ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu : Suisse Les travailleurs frontaliers dans le collimateur de la crise Dim 2 Aoû - 18:21 | |
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Suisse Les travailleurs frontaliers dans le collimateur de la crise La Franche-Comté a souvent été citée comme un bassin privilégié d’emplois du fait de sa situation géographique, zone frontière avec la Suisse. Mais face à la crise économique actuelle, la confédération est-elle toujours un eldorado pour les travailleurs français ? Pas si sûr…
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Ce sont aujourd’hui plus de 200 000 Français qui, chaque jour passent la frontière pour aller travailler en Suisse. Les domaines d’activité sont nombreux mais les secteurs de l’horlogerie et de la construction sont les plus générateurs d’emploi. Dans le canton voisin du Jura, plus de 1700 personnes étaient embauchées dans le secteur horloger en juin dernier.
Entreprises familiales ou PME : même constat
Cependant, ces derniers mois le secteur n’a pas été épargné par la crise et même les produits haut de gamme subissent une baisse conséquente au niveau des commandes. Les entreprises suisses sont donc contraintes d’avoir recours aux licenciements, qui fatalement touchent les frontaliers. Ricardo Rosso, patron d’une entreprise de montage pour diverses grandes marques suisses est implanté à Porrentruy. Il accuse une baisse de 50 % à 60 % de sa production. « Cela est dû aux marchés mondiaux et nous n’avons pas d’autre choix que de licencier ». La comparaison en frappante : il employait huit salariés avant la crise, seulement quatre aujourd’hui. « Cette crise est unique, nul ne peut diagnostiquer quoi que ce soit, on ne peut qu’espérer que les affaires reprennent et attendre ». Le constat est le même dans de grandes entreprises comme Louis-Lang qui a vu ses effectifs réduire de moitié à Porrentruy également. Dans l’Arc Jurassien, le nombre de chômeurs a augmenté de 21 % depuis juin.
Lucides face à la crise
Isabelle, travailleuse frontalière, était embauchée à l’usine « Cortec », atelier horloger. Il y a quelques jours, à la veille des vacances elle a pris note de son licenciement pour raisons économiques. « On s’y préparait, on nous avait parlé de 40 licenciements, chacun s’attendait donc à devoir partir ». Elle avoue être un peu soucieuse au vu de la situation présente sans néanmoins tomber dans l’angoisse permanente. « Mon mari travaille et je vais toucher le chômage, nous pouvons encore faire face ». Elle souhaite profiter de l’occasion pour se former à d’autres domaines, peut-être changer de métier. Même constat pour Stéphanie qui, elle, travaillait en intérim depuis un an et demi dans une entreprise suisse du secteur automobile. Baisse d’activité oblige, son contrat n’a pas été renouvelé. Tout comme Isabelle, elle ne dramatise pas la situation mais n’espère guère d’amélioration. « Heureusement, j’ai mis de l’argent de côté, dit-elle. Je souhaiterais tout de même retrouver du travail. Je cherche à nouveau en Suisse mais je sais que cela va être dur, il y a beaucoup de monde sur le marché. »
Les banquiers restent optimistes
Coté banques, l’avis est identique. « La situation n’est pas dramatique. On arrive à trouver des arrangements avec nos clients, on augmente par exemple le nombre d’échéances de leurs prêts. Les clients ne sont pas au point de vendre leurs maisons pour combler leurs dettes », explique un banquier du Crédit Mutuel. « On trouve des solutions, on fait des aménagements et on diminue son rythme de vie, rien de plus ». La situation, si elle n’est pas dramatique selon les principaux concernés, reste cependant préoccupante pour les mois à venir. La rumeur fait état de nouvelles vagues de licenciements dès la rentrée. La Suisse n’est décidément plus un pays de cocagne. Hugo Flotat
http://www.lepays.fr/fr/article/1848216,1214/Suisse-Les-travailleurs-frontaliers-dans-le-collimateur-de-la-crise.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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