A l'occasion du 40e anniversaire de leur mythique calibre El Primero, Zenith a présenté à Baselworld 2009 un nouveau modèle de chronographe appelé "New Vintage 1969". Celui-ci se voulait à la fois un hommage fidèle et une ré-interprétation de la première montre équipée d'un l'El Primero en 1969. La New Vintage a été proposée en trois déclinaisons, toutes en série limitée :
- la version or rose se voulant "un hommage au passé" (250 exemplaires)
- la version acier se voulant "un hommage au présent" (500 exemplaires)
- la version titane PVD noir se voulant "un hommage au futur" (250 exemplaires)
(sic)
(c) La Cote des Montres (Press kit Zenith)A noter qu'un peu plus tard en 2009, Zenith a également proposé une version unique de la New Vintage 1969 à l'occasion de la vente de charité Only Watch.
(c) Press kit ZenithEn 2010, Zenith a présenté une nouvelle déclinaison de ce modèle (toujours limitée à 500 exemplaires).
(c) Press kit ZenithN'étant pas un spécialiste des premiers modèles d'El Primero (c'est d'ailleurs pour cela que j'ai préféré me tourner vers la ré-édition), il semblerait que, plutôt qu'une ré-édition fidèle, la New Vintage 1969 soit en fait un subtil mélange entre deux versions ayant réellement existé entre 1969 et 1973.
A384 pour le boitier :
(c) www.chronomaster.co.ukA386 pour le cadran :
(c) MsaintAfin d'être au plus près des modèles originaux que j'adore, j'ai évidemment jeté mon dévolu sur la version acier initialement présentée. Ayant découvert la montre lors de ma visite de Baselwolrd 2009, j'avais eu l'occasion de l'essayer une première fois en vacances l'été dernier avec un vrai coup de cœur à la clef. Ayant d'autres priorités horlogères à l'époque, je l'avais quelque peu oubliée jusqu'à ce qu'elle se rappelle à mon bon souvenir. En effet, lors d'un récent repas horloger, j'ai eu l'occasion de repasser avec délice une version originale de 1969 au poignet. Ne trouvant pas mon bonheur dans le vintage (modèles trop bidouillés ou trop abîmés), je me suis rappelé cette excellente ré-édition. Un second essai chez un AD local m'a alors définitivement fait craquer.
La montre est vient avec un package assez cossu. La sur-boite en carton est assez épaisse et rigide. Elle renferme la notice en plusieurs langues (dommage qu'elle ne contiennent aucune explication au sujet de l'utilisation des échelles tachymétriques et décimétriques), tout en longueur, et la boite proprement dite, en bois cérusé peint. Celle-ci contient le traditionnel blason doré Zenith et bien évidemment la montre, lovée dans un écrin de cuir blanc.
La montre est livrée montée sur un joli bracelet crocodile bombé noir mat (20>18 mm), dont les écailles se réduisent progressivement à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité distale. A noter une rigidité un peu excessive, au début du moins.
Le bracelet est maintenu par une boucle de type ardillon, en acier poli, avec le logo Zenith rapporté, dans un style très vintage.
De face, le boitier adopte une forme tonneau, qui s'avère assez anguleuse de profil, avec des cornes intégrées au boitier, le tout dans le plus pur style des années 70 (Oysterquartz, Royal Oak, etc...). Le boitier mesure 40 mm de large pour 50 mm de long. L'épaisseur s'établit à 14,6 mm dont 4 mm uniquement que pour le verre saphir. Malgré la forme monobloc, le poids reste très contenu avec 84 g sur la balance, bracelet et boucles inclus.
La carrure est en acier inox et offre une belle alternance de finitions polies et brossées. Le dessus du boitier est brossé radialement tandis que ses flancs sont brossés longitudinalement. Les arrêtes latérales supérieures et les faces intégrant les cornes sont quant à elles polies. A noter l'absence de lunette, le verre étant directement serti dans la carrure.
La couronne, non vissée, est siglée de l'étoile à branche. En position 1, elle permet le remontage, en position 2, elle permet la mise à l'heure (malheureusement sans stop-seconde) et en position 3, elle permet le réglage rapide de la date. Les poussoirs, également non vissés, ont une belle forme de champignon. La manipulation de l'ensemble est très aisée. Concernant l'étanchéité, Zenith annonce une résistance à l'immersion de 50 m.
Un des principaux atouts de cette montre, est incontestablement son verre magnifique. En saphir, il présente un bombé assez incroyable - il dépasse d'environ 4 mm de la carrure - et a fait l'objet d'un traitement anti-reflet sur ses deux faces, occasionnant quelques discrets reflets bleu/violet en cas d'éclairage latéral, finalement assez peu gênants.
Clou de la montre, le cadran est une merveille de sportivité tout en subtilité. Son originalité repose essentiellement sur ses sous-cadrans de couleurs différentes qui viennent délicatement se chevaucher à leurs points d'intersection respectifs. Au niveau de son pourtour, le cadran présente échelle décimétrique noire permettant de mesurer des temps en 1/100 de minute. Plus à l'extérieur, en contraste, une échelle tachymétrique blanche/argentée est gravée sur le réhaut, permettant de mesurer des fréquences d'événement et notamment la vitesse constante d'un véhicule.
Le cadran est principalement de couleur blanche argentée, avec une finition finement granuleuse (voir autour du canon des aiguilles, au centre), permettant un rendu parfaitement mat, même en plein soleil. Coiffant de 4 lignes de texte à 12h, on trouve le logo appliqué de la marque, sous forme d'une étoile à 5 branches. Les index (à 1, 2, 4, 5, 7, 8, 10, 11 et 12h) sont en rhodium garni de Superluminova vert anis, là encore, dans une optique très vintage. Les index appliqués sont séparés entre eux par de fines graduations (5 par seconde) peintes en noir. Le sous-cadran à 9h est de couleur champagne, légèrement irisée. Il supporte la trotteuse. Celui à 3h, de couleur bleu foncé, est dédié aux minutes du chrono (compteur sautant). Le sous-cadran à 6h, de couleur bronze/chocolat, est dévolu à l'aiguille des heures du chrono.
Les aiguilles des heures et des minutes semblent finement brossées dans la longueur (sablées d'après Zenith), avec un rendu gris foncé mat. Elles comportent un trait de Superluminova vert anis en leur centre ainsi qu'un insert noir non luminescent à leur extrémité distale. Les aiguilles des sous-cadran ont le même aspect gris foncé/mat, avec une touche de peinture blanche (non luminescente) à leur extrémité distale pour facilité la lecture. L'aiguille des secondes du chrono se démarque très nettement avec sa couleur rouge intense, agrémenté d'un petit guichet rectangulaire rempli de Superluminova : la lecture du chrono est ainsi rapide et intuitive.
En se rapprochant ou lors d'une exposition à une forte source de lumière, on se rend compte que les sous-cadrans sont finement guillochés, avec à la clef des effets irisés irrésistibles. Le guichet de date aux parois biseautées est assez bien intégré entre 4 et 5h. On peut juste regretter qu'il vienne mordre en partie les graduations et l'échelle décimétrique. Zenith a néanmoins pensé à reporter les graduations masquées sur le côté droit du guichet. Le disque dateur est de la même couleur que le cadran (gris/blanc), facilitant ainsi son intégration. La date est de type sautante et passe à 00h00 pile.
C'est surtout en pleine lumière que le cadran prend véritablement toute sa dimension.
Le boitier possède un fond vissé transparent, permettant d'entrevoir le calibre. Entrevoir est bien le terme, car malheureusement, Zenith a eu la très mauvaise idée d'apposer sur le verre une sérigraphie du logo commémorant les 40 ans de l'El Primero, gachant ainsi assez nettement la vue. Le pourtour du fond comporte un certain nombre d'inscriptions sans intérêt, dont le numéro de l'exemplaire dans la série limitée et la résistance à l'immersion.
La montre est animée par le mythique calibre chrono maison datant de 1969, l'El Primero. Dans cette ré-édition, il est référencé sous la version 469, en clin d'œil à 1969 (A l'époque, le calibre était connu sous les références 3019PHC ou El Primero 400). Comme tous les El Primero, il est cadencé à 36 000 alternances par heure (5 Hz), avec à la clef, une fluidité impressionnante de l'aiguille des secondes du chrono. Composé de 278 pièces et 31 rubis, ce calibre offre une architecture finalement assez classique, mais néanmoins soignée : roue à colonne, embrayage latéral, remontage automatique bi-directionnel, date rapide et sautante. Les dimensions du calibre sont les suivantes : 30 mm de diamètre (13"1/4) pour 6,50 mm d'épaisseur. La réserve de marche annoncée est de 50 heures. A noter, un saut assez prononcé au démarrage du chrono, qu'on ne peut s'empêcher de remarquer, surtout lorsqu'on possède une Daytona et son calibre à embrayage vertical.
La finition du calibre est plutôt bonne pour un calibre "industriel" : anglages, perlages et brossages sont au rendez-vous. Aucune pièce ne semble brute de fonderie et/ou découpage.
Le remontage automatique est confié à une grande masse oscillante en acier, agrémentée de côtes de Genève circulaires et de quelques inscriptions dorées.
La montre se place parfaitement sur mon poignet de 17,5 cm de circonférence.
Sur cette photo, on remarque les reflets violacés dus au traitement anti-reflet du verre.
Malgré le bombé assez prononcé du fond, le confort au poignet est préservé grâce à la position basse des attaches du bracelet.
Le jeu des surfaces et des couleurs est absolument hypnotisant.
En conclusion, la vraie question à laquelle je voulais trouver une réponse, c'était de savoir si cette ré-édition avait la même saveur que les vintages. Après 3 jours de porter, la réponse est clairement oui ! Tout a été fait été fait pour conserver un style 70's : un boitier assez simple en terme de forme et traitement de surface, un diamètre raisonnable (40 mm), un verre saphir très bombé, une pâte luminescente vert anis, une boucle ardillon avec logo rapporté... Seule concession discutable à la modernité, le fond transparent avec écusson sérigraphié : un fond plein gravé ou un fond transparent vierge auraient été nettement plus appropriés.
Alors oui, les vintages ont peut-être un petit peu plus d'"âme", mais vu la difficulté de mettre la main sur un exemplaire vintage qui satisfasse à mes exigences, je pense qu'elles ne sont pas faites pour moi. Bref, cette New Vintage 1969 est une vraie machine à remonter le temps, les emmerdes et les index patafix/crotte de nez en moins.
PS : merci ne pas répondre ici, mais plutôt dans le sous-forum Zenith.
https://forumamontres.forumactif.com/forum-zenith-f20/ma-zenith-new-vintage-1969-t78044.htm