’admire pourtant l’élégance), les EP dont je reste persuadé que la finition esthétique pourrait être plus poussée, les Speed dont la boîte sport ne correspondait pas à ma recherche…
Exit aussi le chrono Chopard LUC qui navigue pour moi entre l'habillé et le sport et dont le mouvement me laissant complètement froid contrairement aux autres calibres LUC
Exit encore les Longines 30CH et cie... faute de temps pour y faire monter un fond saphir et de certitude d'avoir un mouvement propre. Pourtant c'est la un des plus beaux chronos Flyback
Crédit Stevewatch
Le Duomètre JLC : c’est du lourd, de l’exceptionnel et du magique. J’ai été épaté par le niveau de finition qui est attrayant. Cependant l’aspect trop massif de la montre ne colle pas avec l’esprit que je me fais d’un chrono élégant.
Duomètre crédit Amanico / Per l'Onore
Toujours chez JLC une rareté le chronographe Réverso rétrograde. Un concept génial ! Côté pile un cadran classique et habillé. Côté face le chrono avec un affichage atypique. Seule la taille, qui ne me paraissait pas équilibrée ne m'a pas fait craquer.
crédits Ninanet Steevewatch
Le Panograph GO : j’ai un attachement particulier pour GO ; ma première montre, et puis un outil de production passé de la période socialiste à l’actuelle avec réussite ce qui est assez rare à ma connaissance. J’ai été un peu déçu par sa configuration, car c’est en fait un Panoretrograph tronqué de sa partie retro, du coup je ne me fais pas à ce vide sur la platine.
Panograph crédit ThePurist
Toujours chez GO le Panoretrograph : j'ai trouvé le mouvement très sympa et original. La montre m'a semblée un peu massive et la sonnerie courte à mon goût.
Encore chez GO la Senator Rattrapante : elle m'est apparue trop massive. Mais le mouvement est craquant
Senator Rattrapante crédit voir dessus
Montblanc collection Villeret : Un splendide mouvement surtout en rattrapante. Une des plus belles finitions. Pensez donc la filiation avec Minerva est encore tellement visible !
Reste la taille un peu importante et surtout le « Pure mécanique horlogère »… dommage je passe donc à la suite
Cal 16-29 source Ornatus-mundi
monopoussoir Villeret crédit photos-de-montres.com
Montblanc toujours : le chrono Rieussec. Une agréable découverte. Un mouvement intéressant et surtout un habillage très chouette. J’adore son cadran. La déco du mouvement et ce qui est visible reste quelque peu en dessous de ce que j’ai pu voir ailleurs. Je passe aussi.
Chronographe Nicolas Rieussec crédit ThePurist
La Cartier Tortue Monopoussoir : elle possède le même mouvement que l’UN mais aussi qu’une GP et que la Cuervo Y Sobrino. La boîte est superbe, le mouvement très attirant et l’ensemble est bien équilibré. J’ai pu essayer deux versions, sur l’ancienne je n’étais pas emballé plus que cela par la typo. Sur le second là c’est le guillochage qui me laissait songeur.
Cartier Tortue Monopoussoir
Les chronos PP sont rapidement restés de l’ordre du rêve pour une question budgétaire. Mais clairement c'est parmi les plus beaux chronos
Pareillement certains chronos d’indépendants sont restés dans le même classement, même si deux sont sublimes à mes yeux Kari Voutilainen et Lange & Heyne avec son totalisateur central.
Chronograph Kari Voutilainen source Kari Voutilainen
Chronograph Lange & Heyne
D’autres ont été mises de côté car les pièces produites sont rares ; je suis passé plusieurs fois à côté d’enchères concernant la rattrapante UN ; pareil pour le monopoussoir UN qui en fond saphir se fait très rare.
Même combat pour la splendide rattrapante De Bethune
De Bethune rattrapante source Ornatus Mundi
Le cas Vacheron Constantin. C’est là où je commence à faire mon difficile :
La version ancienne me plait bien pour la boîte mais pas du tout pour les aiguilles que je trouve trop fine. Dans cette version ancienne, mention spéciale à la version platine qui est beaucoup plus sexy mais du coup un poil chère pour moi.
Vacheron Constantin Chronograph crédit Per l’Onor / Amanico
La nouvelle version j’aime beaucoup les aiguilles mais pas du tout le guillochage que je trouve trop lourd. Qui plus est je suis dubitatif quant à la forme des poussoirs
Vacheron Chronograph Malte crédit ThePurist
Passons à Breguet :
Enfin un sublime guillochage ! Et le reste de l’habillage est à l’avenant (belles aiguilles bleuies)…
En 35 mm la réf 3237 sans clous sur le chemin de fer
Et en 38 mm la réf 5237 avec les clous
Question matière j’ai le choix or blanc, or rose et or jaune au choix. Je me dis que j’ai enfin trouvé mon bonheur…
Or en la passant au poignet j’ai eu l’impression d’avoir un smiley sous les yeux avec les deux compteurs et le numéro de série… grosse tristesse !
le 3227 crédit Europeanwatch
le 5237 crédit Timetunnel
Pour rester dans le Lémania et transiter déjà vers l’exotique Roger Dubuis fait très bien la transition.
Si ses mouvements actuels de chrono sont sublimes (micro-rotor + RAC) le ramage n’est pas à la hauteur du plumage à mes yeux. Trop massif, trop sport.
Roger Dubuis Excalibur crédit Timetunnel
Par contre avant cela ils ont développé de splendides montres emboîtant du Lémania. On y retrouve de tout en diamètre surtout du 34mm au 39 et quelques versions monopoussoir cadrans émaillés… reste le problème de la pérennité de la marque et de son SAV qui m’ont quelque peu refroidi. Par ailleurs, n’ayant pu passer ces montres au poignet du coup avec l’expérience Breguet je suis resté prudent et n’est pas franchi le cap.
Roger Dubuis Hommage Chronograph crédit Timetunnel
Un gentil petit génie me signale que j’oubliais dans ma quête un part non négligeable de la production de chronographes ; Lange & Söhne !
Effectivement on retrouve dans leurs chronos un mouvement très intéressant de part ses fonctionnalités, habillé de façon très élégante avec des aiguilles en or ou acier bleui et des cadran en argent de Saxe.
En effet la série des calibres 951 ont tous la fonctionnalité Flyback et un intéressant compteur instantané des minutes.
Il existe en version « simple » le 1815 Chronograph et en version « grande date » le Datograph.
1815 Chronograph crédit FX
Datograph crédit Stevewatch
Je suis donc allé en essayer de multiples versions or rose fond clair et fond noir pour le Dato, or rose fond noir et or blanc fond clair pour le 1815.
Le Datograph, outre son prix plus élevé, avait tout de même pour lui de splendides index appliqués. Mais son épaisseur un peu plus importante et son poussoir de date à 11h m’ont fait reculer.
J’ai donc craqué au bout de quelque mois pour le 1815 Chronograph en or rose cadran noir.
Question finition, on aime ou pas, mais il faut reconnaître que c’est parmi les plus beaux anglages de grandes manufactures que j’ai pu contempler. Après l’aspect « napperon » (sic Arnaud ou Sissou je ne sais plus) de la gravure et vis bleuies je laisse à chacun le soin d’apprécier.
Question chrono, c’est le plus doux que j’ai pu actionner, rien à voir avec le Lémania ; le flyback et le compteur instantané ont joué aussi. Le remontage est à l’aune.
Question construction : on voit bien que le parti pris est différent, j’apprécie l’harmonie du Lémania mais ici l’aspect profondeur de la construction rend encore plus impressionnant le travail de décoration.
Je ne me lasse pas de cadran qui en fonction de la lumière prend des teintes allant du bleu au noir profond.
crédit photos chrono 1815 or rose moi-même
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout