Je connais des amateurs de montres qui se targuent d'avoir 3 Festina et les considérent très" haut de gamme "et en discutent autour d'une grande frite au Mac do qui s'est si bien amélioré sur la cuisson des pommes de terre.
J'en connais d'autres qui trouvent que Rolex est de qualité et pas cher et en achétent une ou deux par ans "à l'occasion" puis vont se faire un resto au menu à 450 euro avant d'aller tenter 1500 ou 2000 euros au casino et prendre un Champagne à 500 euros la bouteille.
L'intensité du plaisir des uns est la même que celui des autres.
Je connais aussi des jeunes filles pauvres autrement mieux faites et bien plus intelligentes que de vieilles filles riches et inversement de petites pestes pauvres et de belle filles riches.
Sur tout ce qui ne s'achéte pas, j'ai remarqué une grande indulgence et la jalousie n'est pas le sentiment dominant souvent parce que la laideur ou l'étroitesse d'esprit ne font pas l'objet d'une conscience partagée.
Sur la possession, le pouvoir d'achat en revanche, des esprits les plus aboutis aux plus primaires je vois davantage d'éveil. De la magistrate qui considére qu'un témoin à la montre extra-plate appartient forcément au coté obsure de la force, du retraité aigri qui ne supporte pas qu'en dessous de 30 ans on puisse porter une Rolex, du salarié intégre qui assimile son mois de salaire au double de ce qu'une montre devrait couter, chacun à de la montre son image, sa définition et ses stéréotypes.
Peu d'objet plus que la montre aujourd'hui comme la voiture apparaissent comme des signes extérieurs de richesse, symbole d'une réussite sociale inexistante, moyenne ou extrème, voire suspecte. La montre est devenue parmis les objets de mode, un décodeur social.
Porter une grosse montre n'est pas suffisant, encore faut-il qu'elle s'identifie à plus de 15 mètres. Breitling, Rolex, Patek, Breguet , Audemars Piguet, Omega , Zenith aujourd'hui et tant d'autres n'ont de sens que si la montre est décodée par le plus grand nombre.
Un signe extérieur doit être lisible ... Dans un pays comme la France ou les ventes sont modérées, la publicité s'adresse bien sûr aux clients potentiels mais aussi aux autres car c'est de leur reconnaissance que naitra chez le client, l'envie de devenir ou non propriétaire de la montre.
On n'a aucune chance de se faire décoder avec des vintages courantes si ce n'est par d'autres passionnés des mêmes écarts horlogers. Le passionné de "ce qu'il y a dans la boite" est un grand marginal, un être à part qui peut passer du 34 mm au poignet pour le seul plaisir de porter "un calibre".
Nous nous situons tous quelque part entre les deux extrèmes voire aux extrèmes de ces amateurs avertis pour une raison ou une autre qui trouvent dans la montre un symbole, un centre d'intérêt, une passion.
Il peut arriver que d'un extrème à l'autre ou d'un tenant d'une vérité à celui d'une autre, le dialogue se noue. C'est le sens d'un forum. Il arrive aussi qu'entre les tenants d'une vérité qui peut passer par un diamètre, une marque, une époque, une technologie le dialogue se tende, que les vérités s'affrontent, c'est aussi le sens d'un forum.
Le sujet est futile et le reste et tient dans une petite boite en fers. Je n'ai pas vu au cours des années passées, une seule fois les tenants d'une vérité se convertir à une autre, un Rolexophile devenir à Omegamaniaque ou un Zénithophobe se mettre à apprécier la marque du Locle. On campe sur des positions, on défend des citadelles et d'un forum à l'autre on hurle sa vérité finissant par être assimilé à une marque ou un produit...
L'individu a besoin de repères. Il catalogue, trie, classe, surclasse et n'aime pas le désordre. Untel défend telle marque, il relève de telle catégorie, le forum X est de tel niveau pour telles sélections d'amateurs...
C'est Cartésien, c'est latin et ça rassure...
Celui qui arrivera a faire dépasser tout ça fera faire un grand pas mais avant d'y parvenir, il faut que nos regards changent et que les goûts des autres, leur mode de vie et leurs envies nous deviennent acceptables. Le dialogue est une manifestation de tolérance, c'est ça aussi l'essence des forums.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).