ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu : En Suisse, les travailleurs frontaliers victimes du franc fort Lun 20 Sep - 8:27 | |
| En Suisse, les travailleurs frontaliers pourraient faire les frais du franc fort - Citation :
- L’envolée de la devise helvétique pousse des entreprises suisses en difficulté à diminuer le salaire de leurs travailleurs frontaliers, voire à les rémunérer en euros
Jamais le franc suisse (CHF) n’a été aussi fort depuis la mise en service de l’euro, en janvier 2002. Avec un taux de change de l’euro oscillant actuellement entre 1,29 et 1,31 CHF, la devise helvétique s’est appréciée de plus de 15 % depuis le début de l’année par rapport à la monnaie unique. Une aubaine pour les frontaliers rémunérés en francs suisses, qui obtiennent davantage d’euros au change. Et pour la place financière suisse, dont la monnaie refuge attire les investisseurs.Si cette envolée profite à certains, elle handicape sérieusement les entreprises suisses exportatrices, spécialisées notamment dans l’horlogerie, les machines-outils et les produits chimiques. À un tel point que des employeurs en viennent à des pratiques salariales douteuses vis-à-vis de leurs employés frontaliers. Un taux de change trop favorable pour les frontaliersPremier cas dénoncé par les associations de défense des travailleurs frontaliers : la société de logistique Stöcklin, située à Dornach, dans le canton de Soleure. En plein été, ses employés résidant en France et en Allemagne ont appris par courrier que leur salaire, versé en francs suisses, serait désormais réduit de 6 %. Raison invoquée : le taux de change en leur faveur, qui augmenterait « leur rémunération en euros d’au moins 12 % ». Plus étonnant, la lettre mentionnait que cette réduction ne serait pas annulée si le cours de l’euro remontait. Sur les 120 personnes concernées, 24 auraient refusé cette modification de salaire et reçu par la suite une lettre de licenciement. Pour les 250 autres employés, vivant en Suisse, aucun changement n’est prévu. "Un cas flagrant de discrimination"Urs Grütter, directeur de Stöcklin, affirme que « cette mesure impopulaire est nécessaire pour sauvegarder l’entreprise et son site ». 63 % de ses dépenses se feraient en effet en franc suisse « fort », alors que 80 % de ses recettes se font en euro « faible ». Jean-Louis Johanneck, président du Comité de défense des travailleurs frontaliers du Haut-Rhin, rétorque qu’« il s’agit d’un cas flagrant de discrimination : quand le franc suisse baisse, les frontaliers ne sont pas augmentés pour autant ! » Lui-même, ancien travailleur frontalier, craint que cette « pratique abusive » de Stöcklin ne soit reprise dans d’autres entreprises de Suisse alémanique où travaillent environ 30 000 Alsaciens.Plus au nord, dans le canton de Schaffhouse, l’imprimerie Karl Augustin rémunère depuis début août ses employés frontaliers en euros. Selon le syndicat suisse Unia, l’entreprise appliquerait un cours de conversion arbitraire, supprimant ainsi un bénéfice de conversion d’environ 10 % du salaire dû. Dans le secteur horloger, où les frontaliers sont nombreux et où certaines entreprises ne sont pas soumises à une convention collective de travail, les salaires auraient diminué d’au moins 1 % cette année, soit le recul le plus sévère enregistré depuis quinze ans.« Ce sont des cas qui violent clairement les mesures d’accompagnement des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne sur la libre circulation des personnes », dénonce Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse (USS), pour qui la situation est « dramatique ». En rappelant que 60 % des exportations suisses sont destinées à des pays membres de l’UE, l’USS prédit également une multiplication des fermetures et des délocalisations d’entreprises, si la cherté du franc persiste face à l’euro. Un risque de délocalisations vers d'autres pays de l'UECe mouvement a déjà commencé avec l’entreprise Givaudan, leader mondial de l’industrie de la parfumerie et des arômes, qui, en ouvrant une usine de fabrication en Hongrie, fait disparaître 120 emplois à Kemptal, près de Zurich. Voumard Machines, entreprise de machines-outils neuchâteloise, a récemment délocalisé son site de production en Allemagne et devrait ainsi supprimer 94 postes. À la fin de l’année, ce sera au tour de l’entreprise d’emballage de produits pharmaceutiques et électroniques Süd-Chemie de déplacer une partie de son activité sur le site français de Romorantin.Inquiets, les syndicats demandent à la Banque nationale suisse (BNS) de « prendre le taureau par les cornes ». « La banque centrale a agi de façon déterminée lors de la crise financière, il faut désormais qu’elle fasse preuve d’autant de détermination pour freiner cette hausse spéculative », exhorte Daniel Lampart, économiste à l’USS. | Laure DE GONNEVILLE, à BÂLE |
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2439855&rubId=4079 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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David123 Membre référent
Nombre de messages : 9206 Age : 52 Localisation : Suisse Date d'inscription : 28/11/2008
| Sujet: Re: Actu : En Suisse, les travailleurs frontaliers victimes du franc fort Lun 20 Sep - 8:33 | |
| Comme qui dirait l'autre : on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre Quoique..., travailler en Suisse et vivre en France, même à 20% de variation de salaire à la baisse, ça reste intéressant. |
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