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Sujet: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 19:52
Citation :
Le retour du tritium
Dès le début du XXe siècle, les aiguilles et cadrans luminescents au radium et tritium permettaient de consulter sa montre dans l’obscurité. Mais depuis les années 60, les matières radioactives inquiètent les consommateurs. Et les solutions de remplacement ne sont pas toujours satisfaisantes. Une entreprise suisse a trouvé une solution élégante : enfermer une très faible quantité de tritium gazeux dans de minuscules tubes de verre. Aucune radiation, et un éclairage permanent qui dure au moins dix ans.
Francis Gradoux
Depuis que les garde-temps existent, les horlogers s’attaquent à un irritant problème : comment lire l’heure la nuit ? Soldats, mais aussi insomniaques et promeneurs nocturnes ont besoin de savoir l’heure dans l’obscurité. Longtemps, il n’a existé que trois technologies : la sonnerie à répétition, la chandelle ou le cadran ouvrant permettant de tâter les aiguilles du bout des doigts – les « montres braille ». Evidemment, aucune n’était vraiment pratique.
En se préparant à la Première Guerre mondiale, dans toute l’Europe, des horlogers se souviennent alors de la grande découverte de la fin du XIXe siècle : la radioactivité, démasquée par Henri Becquerel, puis Pierre et Marie Curie qui découvrent notamment le radium luisant faiblement dans l’obscurité.
Aussitôt, ce « phosphore » est appliqué sur les aiguilles et les cadrans des montres d’officiers qui président à la grande boucherie ; ils en sont ravis.
L’approche de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi le goût des voyages et des sports donnent alors un nouvel élan aux montres lumineuses. En Suisse, des ouvrières appliquent au pinceau ce qu’elles nommaient « la colle » : un mélange de sulfure de zinc, de sels de radium et de vernis. Puis la formule est améliorée : on ajoute au radium d’autres matières radioactives comme le prométhéum, le mésothorium et le tritium. Après la guerre, les montres lumineuses deviennent banales ; leur passé guerrier évoquant l’aventure et la plongée sous-marine fait fureur jusque dans les salons.
Au fait, pourquoi les aiguilles brillent-elles la nuit ?
La luminescence se produit lorsque les électrons d’une molécule sont excités par un événement extérieur qui leur apporte de l’énergie supplémentaire. Cet événement peut être une lumière ultraviolette (la fameuse « lumière noire » des discos), une réaction biochimique (le ver luisant), ou la radioactivité. Dans tous les cas les électrons surexcités ne peuvent se calmer qu’en rejetant une partie de cette énergie, sous la forme d’un photon – un grain de lumière.
Pour lire l’heure la nuit, la radioactivité semblait parfaite : toujours présente, ne nécessitant pas d’électricité ni de réaction chimique, elle transformait à bon marché une montre en compagne rassurante et pratique.
Guerre atomique et précision
Mais ensuite, il y eut Hiroshima et Nagasaki, et le monde commença à se méfier de l’atome. Dès le début des années soixante, d’abord pour protéger les ouvrières, la plupart des Etats, dont la Suisse, réglementent l’utilisation des matières radioactives. Peu à peu, le radium et le prométhéum disparaissent et il ne reste que du tritium sur les aiguilles et cadrans lumineux.
En effet, le tritium, un isotope de l’hydrogène, n’émet que de minuscules quantités de radiations, sous forme de rayonnement bêta, le moins « dur », arrêté par une feuille de papier à cigarettes. Dans une montre, tout rayonnement reste confiné par la boîte et la glace. Même en posant un doigt sur une aiguille au tritium, les cellules ne reçoivent aucun rayonnement, puisque qu’il est arrêté par le premier micron de l’épiderme.
Reste un risque, très théorique, d’avaler ou de respirer du tritium, mais il est rare que les consommateurs hument ou mangent une poignée d’aiguilles lumineuses. La très officielle commission internationale de protection radiologique (ICRP) précise que le tritium « présente des risques nuls » et « il apparaît très irréaliste qu’une contamination cutanée puisse avoir un impact sanitaire. »
Mais Mai 68 approche et l’impact psychologique prend le pas sur toute autre considération. Le tritium est une source de radioactivité, il est donc forcément nocif, pensent beaucoup de braves gens. Crainte confortée par des réglementations qui se multiplient dans tous les pays, et un événement inattendu : le changement d’unité de mesure de la radioactivité.
Jusque-là, elle était mesurée en Curies (Ci) et milliCuries (mCi). Le tritium des montres ne dépassait pas un rayonnement bêta de 0,25 milliCuries. Lorsque la curie est remplacée par le becquerel (Bq), le tritium devient alors très inquiétant, puisque les mêmes 0,25 milliCuries deviennent 925 millions de becquerels ! C’est pareil, mais ça jette un froid.
Dès lors les antinucléaires les plus intégristes comme la fameuse CRIIRAD française – organisation privée qui traque le moindre becquerel et veut faire interdire toute radioactivité – peuvent dénoncer les « montres radioactives » capables de « contaminer des consommateurs à leur insu » ! Ces montres n’ont pourtant jamais provoqué le moindre début d’accident, même lorsqu’elles contenaient encore du radium. Et comme le tritium perd la moitié de sa radioactivité tous les 12,4 ans, il disparaît totalement en quelques décennies – pas de problème durable de déchets, donc.
Mais, même non « contaminés », dans les années 70 les consommateurs commencent à bouder les montres lumineuses et les horlogers cherchent à remplacer le tritium. Deux firmes japonaises, Nemoto et Seiko, proposent alors le Luminova et le LumiBrite, deux substances luminescentes non radioactives.
Avec ces vernis, l’événement extérieur qui excite les électrons et les pousse à éjecter des photons est tout simplement la lumière naturelle. Exposés pendant le jour, Luminova, Lumibrite (et maintenant Superluminova) se « chargent » d’énergie et relâchent des photons pendant la nuit. Parfait ! Mais, cette luminescence ne dure que quatre à six heures, et suppose que le cadran ait été longuement éclairé auparavant. Une montre couverte par une manche de chemise ou sommeillant dans une chambre peu éclairée ne luira pas la nuit. Mal pratique pour les soldats ou les adeptes du complet veston…
Alors, le tritium, garantissant une forte luminescence jour et nuit pendant plus de dix ans, est revenu.
Une société suisse, MB-Microtec à Niederwangen (BE), a trouvé la solution : le tritium sous forme gazeuse est enfermé dans de petites ampoules de verre scellé, recouvert à l’intérieur d’une matière luminescente. Le tritium ne luit pas directement, mais apporte son énergie à la matière fluorescente et l’excite, comme l’électricité exciterait un minuscule tube fluorescent.
Ainsi, la très faible radioactivité du tritium est confinée. Ce qui change tout. Les montres commercialisées sous le nom de Traser sont lisibles jour et nuit pendant au moins dix ans et n’émettent aucun rayonnement, si inoffensif soit-il. Au point que la très sourcilleuse Nuclear regulatory commission américaine les accepte pour équiper les soldats des forces spéciales de la Navy, qui en commande aussitôt 500 000 pièces à la firme suisse. Puis la Grande-Bretagne, la Suisse et la France autorisent à nouveau la vente de ces nouvelles montres au tritium. C’est le début d’une renaissance, qui profitera à l’horlogerie suisse, capable de fabriquer des aiguilles et cadrans lumineux permanents, sans provoquer la crainte, même irraisonnée, des consommateurs
.
http://www.montrespassion.ch/index.cfm?id=573
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Invité Invité
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:11
On aurait du acheter des actions de cette entreprise...
NicoSD Membre Hyper actif
Nombre de messages : 650 Age : 61 Date d'inscription : 21/04/2006
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:13
En fait Oris, affirme que sa meistertaucher (produite depuis fin 2003) a un dial et des aiguilles tritium : on voit bien sur cette photo la couleur jaune typique des aiguilles et des indexes
J'ai voulu vérifier, voyez vous-mêmes ça saute aux yeux : seul le pt lumineux de la lunette est vert => au luminova ;
Par contre aucune mention 'T' ou autre ne figure sur le dial
jean-michel Membre référent
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Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:19
pour rappel la couleur de materiau luminescent n'est absolument PAS révélateur du materiau , le tritium cela peut etre vert ... TRES vert meme comme ma navitimer vintage au cadran d'origine :
mais aussi TRES jaune comme sur ma dodane :
quand au luminova il peut lui aussi etre coloré dans toutes les teintes du vert au jaune en passant par le blanc
et meme peut etre parfaitement de la même couleur que le tritium comme sur cette speed : tritium sur le cadran , mais aiguilles au luminova :
A+ JM
Dynamo Membre référent
Nombre de messages : 7028 Localisation : Paris Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:26
Sauf qu'il est impossible de vendre des montres Traser (la filiale française à fermé) du territoire français, du fait des obligations sur la matière radioactif pour chaque revendeur doit remplire pour conserver les montres. Mais, on peut en acheter sur internet.
Merci la CIIRAD, faut qu'il interdise les maisons en granite, aussi
Dynamo
NicoSD Membre Hyper actif
Nombre de messages : 650 Age : 61 Date d'inscription : 21/04/2006
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:26
jean-michel a écrit:
pour rappel la couleur de materiau luminescent n'est absolument PAS révélateur du materiau , le tritium cela peut etre vert ... TRES vert meme comme ma navitimer vintage au cadran d'origine :
Merci pour cette précision bien illustrée , mais qu'en conclues-tu pour l'ORIS ?
Bertrand Puits de connaissances
Nombre de messages : 4276 Date d'inscription : 06/05/2005
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:32
j'avoue ne pas avoir lu l'article en entier mais je pense qu'il contient une erreur.
ce n'est pas le radium ou le tritium qui émet de la lumière (des photons) mais la peinture phosphorescente à laquelle ils sont mélangés.
conclusion, un vieux cadran au radium qui ne brille plus reste néanmoins radioactif, c'est juste la peinture qui est naze.
A+
jean-michel Membre référent
Nombre de messages : 6705 Age : 59 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 31/07/2005
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:46
NicoSD a écrit:
Merci pour cette précision bien illustrée , mais qu'en conclues-tu pour l'ORIS ?
j'en conclu qu'il est impossible de dire au vue des photos si c'est du tritium ou du luminova
je doute que cela soit du tritium si la montre fut fabriquée en 2003 car les suisses etaient deja passé au luminova (depuis 2000) : pour en avoir le coeur net , laisser la montre plus de 48 heures dans le noir total puis regarder , toujours dans le noir, si le cadran est lumineux : si il l'est de façon assez forte c'est presque a coup sur du tritium , en effet le luminova , bien que plus lumineux au départ que le tritium perd a peu pres toute luminescence au bout de 24 heures A+ JM
Ratkiller Membre référent
Nombre de messages : 6072 Age : 65 Localisation : Ile de France. Not far away from Herblay Date d'inscription : 26/04/2006
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 20:47
B'soir, J'ai honte, mais j'avoue, posséder une montre à quartz Luminox. Les index et les aiguilles ont équipées de ces tubes à gaz, et......c'est un vrai phare la nuit ! J'essaierai d'en faire des photos, mais je dois retrouver mon trépied d'abord ! José
NicoSD Membre Hyper actif
Nombre de messages : 650 Age : 61 Date d'inscription : 21/04/2006
Sujet: Re: Le retour du tritium Dim 14 Mai 2006 - 21:11
jean-michel a écrit:
NicoSD a écrit:
Merci pour cette précision bien illustrée , mais qu'en conclues-tu pour l'ORIS ?
j'en conclu qu'il est impossible de dire au vue des photos si c'est du tritium ou du luminova
je doute que cela soit du tritium si la montre fut fabriquée en 2003 car les suisses etaient deja passé au luminova (depuis 2000) : pour en avoir le coeur net , laisser la montre plus de 48 heures dans le noir total puis regarder , toujours dans le noir, si le cadran est lumineux : si il l'est de façon assez forte c'est presque a coup sur du tritium , en effet le luminova , bien que plus lumineux au départ que le tritium perd a peu pres toute luminescence au bout de 24 heures A+ JM
Je suis d'accord avec toi sur ces points et j'ai fait cette vérif => Au bout d'un certain temps dans le noir (j'ai pas compté ), le dial et les aiguilles sont encore un petit peu lumineux, mais le point lumineux de la lunette, non. Cette façon de luire me rappelle un peu les breits des années 90 (mélange de tritium pour la persistance et de luminova pour briller dès qu'on rentre dans le noir)
Par ailleurs, regarde à nouveau sur cette photo, PAS la montre mais la 1ere page en bas du livret sur lequel est posé la toquante :
sur la 5eme ligne à partir du bas tu pourras y lire l'affirmation d'ORIS
Ratkiller Membre référent
Nombre de messages : 6072 Age : 65 Localisation : Ile de France. Not far away from Herblay Date d'inscription : 26/04/2006
Sujet: Re: Le retour du tritium Sam 20 Mai 2006 - 17:06
Le retour du Tritium : le retour :
Une photo en plein jour de ma Luminox, afin de mettre en évidence les trasers
Bon, allez, deux !
Plus fort qu'Amel Bent, le tube de l'année :
High beam assuré, même en sortant de sa boîte !
Dynamo Membre référent
Nombre de messages : 7028 Localisation : Paris Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: Le retour du tritium Sam 20 Mai 2006 - 17:19
c'est toute sur le brevet Traser (qui fabrique OEM) : avez vous les autorisation pour stoker des matiére radiactive bref une armoir plombé.
Ben, oui en fait il est impossible de vendre ce type de montre au départ du téritoire Français.