Bonjour
-Vous savez Berthier, le Swiss made fera toujours couler beaucoup d'encre. Chiang A'Yek qui préside notre filiale et remplace son frère qui était éméché va apporter de la sobriété dans la Suissisation de nos calibres.
-Ca a l'air de beaucoup étonner ces asiatiquisations de l'horlogerie Suisse. -Oui, on découvre que les plus grands fabricants de boites ont des filiales en Chine alors que les maisons mères sont en Suisse. Vous savez Berthier, ce qui est exporté c'est tout ce qui donne lieu à de la main d'oeuvre. Pour ce qui est de la fourniture ou des matériaux, c'est aussi cher là-bas qu'ici.
-Mais on ne fera pas mieux de faire venir la main d'oeuvre ?
-Vous êtes fou Berthier ? On serait obligés de les payer comme nous et puis ils mettraient un temps fou à repartir... Mieux vaut faire faire des allers retours à nos boites...
-Et les bracelets...
-Et sont 100% de là-bas.
-Et les boites en céramique ?
-Chinoises et Italiennes Berthier, mais rien de fait en Suisse.
-Mais alors comment reconnaître du premier coup d'oeil ce qui est Suisse et ce qui ne l'est pas ?
-C'est impossible Berthier, Impossible... On brouille les cartes depuis 20 ans ! Ce sont nos machines qui tournent là-bas et nos ingénieurs qui dirigent les travailleurs Chinois. Une polisseuse Chinoise est payée 20 fois moins cher qu'ici. Vous savez ce qu'on craint le plus c'est qu'on exige de nous une traçabilité des pièces et que l'on nous demande de verser les mêmes salaires là-bas qu'ici.
-Monsieur Mosbilo, vous ne croyez pas qu'il faudrait réserver le Swiss made à du 100% Suisse ?
-Bien sur que oui mais à part Rolex qui peut le faire ? Et puis, vous savez Berthier, on y a pas intérêt, les marchés asiatiques nous rapportent gros...
-Pas facile tout ça monsieur Mosbilo et heureusement que les gens n'en parlent pas.