Actu : ETA à nouveau dans le collimateur de la Comco

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ETA à nouveau dans le collimateur de la Comco
Les clients étant fâchés de payer des mouvements jusqu'à 15% plus cher, l'ETA est à nouveau dans le collimateur de la Comco.

ETA est une nouvelle fois en conflit avec sa clientèle. La manufacture horlogère appartenant à Swatch Group introduit pour ses mouvements une nouvelle politique de prix, qui entraîne plusieurs plaintes auprès de la Comco.

La Commission de la concurrence (Comco) a ouvert une enquête préalable pour déterminer si ETA bénéficie d'une position dominante sur le marché des mouvements, a-t-elle indiqué mardi. Il faudra ensuite vérifier s'il y a des indices d'un abus de cette position.

Ce n'est pas la première fois que le fabricant de composants horlogers est dans le collimateur de la Comco. Il a déjà suscité des remous ces dernières années au sujet de ses ébauches (pièces détachées), qui représentent une petite partie de sa production.

Mais l'enquête lancée lundi concerne les mouvements, ces assemblages complets qui font tourner les aiguilles, donc le coeur de métier d'ETA. Les clients ont appris dernièrement des hausses de tarifs et des changements dans les conditions de paiement dès 2009.

Jusqu'à &15%

ETA a introduit pour ses mouvements mécaniques des hausses de prix allant jusqu'à 15% selon les modèles, a expliqué à l'ATS Béatrice Howald, porte-parole de Swatch Group. Les clients faisant partie du géant horloger sont autant concernés que les externes.

Sur le plan des conditions de paiement, les modifications touchent la relation entre délais et rabais. Par exemple, payer en dix jours au lieu de trente pour obtenir une ristourne n'est plus possible.

Swatch Group dit rester confiant face aux questions des enquêteurs: «Nous pouvons leur expliquer avec une transparence totale les raisons de ces adaptations», affirme sa porte-parole. ETA a vu ses propres coûts augmenter tant au niveau de la facture des matières premières que de ses investissements.

Ni la Comco ni Swatch Group n'ont lâché le moindre indice sur les entreprises qui ont déposé plainte et leur nombre exact. Aucune mesure provisionnelle n'est prévue pour l'instant, a dit Patrick Ducrey, vice-directeur de la Comco.

Grande dépendance envers ETA

Une mesure provisionnelle intervient en cas de péril avéré et imminent pour les plaignants, comme c'était le cas en 2002. Des fabricants de mouvements dépendant des ébauches d'ETA s'étaient alors retrouvés sous pression face à la décision de ce dernier de cesser les livraisons à tout client n'appartenant pas à Swatch Group.

Le litige avait pris fin en 2004 avec un accord à l'amiable. La Comco avait signifié à ETA que cette interruption des relations commerciales était illicite, vu sa position dominante sur ce marché. La manufacture a prolongé ses livraisons, puis programmé des réductions progressives sur plusieurs années.

L'incident avait eu pour conséquence d'amorcer une redistribution des cartes dans le secteur. Les acteurs de la branche ont constaté leur extrême dépendance face à ETA. De nouveaux producteurs se sont profilés pour diversifier l'offre.

http://www.20min.ch/ro/news/economie/story/ETA-a-nouveau-dans-le-collimateur-de-la-Comco-23295594

A ce sujet, voici l'interview de Nick Hayek, hier soir, pour le JT de la TSR...

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500010&bcid=630105&vid=10012946&channel=info

merci beaucoup pour ces infos, et notamment la video de l'interview de Nick Hayek, où l'on voit bien à quel point il est difficile de défendre un abus de position dominante...

J'aime beaucoup cette réponse de Mr Hayek: "Alors, machiavélique, c'est les autres mais pas nous !" .

Ca me rappelle des trucs que j'entendais dans mon enfance: c'est celui qui dit qui l'est...

Je vais vous dire: hier soir, j'ai trouvé que sur le fond, Hayek a parfaitement raison, et ce qu'il a dit est plein de bon sens et de vérité.
En revanche, c'est cette arrogance, cette agressivité même que je ne supporte pas avec ces gens, comme si ils avaient toujours raison, que c'est évident qu'ils ont raison, qu'ils font ce qu'ils veulent et que si l'on ne pense pas comme eux, on est bornés....

Je ne parle pas du fond, il a raison, mais c'est la forme qui me dérange, et le jour où ils prendront une décision vraiment injustifiable, ils auront encore raison